![Maurice Pialat, 1925-2003](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2011/07/15152_1;1920x768.jpg)
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Maurice Pialat, 1925-2003
Juliette Ruer
Maurice Pialat, réalisateur français majeur de la seconde moitié du 20e siècle et guide de la jeune génération de cinéastes, est décédé à Paris, le samedi 11 janvier, à l’âge de 77 ans. Ce serait bien insuffisant dans un dictionnaire pour définir un tel auteur. Ce provincial au caractère de cochon a construit une filmographie mince mais lourde, avec peu de films populaires, mais une Palme d’or. Il aurait pu surfer sur la Nouvelle Vague, il a préféré fouiller des tourments plus personnels et donner un direct au ventre avec L’Enfance nue (1968). Il sera ensuite le cinéaste de ces drôles d’années charnières, les 70-80, avec Nous ne vieillirons pas ensemble (1972), Passe ton bac d’abord (1978) et surtout Loulou (1980), un film fulgurant avec Isabelle Huppert et un blouson noir nommé Gérard Depardieu. Le coup de coeur (récompensé aux César), c’est À nos amours. On découvre que Pialat est aussi un excellent acteur et que son choix de comédiennes est sûr: Sandrine Bonnaire apparaît. Et puis ce sera Police (1985), film étrange avec Depardieu et Sophie Marceau, et Sous le soleil de Satan (1987). Le culot énorme d’adapter Bernanos où Depardieu et Bonnaire se déchaînent. Et les passions aussi. Le film obtient la Palme d’or sous les huées, Pialat emmerde tout le monde, le poing levé. La France n’avait pas eu ce prix depuis 20 ans et il le reçoit pour un film qui sort des tripes, un vrai film de cinéma. Enfin, il faut revoir Van Gogh (1991), un film rare où Jacques Dutronc subjugue, qui aborde le sujet inabordable: celui de la création artistique. Une intégrale DVD sortira sous peu.