L’utilisation d’enfants par les terroristes : L’enfant et la bombe
La politique israélienne à l’endroit des Palestiniens peut-elle tout justifier? Y compris l’usage d’enfants inconscients ou de jeunes endoctrinés? Terroristes et extrémistes palestiniens sont-ils à court de martyrs volontaires? La semaine dernière, ils ont envoyé à la mort un débile léger de 14 ans. Mais le pire s’était produit précédemment, sans qu’on en parle ou presque: on avait tenté de faire sauter un enfant de 11 ans, qui ignorait qu’il transportait un sac plein d’explosifs. Point de vue unique des Israéliens. Et la parole à nos lecteurs sur cette question très controversée la semaine prochaine…
Jointe en Israël par téléphone au beau milieu d’une autre semaine mouvementée (c’est le moins qu’on puisse dire), Sharon Feingold, porte-parole de Tsahal, l’armée israélienne, affiche néanmoins un calme impressionnant. D’un ton posé, elle explique comment elle et ses collègues ont dû contrer un nouveau type d’attaques des groupes armés palestiniens. Et pas n’importe lequel. Les attentats-suicides se sont multipliés en Israël depuis quelques années ET l’âge de ceux les perpétrant, homme ou femme, ne cesse de diminuer; mais le 15 mars dernier… le 15 mars dernier pourrait bien marquer un nouveau tournant alors qu’un enfant de 11 ans, Abdallah Quran, fut intercepté à un point de contrôle de Hawara, près de Nablus, en Cisjordanie, en possession d’une bombe de 8 kg… dans son sac d’écolier. Jamais encore n’avait-on vu un si jeune enfant en possession d’explosifs.
"Le jeune garçon revenait de l’école et tentait de traverser le point de contrôle en transportant trois sacs sur ses épaules, dont son sac d’écolier. Apparemment, il gagnait de l’argent de poche en passant aux points de contrôle avec des sacs appartenant à d’autres personnes. Une de nos soldats, qui a pour tâche de fouiller les femmes palestiniennes, a regardé dans le sac du jeune et a vu la bombe à l’intérieur. Ce qu’il y a de plus surprenant, c’est que le garçon ne savait pas qu’il transportait une bombe. C’est ce qui est ressorti de l’interrogatoire avec lui. Nous l’avons donc relâché."
"Les terroristes surveillaient l’enfant et quand ils ont vu qu’il s’était fait prendre, ils ont tenté d’actionner la charge explosive en composant le numéro du téléphone cellulaire lié à la bombe et censé déclencher l’explosion. Le but était de faire sauter le sac avec l’enfant, tuant ainsi les soldats et les gens autour. Par chance, le système de détonation n’a pas fonctionné", poursuit Mme Feingold.
Sharon Feingold regrette que les radicaux palestiniens en viennent aujourd’hui à se servir de jeunes enfants pour mener leur lutte, tentant de les transformer en bombes humaines à leur insu, contre la volonté de leur famille et de nombreux Palestiniens. "Ils utilisent maintenant les enfants comme on le ferait avec une souris pour une expérience. Ils font le pari que ceux-ci n’éveilleront pas les soupçons des militaires et que ce sera plus facile pour eux de traverser les points de contrôle."
Moins de 10 jours plus tard, au même point de contrôle, un incident du même genre impliquant un jeune homme de 14 ans cette fois, Hussam Abdu, s’est produit. Ce qui fait craindre le pire à Mme Feingold. Ce deuxième incident s’est également bien terminé, heureusement. "J’étais au poste de contrôle quand ce deuxième garçon a été arrêté. Je l’ai vu. Bien qu’il soit âgé de 14 ans, il en fait plutôt 10. Il est très petit et est rejeté socialement. Il avait une ceinture explosive sur lui et les soldats, qui étaient en état d’alerte, ont remarqué une bosse sous sa veste. Lorsque le garçon a réalisé qu’il était pris, il y a eu un véritable drame. Durant une heure et demie, nous avons tâché de le convaincre de retirer sa ceinture d’explosifs. Ceux qui l’ont envoyé ne réalisent pas que ce type de ceinture ne s’enlève pas comme ça."
"Ce deuxième garçon savait ce qu’il faisait et il a raconté qu’on lui avait promis qu’il rencontrerait "72 vierges" au paradis, relate Mme Feingold. Tout cela est l’ouvre de meurtriers démoniaques qui transforment les enfants en bombes humaines. C’est totalement inacceptable, peu importe ce que disent les gens. Le pire, c’est que ceux qui ont envoyé ces enfants savent que plusieurs Palestiniens auraient également été tués par l’explosion. Mais qui peut faire ça? C’est totalement immoral. Les parents de l’enfant palestinien étaient furieux contre les terroristes. Peu importent votre religion ou votre nationalité, toute personne qui voit ce genre de chose… Qu’est-ce qui se passe ici?"
"Les conséquences de ces nouvelles méthodes pour commettre des attentats seront particulièrement néfastes pour les Palestiniens eux-mêmes, qui seront les grands perdants, poursuit Sharon Feingold. L’utilisation des femmes et des enfants par les organisations de terreur palestiniennes fait en sorte que nous sommes obligés maintenant d’être beaucoup plus vigilants. Ultimement, c’est la population palestinienne et tous ceux qui ne sont pas engagés dans la terreur qui vont en souffrir. La sécurité sera renforcée et nous surveillerons tout le monde maintenant. L’attente aux points de contrôle sera très longue et les gens seront en retard au travail, mais c’est absolument essentiel d’exercer une telle surveillance. Ce qui est triste, c’est que ce sont les Palestiniens qui n’ont rien à voir avec le terrorisme qui paient le prix."
Mme Feingold persiste à dire que l’État hébreu agit de son plein droit et fait usage de moyens justifiés et nécessaires afin de se prémunir contre les attaques palestiniennes et assurer sa sécurité et celle de ses citoyens. "Je crois que la preuve est faite que les critiques qu’on adresse à Israël concernant les points de contrôle, qui causeraient beaucoup de misère et seraient inutiles, ne sont pas justifiées. Car si un enfant en possession d’une bombe réussissait à passer les contrôles et allait se faire exploser dans un restaurant, tuant des femmes et des enfants, nous aurions failli à la tâche. Tous les pays du monde qui verraient leurs citoyens se faire décapiter dans des autobus et restaurants prendraient des mesures défensives. C’est exactement ce que nous faisons. Les événements des derniers jours prouvent que nous avons raison. Aussi longtemps que nous ferons face à des mouvements fondamentalistes islamiques, nous devrons continuer à assurer la sécurité dans la bande de Gaza et en Cisjordanie", conclut Mme Feingold.
Selon l’armée israélienne, il y aurait eu depuis le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000, 29 attaques-suicides menées par des mineurs. Depuis janvier 2001, 40 mineurs palestiniens auraient été arrêtés relativement à des attaques-suicides, et depuis mai 2001, 22 attaques par tirs à l’arme automatique ou par bombes furent conduites par des mineurs.
Renseignements supplémentaires
– Depuis 2000, 29 attaques-suicides ont été perpétrées par des jeunes de moins de 18 ans.
– Depuis mai 2001, 22 attaques utilisant des explosifs ont été perpétrées par des mineur(e)s.
– Depuis le début de 2001, plus de 40 tentatives d’attaque par des jeunes de moins de 18 ans ont été déjouées.
Un âne a aussi été utilisé par les terroristes…