Agitations : Soirées cinéDétonante surpriseAmerican way of lie
Soirées ciné
La semaine dernière, sur la terrasse du Café-Bar de la Cinémathèque québécoise, lors d’une soirée-bénéfice parrainée par Louis Bélanger et Denis Chouinard au profit de cet établissement en péril, on en a profité pour donner le coup d’envoi d’un programme estival gratuit de courts métrages à la belle étoile. Jusqu’au 25 juin, les mercredis Amène ta cassette (où le public est invité à présenter ses créations inédites) et les Vendredis trop courts (sélection de courts métrages en collaboration avec Silence, on court! et Prends ça court!) éclaireront, à 21 h, la terrasse du Café-Bar munie pour l’occasion d’un écran géant. Vendredi prochain, le 21 mai, sera consacré à un spécial Longue nuit du court. On pourra y voir des films en nomination aux Oscars et quelques-uns des meilleurs courts métrages présentés lors des projections mensuelles de Prends ça court!. Les salles noires de la Cinémathèque fermée pour l’été seront peut-être désertes, mais gageons que par ces chaudes soirées à venir, ce ne sera pas le cas de sa sympathique terrasse… (V. Quintal)
Détonante surprise
La semaine dernière, alors qu’il attendait fébrilement l’arrivée de son baladeur MP3 acheté sur le site d’enchères eBay, Brandon Buchan, un jeune étudiant saskatchewanais de 21 ans, a plutôt reçu par la poste un pistolet Smith & Wesson de calibre 22 avec ses enregistrements. Le colis, identifié comme contenant un lecteur de fichiers MP3, a été remis aux policiers de la province, qui n’envisagent pas de retourner son contenu à l’expéditeur, un prêteur sur gages américain qui dit regretter l’incident découlant d’une erreur humaine. En réponse au fait qu’une arme aurait traversé la frontière américano-canadienne sans être détectée, un officier des douanes a avoué que ce ne sont pas tous les paquets qui sont vérifiés par radiographie. Quant au baladeur, il a finalement été envoyé au destinataire sans frais supplémentaires. Source: BBC News (F. Gariépy)
American way of lie
Michael Moore pouvait, jusqu’ici, véhiculer ses idées assez aisément. Chose qu’il explique dans le documentaire The Corporation: «On me laisse parler parce que, pour faire de l’argent, les compagnies sont prêtes à vendre même la corde qui va les pendre. Moi, je suis cette corde.» Cependant, lorsque c’est la Maison-Blanche qui est pointée du doigt par cette icône de l’activisme, pas question pour les autorités américaines que la corde s’enroule autour de leurs cous. Cette fois, Moore est taxé «d’antipatriotisme» et son nouveau film Fahrenheit 9/11 est interdit de distribution par la multinationale Disney. Censure grotesque, soit, mais rappelez-vous qu’il n’est pas le premier artiste à pâtir d’avoir osé critiquer la superpuissance. À l’époque du maccarthysme, le progressiste Charlie Chaplin fut accusé d’être communiste et il fut victime d’enquêtes menées par le FBI. Idem pour le réalisateur Elia Kazan et le scénariste Arthur Miller. Dans les années 50, le chanteur et activiste politique Woody Guthrie était, quant à lui, inscrit sur une liste noire. John Lennon, après s’être installé à New York, fut mis sous surveillance gouvernementale et les autorités tentèrent à plusieurs reprises de le faire déporter. L’humoriste Lenny Bruce, connu pour avoir fait des satires de l’hypocrite American way of life dans les années 70, était, lui aussi, sous la haute surveillance du FBI. Et de décennie en décennie, la liste s’allonge au pays de la liberté d’expression. (V. Quintal)