![Rencontre avec le nouvel homme fort de l'ADQ : Bourque Club](https://voir.ca/voir-content/uploads/medias/2011/07/15432_1;1920x768.jpg)
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Rencontre avec le nouvel homme fort de l’ADQ : Bourque Club
Solidarité, partage, filet social, soutien aux démunis: si ces principes ne sont pas de prime abord la marque de commerce de l’ADQ, ce sont pourtant ceux que PIERRE BOURQUE semble vouloir défendre depuis son entrée en politique provinciale. Rencontre avec le candidat – fédéraliste convaincu – d’une droite de moins en moins à droite qui veut visiblement rassembler et dissiper quelques craintes à son endroit.
François Desmeules
Photo : Victor Diaz Lamich
Solidarité, partage, filet social, soutien aux démunis: si ces principes ne sont pas de prime abord la marque de commerce de l’ADQ, ce sont pourtant ceux que PIERRE BOURQUE semble vouloir défendre depuis son entrée en politique provinciale. Rencontre avec le candidat – fédéraliste convaincu – d’une droite de moins en moins à droite qui veut visiblement rassembler et dissiper quelques craintes à son endroit.
Durant votre séjour à la mairie de Montréal, vous avez choisi de ne pas afficher ouvertement vos positions en politique provinciale. On vous savait pourtant proche des nationalistes québécois. Est-ce à dire que vous avez changé d’idée en vous joignant à l’ADQ?
Non, je demeure un nationaliste ouvert sur le monde. Je souhaite un Québec fort et pluriel avec toutes ses communautés. Il faut arrêter de diviser le Québec.
Oui, mais soyons précis. Advenant un référendum demain matin, vous seriez pour ou contre l’indépendance?
Il est temps de vivre avec le Canada, dans la mondialisation, pour développer le Québec…
Vous partagez le point de vue de Mario Dumont qui dit ne pas voir la question nationale sur son radar?
Je vais plus loin que lui. Il faut accepter le Canada. Le Canada anglais n’est plus simplement anglophone, il est multiculturel et ouvert à la diversité. Le Québec, francophone dans l’âme, doit lui aussi rester ouvert aux communautés et au multiculturalisme de plus en plus. Il faut trouver une voie ensemble pour parler jusqu’aux Nations unies…
Est-ce à dire que si vous aviez été invité par le Parti québécois à être candidat…
Je n’aurais pas pu. Ils me l’ont demandé… c’est évident… mais je ne me vois pas aller me battre pour l’indépendance du Québec. Je ne suis plus capable! Le Québec a quitté l’adolescence… nous ne sommes plus une culture menacée. La loi 101 est là pour rester. Passons à autre chose…
Vous vous sentez confortable d’être désormais identifié au parti le plus à droite du Québec?
Droite? C’est une caricature. Connaissez-vous la droite en Europe? Ici, on a un pays modéré. Le monde n’est pas manichéen. Moi, je marche à gauche, je marche à droite, pis je marche en avant… Je crois que la richesse, il faut la partager; mais si tu empêches sa création, tu ne pourras jamais la partager. À Montréal, quand je parlais de partage de la richesse, je perdais des votes… Je veux travailler pour le Québec comme je l’ai fait dans Montréal. J’ai essayé de provoquer une renaissance en réduisant les taxes, en réduisant la bureaucratie. L’argent ainsi économisé, je l’ai donné à Côte-des-Neiges et à Parc-Extension. J’ai de la compassion pour les gens qui souffrent et les défavorisés.
Mais pourtant, l’ADQ prêche le non-interventionnisme de l’État, non?
Pas moi, quand ça touche l’environnement et la décence des conditions de travail. Je suis pour l’implication de l’État dans le développement durable.
L’ADQ est-il un parti assez jeune pour être influencé par ce genre d’idée?!!
Je crois pouvoir y apporter une plus grande compréhension des enjeux de société.
Bizarrement, il se dégage au sein de l’ADQ une espèce de consensus à l’égard de la santé qui ressemble au slogan des marxistes-léninistes des années 70: faisons payer les riches…
L’exemple, c’est le filet social. Il doit rester universel mais ses mailles doivent être plus serrées pour un million de personnes: les aînés, les maganés et ceux qui n’ont pas la capacité de travailler. Pour les 60 % qui travaillent, il faut faire preuve de flexibilité. Associer équité à universalité. Ceux qui sont capables de payer plus, ben ils payent un peu plus… moi je souscris à ça. En France, il y a un ticket modérateur en médecine et c’est un pays soi-disant progressiste. Les tarifs des garderies y sont aussi ajustés selon le salaire des parents. C’est pas cinq piastres pour tout le monde…
Des idées qui contredisent ce taux unique d’imposition proposé par l’ADQ il y a quelques mois.
Ouf… Je n’ai pas pris position là-dessus… je me demande si c’est encore d’actualité. Pour nous, là aussi, l’important, c’est d’abord de simplifier les choses et la bureaucratie. Tout le monde est d’accord là-dessus, je crois…
Vous serez candidat dans Bourget, responsable de la Métropole, mais aussi responsable des communautés au sein de l’ADQ. Croyez-vous que c’est pour rallier les communautés que Mario Dumont avait le plus besoin de vous?
Oui. Au Québec, le seul parti pour les anglophones était le Parti libéral. Nous représentons désormais l’alternative. Et en ce qui concerne les communautés, je crois que c’est là que repose l’avenir du Québec et qu’il faut les intégrer au plus sacrant! Je vais travailler fort là-dessus. Il y en a peut-être qui ne vont pas aimer ça, mais je ne m’en cache pas…
Filet social, intégration des communautés, partage de la richesse collective… Je suis assez étonné de vos préoccupations. Depuis qu’elle monte dans les sondages, l’ADQ est plus que jamais la bête noire de ceux qui craignent un recul du Québec dans ces domaines.
Aaaah oui, et avant il y avait la Brink’s, la piastre à Lévesque, on en a entendu de toutes les sortes! Ce sont des histoires de ma grand-mère pour faire peur aux gens. Comme celles que j’ai entendues quand j’ai commencé à travailler pour la reconnaissance du Québec. Maintenant, on veut diaboliser les gens et se fermer à eux. Je ne veux pas orienter le débat là-dessus. L’avenir est ailleurs.