Dernièrement, j’ai eu beaucoup de temps à consacrer à l’information et je vous fais part ici de quelques propos recueillis ici et là. J’ai entendu Jean Casault traiter les avocats de l’aide juridique de "morons". J’ai entendu Claude Thibodeau traiter Jeff Fillion de lâche et de peureux et je l’entends régulièrement vomir sur André Arthur et le traiter de matière grasse. Le CRTC se penchera-t-il sur leurs cas ou passera-t-il l’éponge? Plus récemment, Don Cherry s’est illustré avec ses déclarations incendiaires sur Sidney Crosby et sur le port de la visière. On nous apprend qu’il est sous enquête! Il m’arrive d’écouter la mairesse déchue tenir des propos qui servent les intérêts de ses amis comme Jacques Langlois, certes son intervenant favori lorsqu’il est question de politique municipale. Et que dire de Jean Lapierre, ce bloquiste redevenu libéral, la taupe par excellence, qui nous sert un discours moralisateur avant de s’en aller. Il revient en politique pour servir! Quelle farce… À mon avis, le CRTC devrait s’intéresser tout autant à ces animateurs qui font dans la complaisance et qui couchent régulièrement avec le pouvoir. Mais voyez-vous, même si je trouve que l’ex-mairesse Boucher est insignifiante, que Lapierre n’est qu’un opportuniste, que Cherry manque d’oxygène au cerveau, que Claude Thibodeau est un être imbu de lui-même possédant la vérité, que Jean Casault devrait prendre un aller simple dans la prochaine soucoupe avec Raël comme pilote et que Fillion et Arthur manquent souvent de classe, je souhaite que tout ce beau monde demeure en ondes. Les seuls juges demeurent l’auditeur et le commanditaire, ceux qui font que les stations existent. (…)
Jean Laliberté
C’est la liberté d’expression qu’il faut protéger et la liberté de parole compte bien sûr parmi les premières qui sont concernées par ce souci. Mais à l’encontre des conclusions hâtives que certains tireront de ces prémisses, c’est une conclusion toute contraire à la leur que je tire. Vouloir empêcher que des imbéciles populistes répandent indûment des propos diffamants et erronés ou mal fondés la plupart du temps, sans que soit donné de droit de réplique à ceux que ces diffamations visent autrement qu’en passant par les interminables recours en justice qui ne réparent jamais les réputations salies, c’est se porter à la défense de la liberté et de son contraire, c’est un déni de liberté et de justice. Leurs propos deviennent diffamants quand ils quittent la sphère des propos et des actes publics dans laquelle toutes les actions et tous les propos ont le droit d’être débattus, parce que cela concerne la démocratie; ils deviennent diffamants quand ils se concentrent dans l’espace privé des gens, qui ne regarde qu’eux seuls. Ces assassins des libertés que sont ces animateurs sans scrupules ne peuvent d’aucune façon être comparés à des redresseurs de torts. (…)
Marc Audet
(…) Depuis ses débuts, je suis un auditeur de CHOI et surtout de son émission du matin, Le Monde parallèle de Jeff Fillion. Bien entendu, je ne peux être toujours d’accord avec ce qui s’y dit, mais n’est-ce pas la meilleure façon de façonner ses opinions que d’être confronté à de nouvelles idées? Jean-François Fillion et ses acolytes abordent des points chauds et controversés de l’actualité, ce qui oblige les auditeurs à se pencher sur des sujets auxquels ils ne se seraient jamais intéressés auparavant. (…) Il faut n’écouter qu’une seule fois l’émission du Monde parallèle pour entendre à plusieurs reprises les mots emploi, économie, sport, santé et éducation. En quoi ces thèmes peuvent-ils être gênants pour une population qui cherche à aller de l’avant? De plus en plus de gens de la région de Québec écoutent la voix de CHOI, et ce, de leur plein gré. Je ne vois pas en quoi je devrais avoir honte d’en faire partie. Personne n’a le droit de demander la fin des émissions pour CHOI, une radio qui représente la population de ce pays au même titre que n’importe quelle autre radio. (…)
Frederick Marceau
Eh oui! Elle peut parfois coûter très cher cette liberté d’expression, alors ne la brimons pas. Parce que lorsqu’on commence à édicter des règles, on ne sait pas où cela va se terminer. (…)Cela dit, comment empêcher les débordements? Il faut permettre, comme c’est déjà le cas présentement, des recours en diffamation devant les tribunaux. Si certains animateurs finissent par crever de guerre lasse sous les dettes, peut-être changeront-ils! (…)
Christian Boisvert
On ne peut pas vouloir censurer Fillion, on peut juste déplorer que ce ne soit pas quelqu’un d’un peu plus intelligent qui occupe sa place. Nous sommes bien obligés d’admettre qu’il a très souvent raison, par exemple lorsqu’il dit que Guy Cloutier est une plaie sociale et qu’il se remplit les poches en exploitant le côté quétaine des Québécois, contribuant ainsi à le renforcer. Le problème, c’est ce qu’il propose comme alternative: des abrutis qui se vargent sur la gueule au Colisée ou du grunge d’attardé comme on a arrêté d’en jouer il y a 10 ans à Seattle. (…) Comme Cloutier, il carbure à la médiocrité des gens, il en est foncièrement dépendant. La différence, c’est qu’au lieu d’exploiter la bienheureuse imbécillité, il tire profit de la consternation des frustrés de la vie qui font une montagne avec un rien et qui seraient tout aussi frustrés dans n’importe quel autre contexte. On ne peut pas plus censurer Fillion que Cloutier. Ils sont les deux revers d’une même médaille. Ils se nourrissent l’un l’autre. Ou plutôt, ils se complètent. Si La Fureur avait été mise en ondes à l’époque de RBO et de 100 Limites, elle n’aurait pas fait deux saisons. Ça fait cinq ans que Brathwaite nous anime la Saint-Jean sans que les vociférations fétides de Fillion aient quelque effet. La différence? C’est que les membres de RBO ne se contentaient pas de japper comme un caniche abruti qui n’arrive qu’à emmerder les voisins sans effrayer qui que ce soit. Ils étaient de véritables chiens de garde, comme nous n’en avons plus. Fillion pourrait-il aspirer un jour à un rôle aussi important dans une société? J’en doute. Disons qu’il faudrait de maudits bons dresseurs. Il faudrait aussi qu’il y ait quelque chose à garder. Quelque chose comme de la "dignité humaine", expression qui ferait bien rire Fillion, et c’est bien ça le problème. Un bon chien de garde ne doit pas attaquer ce qu’il est censé défendre.
Steeve Lavoie
Je ne suis pas d’accord avec le fait que le gouvernement décide de ce que je peux écouter ou voir. La notion de choix et de liberté est tellement prônée par ce même gouvernement, qui se vante de l’encourager! La saga de CHOI est quelque peu paradoxale avec cette supposée liberté! La grande qualité de CHOI est d’être unique en son genre. Nous enlever cette station serait nous priver d’un style musical et d’un style d’émission non diffusés par les autres stations. Par contre, ce point fort est au même moment un point faible pour CHOI. Pourquoi? Eh bien, parce que comme elle est la seule radio de ce genre, les propos y étant diffusés ont plus d’impact et la responsabilité qui s’y rattache n’en est que plus grande. (…) Laissez-nous (le) CHOI, CHIK, CITF, CJMF et les autres. Plus on aura de possibilités, plus la qualité du matériel diffusé devra être grande et plus nous serons informés.
Anne Garant