Paul Martin premier ministre : Armateur de politique, bonsoir!

Contre:
Jack Layton
Chef du Nouveau Parti Démocratique (NPD)
"Cet automne, je suis allé entendre le discours économique de Paul Martin. La Chambre de commerce de Montréal voulait l’entendre au sujet des investissements pour les villes et les communautés. Mais Paul Martin leur a dit: "Ma priorité première, c’est réduire la dette. Ma seconde priorité, c’est réduire les impôts."

Rien pour améliorer les services publics. Rien pour l’environnement. Il a fallu attendre la dernière page du discours pour que Paul Martin prononce le mot "ville"! C’est clair, le Parti libéral s’est donné le chef le plus conservateur de son histoire. Le même Paul Martin, ministre des Finances, a causé pendant une décennie des dommages immenses aux communautés, aux services de santé, à l’éducation et aux démunis, et ce, à coups de réductions sauvages. Alors qu’il faisait ces coupures, Paul Martin disait qu’il réinvestirait lorsqu’il n’y aurait plus de déficit. Une fois que le déficit fut vaincu sur le dos des travailleurs et des plus démunis, qu’a-t-il fait? Plutôt que d’aider les malades, les pauvres, notre environnement ou nos villes, plutôt que d’aider monsieur et madame Tout-le-monde, alors qu’il était assis sur le plus gros surplus de l’histoire du Canada, Paul Martin a fait un choix: il a donné 100 milliards $ en baisses d’impôts aux banques et aux autres grosses compagnies…Parlant de compagnies, regardons le passé corporatiste de Paul Martin, le magnat de la marine marchande. Paul Martin, premier ministre du Canada, a constamment refusé de hisser le drapeau du Canada sur ses bateaux de la Canada Steamship Line. Pourquoi? Parce qu’en troquant le drapeau du Canada contre celui des Bahamas, par exemple, il pouvait remplacer des marins canadiens payés 11,68 $ de l’heure par des marins philippins à 1,74 $ de l’heure! Avec un autre drapeau, il n’avait pas à respecter les normes environnementales canadiennes, normes plus sévères que celles du Panama. Et évidemment, Paul Martin, en tant que ministre des Finances, nous demandait à tous de payer taxes et impôts alors que sa compagnie évitait de le faire… D’ailleurs, vous pouvez en apprendre plus à ce sujet sur le site www.drapeauavendre.ca.

Selon moi, le meilleur indicateur de ce qui nous attend sous la gouverne de Paul Martin, ce n’est pas ce qu’il dit aujourd’hui, mais bien ce qu’il a fait hier."

Pour:
Robert Lanctôt
Député de Châteauguay pour le Bloc Québécois depuis 2000
(Au début de décembre 2003, il retournait sa veste et désertait son parti au profit de la nouvelle équipe libérale de Paul Martin.)

"Je ne crois pas que Paul Martin ait d’agenda caché. On voit clairement sur les tribunes qu’une de ses priorités, ce sont les programmes sociaux. Quand il parle de santé et d’éducation, nous constatons que ce sont des choses prioritaires pour lui. Pour ce qui est de l’économie, et c’est aussi la raison pour laquelle j’y suis allé, le Parti libéral du Canada n’est ni de droite ni de gauche, il fait la part des choses. Les programmes fédéraux, s’ils ne donnent pas les résultats escomptés et ne sont pas gérés sainement, n’ont pas une survie garantie. J’ai d’ailleurs l’impression que le programme des commandites en fait partie.

Selon moi, le PLC n’est pas aligné sur le néolibéralisme, c’est très clair. Ce dont nous avons besoin, ce sont des programmes gouvernementaux transparents, efficaces et fonctionnels. Nous ne voulons plus du gaspillage de l’argent des contribuables. Paul Martin et moi considérons que c’est terminé. Les priorités sont les programmes sociaux chers aux Canadiens: la santé et l’éducation. Lorsque nous pourrons donner des coups de main, que ce soit par transfert au autrement, Paul Martin sera ouvert. Nous voyons qu’il fonctionne par concertation et discussion avec les provinces, il va surtout écouter ce que veut la population, ce qui démontre bien sa façon de faire.

Nous sommes loin d’un virage à droite… Le Parti libéral a ses fondations et ses idées; en économie et en fiscalité, il peut y avoir un peu plus de centre-droite, mais je suis d’accord pour que nous arrêtions le gaspillage et que nous ayons une fiscalité très conforme à ce qu’est le Canada. Regardez présentement les surplus qu’on réussit à générer grâce à la saine gestion! D’ailleurs, on a vu Chirac féliciter le Canada pour cette raison, et c’est en grande partie grâce à Paul Martin."

Propos recueillis par Claude Giguère