Agitations : Kino grandit viteCoup d’oil sur la scène locale
Après deux représentations à "guichets fermés", la joyeuse bande de Kino Sherbrooke a décidé de s’offrir une nouvelle salle de projection: le Théâtre Granada. Il faut dire qu’une trentaine de spectateurs avaient dû rebrousser chemin aux deux premières représentations, se rivant aux portes d’un Presse Boutique Café rempli à capacité.
La popularité de l’événement a même pris de court les organisateurs des soirées. "J’avais des rêves pour Kino, mais j’étais plus conservateur", fait remarquer le fondateur de la cellule sherbrookoise, Dominic Marcotte. Les trois prochaines soirées se tiendront donc au Granada qui, dans sa formule intime, peut accueillir 250 spectateurs.
Dominic Marcotte explique la popularité de Kino par l’accessibilité et la simplicité de la formule, qui encourage l’échange entre les créateurs et le public. La région compte présentement une vingtaine de kinoïtes. "Les gens qui veulent être réalisateurs peuvent nous contacter!" invite Dominic.
Les projections Kino se tiendront désormais le premier mercredi du mois. Le prochain rendez-vous est donc fixé à ce mercredi 7 avril à 19 h 30. Info: www.kinosherbrooke.com.
Soulignons du même souffle la tenue d’un gala de cinéma ce lundi 5 avril à 19 h 30, à la Salle Alfred-DesRochers du Collège de Sherbrooke. Une dizaine de courts métrages réalisés par des étudiants en arts et lettres seront projetés.
Coup d’oeil sur la scène locale
Trois groupes locaux sont en spectacle ce samedi à Sherbrooke. Liva est au Graff, Welwitschia joue au Resto-bar Le Dill, et Half Baked se produit au Magog. À première vue, la scène musicale semble donc bien se porter à Sherbrooke, mais qu’en est-il réellement? Petit tour de la question avec quelques musiciens bien connus dans la région.
Le leader de Half Baked, Yann Godbout, considère que tout est mis en place à Sherbrooke pour le développement d’une scène locale: locaux de répétition, salles de diffusion, programmes de subvention. Le hic se trouve plutôt dans la mentalité des gens. "Au Québec, les gens ne vont pas voir des groupes qu’ils ne connaissent pas. Ailleurs, les gens sont plus en quête de trouver le petit groupe que personne ne connaît, constate le chanteur. Il y a plusieurs endroits qui ne veulent pas donner de chance à la relève et c’est normal. Ça prend des gens qui remplissent les salles."
À la sueur de leur front
Les groupes doivent donc multiplier les efforts pour attirer du monde dans les salles où ils se produisent. En plus de "booker" eux-mêmes leur spectacle, les musiciens doivent souvent s’occuper de faire la promotion et la publicité. "Il faut travailler et il faut pousser", estime Martin Beauregard, actuel batteur de Pete Möss et ancien batteur de Buildings, un groupe qui a décidé d’arrêter sa route après huit ans et demi d’existence. Le musicien souligne toutefois l’initiative du Café du Palais, qui fait place à la relève les mardis soirs, et qui s’occupe en prime de la publicité de l’événement.
Des piliers
Roulant leur bosse depuis 1998, les String Puppet représentent l’un des groupes les mieux établis sur la scène locale. Deux de ses membres, Guillaume Poulin et Jérôme Côté, voient certains avantages à être un groupe en région: les tarifs pour les locaux de répétition sont abordables, des salles sont disponibles pour faire des concerts. "Et en étant en région, tu peux avoir comme objectif de devenir un pilier", lance l’un des deux musiciens.
Principale lacune à Sherbrooke: il n’existe pas d’endroit propice pour faire des spectacles pour les gens de tout âge. Les bars ne s’adressent qu’aux 18 ans et plus et le Théâtre Granada s’avère parfois trop grand pour un groupe local. "Ça prendrait un lieu entre les deux", estiment les deux musiciens. Ils considèrent également que les groupes devraient mieux communiquer entre eux. De façon à éviter une fragmentation des publics comme cela se produira sans doute ce samedi.