L'évêque de Calgary à l'assaut du mariage gai : Satan sort de ce corps !
Société

L’évêque de Calgary à l’assaut du mariage gai : Satan sort de ce corps !

Que voulez-vous, c’est le sujet chaud de l’été. Alors que Jean Chrétien jure qu’il ira de l’avant dans le dossier des mariages homosexuels, l’évêque de Calgary, FRED HENRY, tel un exorciste pan-canadien, avertit le premier ministre qu’il risque de perdre son âme et donc de brûler en enfer. Entretien avec un homme de Dieu en colère…ayoille!

Jean Chrétien devrait réfléchir sérieusement à ce qu’il est en train de faire, prévient l’évêque du diocèse de Calgary, Fred Henry, un des plus farouches opposants aux unions homosexuelles au pays et qui se fait entendre haut et fort depuis quelques semaines dans les médias. De grands désordres sociaux sont à prévoir si le Parlement canadien autorise les mariages gais, et le pire est envisageable pour Chrétien et tous ceux qui font activement la promotion de ces unions contre nature. "En tant que catholique, je suis très inquiet à son sujet [Chrétien]. Je ne crois pas qu’il agit comme un bon catholique en ce moment et il aura à répondre devant Dieu de sa décision. Je ne suis pas Dieu, mais lorsqu’on promeut ce type de législation, on est impliqué dans de très graves activités immorales." Croyez-vous toujours qu’il risque les flammes de l’enfer, comme vous le disiez dernièrement? "Dieu le jugera. Mon travail est de le prévenir des conséquences de ses actes. Mais en anglais, le mot "grave" est plus que sérieux; on l’associe à la mort et au morbide, c’est extrêmement sérieux…"

Selon Henry, les dirigeants politiques et juridiques commettent une grave erreur en ce moment car la loi naturelle fait en sorte que l’institution du mariage ne peut être modifiée. "La Cour d’appel de l’Ontario a ouvert la voie à un type d’activisme qui exclut tout débat rationnel et réfléchi. Puisque le mariage préexiste à l’État, il ne peut être modifié par la Charte des droits, l’État ou une cour de justice. Les députés catholiques ont le devoir moral d’exprimer leur opposition publiquement et de voter contre ce projet. Voter en faveur serait néfaste pour le bien public et gravement immoral. On promeut un changement majeur qui entraînera la destruction des différences sexuelles, discréditera tous les liens rationnels entre le mariage, la complémentarité des genres ou l’éducation des enfants par leurs parents biologiques. Notre société doit continuer de clamer que le mariage entre un homme et une femme est la principale base par laquelle une société assure sa stabilité et sa pérennité. On fait présentement une expérience sociale sans une véritable considération de ses conséquences."

Lorsqu’on lui fait remarquer que chaque fois que se présentent de tels débats sociaux, l’Église catholique, contrairement à d’autres, semble toujours aller à l’encontre de l’évolution des mentalités et adopter des positions dogmatiques, sinon rétrogrades, Henry ne se dégonfle pas. "L’Église catholique ne pourra jamais être accusée de suivre le vent, ce n’est pas son rôle. Ce que l’on essaie de faire, c’est regarder et analyser les enjeux de société en se basant sur une grande tradition, une histoire et des principes moraux. Refuser le droit au mariage aux conjoints de même sexe, ce n’est pas faire de la discrimination envers les homosexuels. Par contre, en reconnaissant ces unions, on ferait de la discrimination envers les couples hétérosexuels qui se verraient ainsi privés de leur reconnaissance sociale et légale en tant que base fondamentale et irremplaçable de la société. On peut bien se cacher derrière la loi et dire que c’est la loi, mais ce changement serait désastreux pour notre société."

Que pensez-vous de l’homosexualité? "Le débat autour de ce phénomène n’a pas progressé au point où l’on puisse dire que l’homosexualité relève de facteurs biologiques. Je crois qu’il y a de bonnes raisons de croire que cette disposition est déterminée à la fois par l’environnement, des choix personnels et des habitudes. Mais c’est fondamentalement un problème du point de vue de la compréhension d’une sexualité normale s’exprimant par l’union d’un homme et d’une femme. Donc, en ce sens, c’est un désordre."

Les gens ne sont-ils pas libres de vivre leur sexualité comme ils l’entendent? "Oui, ils sont libres. Mais la société a toujours mis des limites aux activités sexuelles pour que l’on n’aille pas trop loin. Par exemple, la pédophilie est considérée comme un crime." L’évêque Henry se défend bien d’être homophobe, bien qu’il reconnaisse l’homosexualité comme un "problème social"… "J’ai reçu de nombreuses lettres de gens en colère m’accusant d’être homophobe et de ne rien connaître à la sexualité. Cette dernière accusation m’a touché particulièrement car je me considère comme une personne très sexy! Je n’ai pas de problèmes avec le fait que les homosexuels vivent leur vie, mais je crois que la société devrait leur dire: "Ne nous demandez pas de canoniser votre union ou de la légitimer par le mariage, car nous ne le ferons pas." Tous les changements ne sont pas pour le mieux. Si on accepte ça, je ne sais pas où ça va s’arrêter."

Nostalgique d’une époque révolue où l’Église en menait large et était entendue? Henry plaide surtout la liberté d’expression. "La séparation de l’Église et de l’État n’est pas constitutionnalisée au Canada, seule l’est la liberté de religion qui dit que les religions sont libres de s’exprimer. Le gouvernement ne peut donc pas, chaque fois qu’on le critique, invoquer cette séparation. Les féministes, les environnementalistes, les homosexuels peuvent s’adresser au Parlement, mais pas les religieux? Ça n’a pas de sens."