![Il faut s'y mettre!](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2011/07/15226_1;1920x768.jpg)
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Il faut s’y mettre!
Juliette Ruer
"Il faut s’y mettre"… Cette expression, que Françoise Giroud a employée plusieurs fois, sous différentes formes et pour différents sujets, pourrait résumer le personnage. Le sens du travail, le plaisir d’apprendre, le courage, l’engagement, une certaine morale. En relevant ses manches, elle a donné des ailes à un féminisme conquérant, fonceur, constructif.
Elle a influencé des générations de journalistes. J’en suis. Le journalisme, son métier favori, en filigrane sous tous les autres: scripte de Jean Renoir sur La Grande Illusion, de Marc Allégret, de Jacques Becker; rédactrice en chef de Elle; patronne de L’Express; secrétaire d’État à la condition féminine, puis à la culture; écrivain choyé; elle était aussi féministe, séductrice, fan de foot, parisienne et mauvaise mère, disait-elle… Elle a roulé sa bosse durant ce 20e siècle, terrain de jeu chaotique.
Françoise Giroud, dont le sourire ravageur pouvait amorcer des tempêtes avec élégance, avait le sens de la formule, qu’elle aimait tant chez Voltaire. La vieillesse a été un frein détesté. Sa mort est une tuile. Certains esprits libres devraient avoir permission de temps double. Mais puissent ses écrits autant que son esprit continuer d’accrocher tous ceux qui, comme elle, prennent la vie avec le plus grand sérieux, c’est-à-dire à pleines dents, avec humanisme et panache.