Agitations : Dans nos camérasJournée galvaudéeAlerte rouge au MAL
N. Mavrikakis, V. Quintal
Dans nos caméras
Les vidéastes et amateurs de courts métrages de la région font preuve d’un dynamisme surprenant qui mérite d’être souligné. À ce titre, trois manifestations dans le domaine ont attiré notre attention. Tout d’abord, Kino Sherbrooke tiendra sa deuxième soirée de projections ce mercredi 17 mars à 19 h 30, au Presse Boutique Café. La première avait connu un tel succès que des gens avaient dû être refusés à la porte. En espérant que cette fois-ci, tous les spectateurs aient la chance de se trouver une place! Autre manifestation de vitalité culturelle, un nouveau regroupement, le Collectif des arts médiatiques en Estrie, vient de voir le jour pour aider les artistes à créer des œuvres en cinéma, vidéo et nouveaux médias. Enfin, la 6e édition du Festival du court métrage de Sherbrooke se poursuit avec le spécial Phylactère Cola (vendredi à 19 h), la rétrospective des meilleurs moments du festival (samedi à 13 h 30) ainsi que la projection du volet amateur (samedi à 19 h). Dynamique, disions-nous?
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Au lendemain des manifestations du 8 mars, il y a lieu de se questionner. Comme on le sait, le Comité de la condition féminine de la CSN de l’Estrie a décerné huit prix citron à Jean Charest "pour l’ensemble des politiques réactionnaires qu’il a mises en place." À ce que je sache, l’augmentation des frais de garde, la modification de l’article 45 du Code du travail et le dossier de la lutte contre la pauvreté touchent autant les hommes que les femmes. Dommage d’avoir galvaudé une journée dédiée aux femmes pour faire valoir des revendications syndicales. La Journée internationale de la femme semble d’ailleurs en perte de pertinence et de signification. Faire valoir l’égalité des sexes, lutter contre les violences faites aux femmes; j’appuie à 100 %. Mais ma crainte est que cet événement ne devienne une future Saint-Valentin; une autre de ces fêtes récupérées par la machine commerciale. L’Oréal nous offre déjà la possibilité d’envoyer des cartes virtuelles à nos amies pour souligner cette occasion. Et que penser de ce concours organisé par une station de radio locale où un groupe de filles avait "la chance" de passer la soirée dans un bar de danseurs à Montréal? Imaginez les hauts cris si lors d’une Journée de l’homme, ces messieurs en profitaient pour aller aux danseuses…
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Le milieu des arts est inquiet. Le Mouvement pour les Arts et les Lettres (le MAL) tire la sonnette d’alarme. Représentant plus de 15 000 artistes et travailleurs culturels ainsi qu’une dizaine d’organismes, le MAL s’inquiète quant au sort qui sera réservé à la culture dans le prochain budget provincial. Le MAL évalue que déjà, le ministère de la Culture et des Communications devra gérer un trou budgétaire de 35 millions de dollars dû "à la hausse des coûts de système et à l’augmentation inévitable des budgets d’immobilisations". Du coup, il faudra couper dans les programmes et plusieurs événements artistiques risquent de disparaître. Depuis le début de l’année, le MAL mène une campagne de mobilisation. Après l’Alerte jaune (une campagne de sensibilisation) et l’Alerte orange, les membres du mouvement sont désormais passés à l’alerte rouge avec une grande manifestation qui a eu lieu mardi dernier, dans les rues de Montréal. Espérons que le message soit "clair"! Partagez vos réactions sur www.voir.ca/actualite/actualite.aspx?iIDArticle=29969. Renseignements: www.mal.qc.ca. (N. Mavrikakis et V. Quintal)