Célébrité en kit : La guerre des étoiles
Société

Célébrité en kit : La guerre des étoiles

En 2002, les reality shows ont continué de subjuguer les téléspectateurs, même si les analystes avaient depuis longtemps annoncé leur déclin. Mais cette année, la bête a muté. D’un côté, on persiste à transformer des quidams en stars d’un soir (Mixmania, Survivor et tutti quanti). Et de l’autre, on tente de montrer que les superstars sont des gens comme vous et moi.

En 2002, les reality shows ont continué de subjuguer les téléspectateurs, même si les analystes avaient depuis longtemps annoncé leur déclin. Mais cette année, la bête a muté. D’un côté, on persiste à transformer des quidams en stars d’un soir (Mixmania, Survivor et tutti quanti). Et de l’autre, on tente de montrer que les superstars sont des gens comme vous et moi.

C’est ainsi que deux vedettes plus grandes que nature, Ozzy Osbourne et Anna Nicole Smith (la pétasse pneumatique qui avait causé un scandale en mariant un milliardaire sénile), ont vu leur carrière reprendre du poil de la bête après s’être laissé filmer en train de sortir les vidanges. Pendant que Madonna s’est tapé le bide de sa vie en tentant de ressusciter l’un des films les plus aimés de l’histoire du cinéma (Vers un destin insolite sur les flots bleus de l’été, de Lina Wertmuller), un rockeur disjoncté et une playmate siliconée sont devenus multimillionnaires en se grattant la poche et en conversant avec leur caniche.

Different strokes for different folks.

L’an dernier, notre histoire d’amour/haine avec la célébrité a atteint des sommets inégalés. Le tout-Montréal a versé des larmes de crocodile lorsque Céline Dion a mérité une étoile à deux pas de l’ancien Forum (in the middle of fucking nowhere), alors que des millions de personnes ont frissonné de peur lorsque Michael "Elephant Man" Jackson a balancé son môme putatif au-dessus d’un balcon.

Dans Life: the Movie, une réflexion "brillantissime" sur le culte du vedettariat, l’essayiste américain Neal Gabler affirme que l’homme moderne tente de transformer sa vie en superproduction hollywoodienne. Nous ne nous habillons plus: nous nous costumons. Nous ne parlons plus: nous lançons des répliques assassines. Tout est pesé, calculé. Minimum d’effort pour maximum d’effet. L’homme ordinaire rêve du jour où il sortira avec Julia Roberts (comme dans Notting Hill), alors que les véritables stars parlent de leurs reflux gastriques à Barbra Walters. Trouvez l’erreur.

Qui est Mario Dumont, sinon un acteur de troisième zone qui a été propulsé au sommet du box-office après avoir tenu un rôle dans une mini-série à succès? Aujourd’hui, plus que jamais, l’habit fait le moineau. L’ex-mairesse de Sainte-Foy anime une émission de radio, et Maka Kotto se présente pour le PQ. L’important est d’être connu.

Au XXIe siècle, tout le monde sera célèbre pendant 15 minutes, lançait à la blague Andy Warhol. La star du pop art ne croyait pas si bien dire. Aujourd’hui, à l’image du businessman de Plamondon, tout le monde aimerait être un artiste.

Comme disait Roy Scheider dans All that Jazz: "It’s showtime, folks."

Même nos funérailles seront mises en scène. Sur le bord d’une rivière. Au milieu du salon. Dans un cinéma.

Parole d’Urgel Bourgie.