

Jeunes Musiciens du monde : Les missionnaires du son
Le 19 septembre se tiendra au Musée national des beaux-arts du Québec une soirée-bénéfice au profit de l’organisme Jeunes Musiciens du monde afin de financer des écoles de musique pour les enfants défavorisés. Après un premier succès en Inde, MATHIEU et BLAISE FORTIER veulent maintenant ouvrir une école dans le quartier Saint-Sauveur dès cet automne. Mais ils ont besoin de votre aide.
Denoncourt Frédéric
Pour certains, l’engagement social implique de descendre dans la rue pour manifester, parfois bruyamment, son opposition au système capitaliste et à la mondialisation. Pancartes à la main, ils crient des slogans, luttent pour une cause qu’ils estiment légitime. Pour d’autres, l’engagement se veut plus discret et s’exerce sans ostentation. Il est fait avant tout de projets concrets. Mathieu et Blaise Fortier sont de ceux-là.
Noble cause
Portés à la fois par leur désir de préserver la musique traditionnelle et le souci de venir en aide aux enfants défavorisés, les deux frères de Québec fondaient il y a deux ans en Inde, en compagnie d’un enseignant indien, Hameed Khan, leur première école de musique. Les Jeunes Musiciens du monde venaient de naître. Aujourd’hui, ils s’efforcent de donner du sens à la vie de leurs jeunes étudiants en leur proposant des cours de chant, de yoga et de divers instruments de musique traditionnels, tels le tabla ou l’harmonium. Ouvrer à l’épanouissement de jeunes pas toujours choyés par la vie et leur redonner confiance en eux, voilà la mission que se donnent Mathieu et Blaise. "Si tu vas en Inde, tu vas comprendre. Être témoin de cette misère, c’est émouvant. Des enfants sont aussi victimes de trafic d’organes", dit Blaise. "Tu réalises que c’est la majorité des enfants de l’humanité qui n’ont pas assez à manger, n’ont pas d’éducation adéquate et ne savent pas lire, enchaîne Mathieu. Et puis, notre grande fierté, ce serait que ces enfants deviennent un jour des musiciens de qualité."
Attablés au restaurant de leur père, le Saint-Amour, ils parlent avec passion de Ramesh, Gautam et Burnima, des jeunes doués qu’ils rêvent de voir se produire un jour… au Grand Théâtre! "Avant, en Inde, si tu voulais apprendre la musique classique, tu devais aller auprès d’un maître et vivre avec lui, dit Mathieu. On a voulu reproduire ce schéma dans une école de musique, version moderne, où le maître vient chez toi trois heures par jour." Située dans le village Kalkheri, près de la ville de Dharwad, l’école accueille gratuitement sur une ferme, en tant que pensionnaires, une quarantaine de jeunes issus des bidonvilles. Le programme scolaire offert est complet: aux cours de yoga, chant et musique s’ajoute l’apprentissage de l’indi, de l’anglais ou des mathématiques. Les frères Fortier supervisent trois professeurs de musique et deux d’éducation générale.
Nécessaire financement
Mais rien de tout cela n’aurait été possible sans la participation des artistes et gens d’ici. L’an dernier, une soirée-bénéfice a permis de récolter 15 000 $ pour nourrir et loger les 40 jeunes Indiens et leur donner des cours. "On a rapidement ressenti le feu sacré; plusieurs musiciens comme André Bilodeau et Fred Lebrasseur nous ont dit oui spontanément. Ça a fait boule de neige, tout le monde a embarqué", relate Mathieu.
Aujourd’hui, ils rêvent d’un succès encore plus grand que l’année dernière pour leur soirée-bénéfice. Si tout va bien, une institution parascolaire de musique traditionnelle, entièrement gratuite, devrait ouvrir cet automne dans le quartier Saint-Sauveur et recevoir entre 50 et 60 jeunes au Patro Laval. Elle sera ouverte les soirs et les fins de semaine. Des professeurs ont déjà été pressentis. "On va commencer le projet sans instruments pour voir s’il y a un intérêt auprès des jeunes tout d’abord. On enseignera d’autres formes d’expression artistique, comme le conte, qui aide beaucoup les jeunes à s’exprimer", ajoute Mathieu. Plus tard viendront sans doute les cours de flûte, de violon ou d’accordéon. "On aimerait implanter des écoles dans différents quartiers de Québec, mais aussi à Montréal, poursuit Blaise. Tous les bénévoles sont les bienvenus s’ils ont envie de donner du temps." Ultimement, ils voudraient avoir les moyens de fonder des écoles du même type un peu partout au Québec et ailleurs dans le monde pour les jeunes des quartiers défavorisés.
Pour l’instant ils lancent surtout un appel à la solidarité des gens de Québec pour qu’ils aient une pensée pour les jeunes défavorisés au coin de leur rue. "Ce qu’on veut aussi, c’est impliquer les commerçants locaux. Ça peut être un engagement de seulement 20 $ ou 40 $ par mois. Il y aura des jeunes qui apprendront la musique gratuitement parce que les gens de la ville se seront solidarisés, enchaîne Mathieu avant d’insister sur le spectacle. On n’a pas de budget pour le faire, ce show-là, mais on a la foi et l’espoir dans l’aide généreuse des gens."
Pour plus d’information:
www.jeunesmusiciensdumonde.org
Deux forfaits sont offerts aux gens désireux de participer à l’événement qui se tiendra le vendredi 19 septembre au Musée national des beaux-arts du Québec sous la présidence d’honneur de Joe Bocan et Charles Biddle Jr. Moyennant un débours de 100 $, on pourra prendre part à un cocktail dînatoire qui débutera à 18 h 30 avant d’assister au spectacle de 21 h. On pourra alors y déguster des canapés aux saveurs des cuisines du monde offerts par les restaurants Le Saint-Amour, Sushi Taxi et Pastissimo. On promet aussi du vin de qualité. Il est par ailleurs possible d’assister, au coût de 20 $, au spectacle seulement, qui mettra en vedette Jim Corcoran, Loco Locass, Martin Dumais, Frédéric Lebrasseur et plusieurs autres.
Pour vous procurer des billets, composez le 643-8131 (Billetech) ou encore le 694-9762 (Mathieu ou Blaise). Vous pouvez également en trouver chez Sillons, Platine, EXO et CKRL. Bonne soirée!