Agitations : J'aime Star Académie
Société

Agitations : J’aime Star Académie

La mise en danger de la candidate sherbrookoise Sandy Duperval-Agnant à Star Académie m’a inspiré quelques réflexions la semaine dernière.

Je l’avoue: j’aime, que dis-je, j’adore Star Académie. Je ne suis pas accro au point d’enregistrer les émissions que je manque, mais presque. Depuis quelques semaines, je répète des chansons chaque dimanche après-midi à Montréal avec des amis. Comme je reviens vers Sherbrooke en soirée, je manque une partie des galas du dimanche soir. Chaque fois, ça me contrarie un peu et je roule à toute allure sur la 55 en espérant ne pas tout manquer.

Que voulez-vous, c’est plus fort que moi… Il y a toujours un moment dans ces galas où l’émotion me prend à la gorge. N’était-elle pas touchante, la belle Meggie, dimanche, avec son interprétation de Poussière d’ange? Et que dire de la performance de la DJ du Maysen Pub? Ça avait beau être du Whitney Houston, ça rentrait au poste.

Artistes ratés
Peut-être suis-je accro à "Star Ac" parce que je suis, comme des millions de gens, une artiste manquée. J’ai un petit peu de talent en musique. Un tout petit peu en dessin. Mais rien pour me démarquer de la masse. En suivant les péripéties et les performances des académiciens, je vis donc, comme des millions de gens, un rêve par procuration. Les jeunes qui fréquentent l’ancien château de Péladeau sont talentueux, ont la possibilité de se former dans des conditions presque idéales et en prime, ils nous font vivre de belles émotions. Qu’est-ce qu’il y a de mal là-dedans?

La convergence!
Dans ce phénomène, la seule chose à dénoncer, à décrier de toutes nos forces, c’est l’immonde et très peu subtile convergence médiatique. Et déjà, ça se fait tous les jours.

Mais croyez-moi, quand je parle de convergence médiatique, je parle en connaissance de cause. J’ai travaillé durant près de deux ans pour Québécor à Rimouski: le fief du "Rimouskois" François Babin. Monsieur Aéro avait habité la région durant un gros deux mois ou quelque chose du genre, avant de se faire recruter par la machine Péladeau-Snyder. Dès le début de l’émission, nous avons reçu une insistante suggestion du big boss des hebdos Québécor, celui juste au-dessous de Pierre-Karl, qui nous recommandait fortement de parler le plus souvent possible du candidat Babin. D’autant plus qu’avec sa voix approximative, l’interprète de Sweet Home Alabama avait la fâcheuse habitude de se faire mettre en danger chaque deux semaines. Quand on n’avait plus rien à écrire sur François, eh bien, on parlait de sa blonde qui – ça tombait bien – était enceinte du beau François. Lorsque l’Océanic de Rimouski a remis à Nadia – la blonde en question – un chandail identifié au nom de son chum, "l’événement" a fait la une du journal. Eh oui! C’est la triste vérité. Et quand la blonde à François n’avait plus rien à nous raconter, eh bien, on allait voir sa marraine ou ses chums de gars…

Heureusement pour mes anciens collègues, Véronique, la boulangère, est un peu plus talentueuse. Ça leur évite bien du "beurrage", comme on dit dans le jargon du métier.

ooo

Bombarder des jobs
J.-Armand Bombardier doit se retourner dans sa tombe par les temps qui courent. Il est loin le temps où il avait fondé une petite entreprise qui fabriquait des "auto-neige" à Valcourt. Bombardier est aujourd’hui un de ces géants, qui lorsque les profits ne sont plus assez élevés, fait le ménage, balaie tout et met jusqu’à 6 000 employés à la porte. Tout ça pour plaire aux investisseurs. Si l’entreprise allait vraiment mal et voyait ses carnets de commande vides, une rationalisation aussi draconienne serait certes justifiée. Mais comme Bombardier a déjà connu des revenus records, il faut répéter l’exploit, sinon les investisseurs déserteront les actions. Selon l’analyste Pierre-Yves Terrisse, cité cette semaine par La Presse : "Paul Tellier veut augmenter la marge bénéficiaire de Bombardier Transport autour de 6,5 %, presque le double de son niveau actuel." L’annonce de ces milliers de pertes d’emplois en Europe a bien sûr réjoui les investisseurs, qui ont poussé les actions à la hausse à la suite de l’annonce. Pendant que des milliers de travailleurs vont se retrouver au chômage, d’autres profitent de cette situation pour faire plus d’argent. Révoltant!