L'opinion de nos lecteurs : Courrier électoral
Société

L’opinion de nos lecteurs : Courrier électoral

Mario, Johnny, Bernard, en attendant le verdict des urnes, qui ressort gagnant pour vous de ce trio très tentant? Déçus, désabusés, excités, engagés, enragés, nous vous cédons la parole dans une campagne électorale inaperçue, dangereusement occultée par le Moyen-Orient.

Politicacadémie
Le Mardi gras n’est pas encore fini; les masques sont de mise et tous les poteaux ont des effigies du carnavaleux encore pour quelque temps. Si ce n’était pas d’avoir déjà connu la misère même dans notre Belle Province et par là d’être solidaire de celle des pauvres civils irakiens, je féliciterais G. W. Bush de nous avoir concocté sa partie de balles et d’obus, éclipsant par le fait même la tiédeur de cette campagne. Je ne suis pas féru de politique, mais je suis malgré tout conscient d’avoir la chance de voter contrairement à ceux qui doivent supporter soit Saddam soit la guerre. À une échelle plus modeste, j’aimerais pouvoir voter pour quelqu’un ayant des idéaux, des valeurs personnelles, du caractère, pas des fonctionnaires, des vendeurs de souliers ou de chars. On reste nostalgiques des René Lévesque, des Pierre Elliot Trudeau ou même des Duplessis; que ça ait été pour voter pour ou contre, on votait avec passion. La politique est rendue aussi plate qu’une partie des Canadiens. Trois minutes pour fanfaronnade.

Richard Baribeau

Le moindre mal
Ceux qui sont sur le terrain savent fort bien qu’entre Mario Dumont, Jean Charest et Bernard Landry, il faut impérativement choisir le moindre mal. Que, bien sûr, Landry est de son âge, habité par ses contradictions, mais que son gouvernement remplit ses engagements mieux que ne sauraient et voudraient le faire ces partis de droite issus du Québec profond ou de Power Corp.

Ainsi, ils constatent que le Québec demeure le seul endroit au Canada où un réseau de centres de la petite enfance est accessible à bas tarif, que le Québec reste la seule province à investir massivement dans le logement social et coopératif, qu’il a été le seul État en Amérique du Nord à se doter d’une loi donnant un peu plus de chair aux actions visant à contrer la pauvreté.

… Je suggère à tous ceux qui ont à coeur le progrès social, le développement durable et l’équité de barrer la voie aux prédateurs de droite que constituent les candidats de l’ADQ et du PLQ, tout simplement en votant pour le PQ. C’est ça, voter utile.

Pierre-Alain Cotnoir

Perdre le contrôle
Je viens tout juste d’entendre Mario Dumont parler aux informations de "l’avenir prévisible qu’on contrôle (sic)", se référant ainsi à la période durant laquelle la génération de politiciens à laquelle il appartient exercera le pouvoir. Il est caractéristique qu’un tenant de la droite forte comme M. Dumont considère le futur comme essentiellement connu et contrôlé, ou du moins contrôlable. Pourtant, il faudrait lui rappeler que personne n’est en mesure de prévoir quoi que ce soit de précis sur le plan politique ou social; qu’ils forment le domaine d’un jeu de forces, nécessairement chaotique et imprévisible. L’erreur profonde derrière toute idéologie est précisément de croire pouvoir contraindre le devenir social d’une nation à suivre la droite ligne de parti, alors même que celui-ci se développe à l’extérieur et à l’encontre de toute prospective, empêchant toute position stable et figée, qu’elle soit sociale, économique, partisane, etc. En tant que tel, M. Dumont se présente comme un idéaliste illuminé, persuadé de posséder et maîtriser une réalité qui le dépasse (et qui nous dépasse tous) infiniment. En terminant, permettez-moi de m’adonner moi-même au jeu des prédictions (des souhaits): le 14 avril verra la réalité rattraper notre cher idéaliste, et l’ADQ subira une défaite cuisante qui saura peut-être apprendre à son chef la médiocre portée de sa pensée politique.

Bertrand Guibord

Non à l’ADQ?
Je suis heureux de savoir que le gouvernement travaille fort pour garder les dinosaures qui alourdissent notre système. Pourquoi devrait-il renvoyer un fonctionnaire qui ne fournit pas une somme de travail équivalente au salaire qu’il touche? Pourquoi en donner moins aux assistés sociaux? Pour qu’ils aillent travailler? Ce serait désolant de les voir se tuer à l’ouvrage comme nous.

Alors, dans mon innocent équilibre, je vois poindre l’ADQ. Ces gens veulent redonner une dignité et une force humaine à notre société. Ils veulent aussi, entre autres, enrayer les problèmes du système de santé et bouger ces employés de l’État qui dorment jusqu’au jour de paie. Ce serait la fin de l’aliénation de notre peuple. Les parasites, organismes qui vivent aux dépens d’un autre, seraient tout simplement une race animale. Tous les gens seraient forcés de mettre l’épaule à la roue et il n’y aurait plus de choyés. Si tout ça arrivait, de quoi nous plaindrions-nous? Nous ne pourrions plus pester contre tout ce qui est hors de notre contrôle. Nous n’aurions plus la chance de chialer contre le système de santé, le gouvernement, notre société. Nous serions forcés d’agir. Ô grand soulagement, j’oubliais! Il y aura toujours les téléromans et Star Académie.

Erick Pelchat

Mon choix est fait
Entre un parti qui s’inspire directement du modèle néolibéral américain et qui fait donc beaucoup de délaissés, un autre parti qui a des idées farfelues comme de geler tous les budgets des ministères sauf deux et un parti qui croit au modèle québécois actuel où la richesse est redistribuée par l’État pour que tous en profitent et qui veut donner au Québec le seul statut naturel et acceptable, soit celui d’un pays souverain, le choix n’est pas trop difficile…

Claude Paquette

La politique
Pour moi, les politiciens sont tous du pareil au même quand ils sont élus. Je crois aussi qu’un parti au pouvoir plus que trois mandats serait très malsain pour les contribuables.

Daniel Tremblay

Heil ADQ!
Mario s’est fait dessiner une moustache de Hitler sur certaines, sur d’autres on l’a coiffé d’un casque nazi et sur encore d’autres, on a écrit un "NON à la droite" en grosses lettres, plus grosses que celles de son slogan. Et le journal La Presse, libéral comme toujours, a des bons mots pour Mario… son tour va venir…

Et le programme, les idées? La plupart des gens n’en ont aucune idée, trop long, trop compliqué. De toute manière, ils vont faire le contraire. Alors, on vote sur une impression: "Il m’a l’air correct, celui-là."

De Charest, Dumont, Landry, lequel lave plus blanc?

Daniel Labonté

Sous un gris électoral
De belles élections sans contraste. Des partis tellement ressemblants que si on plisse les yeux, ça se transforme en un joli gris moyen. Et on refuse de se poser des questions, préférant se renvoyer la balle; une petite patate chaude qui ne reste jamais très longtemps entre les mains d’un chef.

Quand aurons-nous le droit de nous poser les vraies questions? Arrêtons de penser que ce n’est qu’une question de timing. Nous sommes différents, l’ensemble est d’accord. Acceptons donc cette différence et voyons-la comme un net avantage. Est-ce qu’un autre référendum nous apportera quelque chose? Il ne nous apportera peut-être pas un Oui, mais il aura au moins la propriété de brasser de grandes idées. Et ce sera le moment de choisir laquelle nous promettra l’avenir auquel nous avons droit.

Marc-Antoine Jacques

Un vrai changement est en vue
Merci à M. Dumont, héritier de Réal Caouette, pour avoir si bien réussi à diviser les ennemis de la social-démocratie. Il y a là une sérieuse erreur.

L’ADQ semble avoir oublié qu’en démocratie moderne, il est très rare que le pouvoir politique puisse se gagner avec des programmes d’extrême droite, lesquels ne réussissent habituellement qu’à plaire aux riches et aux chambres de commerce.

Or les prouesses économiques du PQ ont permis de rassurer la majorité de ces gens-là, en multipliant les emplois et autres programmes populaires.

Merci aussi à M. Charest pour avoir continué à très bien représenter l’importante minorité anglaise québécoise.

Un gros merci surtout à Bernard Landry, héritier en ligne directe et amalgame de Lévesque et Parizeau, pour avoir réussi à bien implanter une forme de sécurité économique, un statu quo intérimaire, simultanément avec un ferme objectif de souveraineté tranquille, possible et même probable, que son parti, le PQ, nous promet et nous annonce pour 2005.

A. Marceau CR

Voter pour qui?
Jusqu’à ces dernières semaines, j’ai pensé qu’en votant pour Mario Dumont nous étions pour avoir plus d’argent dans nos poches, être moins contrôlés et nous débarrasser de tout ce qui n’est pas utile dans la fonction publique, mais la peur ou la soif du pouvoir l’ont ramolli.

Charest va prendre l’argent ou, pour baisser les impôts, augmenter les dépenses et engager encore des milliers de fonctionnaires de plus pour acheter la paix syndicale et Landry, avec sa semaine de quatre jours, va faire combien de faillites dans les petites compagnies qui n’auront pas les moyens de payer pour engager d’autres employés?

Voter libéral ou voter pour le PQ, c’est comme choisir entre la peste et le choléra; lequel est le mieux? Mario Dumont peut-être… c’est le seul qui ne fait pas de promesses qui n’ont pas d’allure et, en augmentant l’opposition, ça va faire descendre les autres de leurs nuages syndicaux.

Mario Laflamme

C’en est rendu ridicule…
J’en suis à croire presque fermement que les marioles qui se présentent contre Landry sont des sous-traitants à la pige, qui ne sont là que pour donner l’impression au peuple qu’il y a vraiment une campagne et de l’opposition et tout le bordel.

Je le dis et le crie haut et fort: je ne retrouverai confiance en la politique que lorsque j’en verrai un au pouvoir faire le même salaire qu’un directeur d’école… Il n’y a plus de place pour le peuple depuis très longtemps dans l’agenda des partis politiques.

Marc Coquel

Exprimez-vous sur la campagne électorale dans le Forum élections 2003 de Voir: www.voir.ca/elections.