Le pire de l'été : Une saison en enfer
Société

Le pire de l’été : Une saison en enfer

L’été, saison de doux bonheurs et d’insouciance? À en croire les quotidiens qui rivalisent de vacuité pendant cette morte saison de l’actualité: certainement. Aussi, en guise de réponse aux nombreux articles guimauve que commandent leurs rédacteurs en chef, apparemment désœuvrés, voici quelques idées noires qui vous feront peut-être déchanter, voire regretter l’hiver. Chansons insupportables que vous imposent les systèmes de son automobiles en proie au gigantisme, boissons estivales au goût insipide, articles de mode qui égratignent votre notion du bon goût, attractions touristiques honteuses ou emplois sordides que vous passerez le reste de votre vie à essayer d’oublier: l’été n’est pas toujours tentant.

Les pires attractions touristiques

Le saint-bernard géant du boulevard Sainte-Anne
Au panthéon des horreurs patentées qui ornent les routes de nos vacances trône cette vision apocalyptique qui ponctue chaque déplacement vers le Mont-Sainte-Anne ou Charlevoix d’un frisson de dégoût. Régulièrement vandalisé (on comprend pourquoi, tout en se défendant bien d’approuver le geste), ce gros chien recouvert d’une douteuse peluche siège sans conteste au sommet de la liste du mauvais goût à grande échelle. Une pollution visuelle d’autant plus détestable que si vous avez des enfants, ils risquent de vous casser les pieds jusqu’à Baie-Saint-Paul si vous avez refusé de vous arrêter pour constater que, les lendemains de jours de pluie, l’odeur qui se dégage de la bête s’apparente étrangement à celle d’un véritable clébard mouillé… L’horreur, l’horreur!

Les Indiens en bois du Petit Champlain
Les atrocités pour touristes ne manquent pas dans les vieux quartiers de Québec. Difficile cependant d’ignorer ces traditionnels Indiens sculptés qui gardent l’entrée d’une boutique aux abords de l’"embouchure" du boulevard Champlain et qui font sans doute le bonheur de quelques Français un peu tarés, déçus que leur visite au Village huron n’ait pas été aussi pittoresque qu’ils l’avaient imaginé. Bonjour déprime.

Les calèches du Vieux-Québec
Si l’industrie des calèches est désormais, au dire de plusieurs, en de meilleures mains, cette attraction touristique demeure une nuisance publique que d’aucuns verraient disparaître sans trop sourciller. À la source de nombreux bouchons de circulation et d’exhalaisons dont on se passerait bien à plus de 30 degrés à l’ombre, les chevaux trimbalant quelques exaltés prêts à se faire détrousser pour une balade font pitié à voir, peinant visiblement à remonter les rues les plus abruptes. Âmes sensibles, détournez le regard et bouchez-vous le nez. (David Desjardins)

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Les pires chansons à écouter en voiture

Eminem et D12
My Band
Chaque été apporte son lot de chansons que le mitraillage médiatique promet de programmer jusque dans les secteurs les plus reculés de notre cerveau afin que, même 20 ans plus tard, la mélodie nous revienne instantanément à la seule mention du nom de la pièce. Pensez à The Final Countdown… Eh bien, il n’a suffi que de quelques jours de rotation intensive pour que la phrase "These chicks don’t even know the name of my band" et sa mélodie volontairement niaise s’installent à jamais dans le tiroir de la mémoire. Boutiques, télé, radio, terrasses: tous se liguent pour faire de votre été un véritable enfer où la même chanson vous revient toujours en tête sans que vous puissiez y faire quoi que ce soit. S’il faut en plus que tous les maniaques de hip-hop commercial qui roulent en Civic "tunée" s’y mettent, autant partir pour l’Antarctique. Adieu.

Marie-Chantal Toupin
Toé c’est moé
Vous aviez beau ne pas aimer Marjo, elle traînait au moins derrière elle cet âcre parfum d’authenticité qui fleurait bon les ruelles crasseuses du quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, la grosse brosse jusqu’à tôt le matin et les maux de tête du lendemain. Le vrai rock, quoi. Avec Marie-Chantal Toupin, on a plutôt l’impression d’avoir affaire à une version copiée-collée avec un passage par Photoshop. Et puis, pour tout dire, cette chanson est proprement insupportable. À bannir absolument de vos autoradios, même dans les moments les plusses pires, comme diraient les gars de La Chicane.

Guns N’ Roses
Paradise City, Welcome to the Jungle, Sweet Child O’ Mine, November Rain et autres…
Quelqu’un peut-il indiquer à quel moment on a réhabilité ce groupe qui, il n’y a pas si longtemps, engraissait toujours les rangs des ringards du rock? Chose certaine, presque chaque – rare – jour de beau temps nous donne l’occasion de renouer avec le petit furibond, le grand chevelu et toute leur bande de corniauds criards grâce au concours d’enthousiastes automobilistes. Remarquez, si vous aimez ça, c’est votre affaire, mais je vous en prie, ayez pitié de nous et baissez un peu le son! (David Desjardins)

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Les pires cocktails du commerce

1- Casal Domingo léger à saveur de Lolita Sangria (0,5 %)
Vendue chez les boutiquiers à 1 $ et dans les épiceries à grande surface, la collection de coolers que propose la compagnie canadienne Casa Domingo devrait être inscrite à la liste des pires drinks de tous les temps. Difficile même d’imaginer une autre utilité pour ce jus que celle de faire dégobiller par nostalgie un noceur devenu sobre, car même avec l’ajout d’un fruit fraîchement pressé et d’alcool neutre comme une vodka choisie, le goût de ce mélange à sloche saveur vin rouge de synthèse marque l’haleine pendant des jours.

2- Rev 2, une boisson progressiste (7 %)
Après Rev, le drink énergétique haut rendement avec taux d’alcool indécent, voici la suite qu’on attendait tous pour se griser en quelques gorgées, soit Rev 2, qui se présente comme une boisson progressiste à saveur et couleur alternatives bonifiée à la caféine naturelle de guarana. Mais pour les papilles, on dirait plutôt un M. Freeze décongelé à l’alcool à friction. Probablement la pire bouteille à mettre par inadvertance dans la boîte à lunch de votre enfant, et pas à cause du nom ringard qu’elle porte.

3- Molson Dry Cold Shots (6,5 %)
Camoufler une bière dans une canette habituellement commercialisée par les compagnies de boissons énergétiques et chouette à tenir grâce à son format effilé n’est pas une mauvaise idée en soi. La possibilité de se balader en public avec une bière forte à la main sans avoir l’air d’un clochard semble même formidable. C’est juste que cette bière sèche à la mousse digne d’un cappuccino de pacotille est carrément imbuvable. Évitez de caler à température tablette. (François Gariépy)

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Les pires emplois d’été

1- Surveillant de nuit dans les hôtels
On vous reproche souvent d’être "casseux de party"? L’idée de vous faire détester par une horde de jeunes Ontariens ne vous effraie pas? Alors voilà peut-être un emploi fait sur mesure pour vous. Les compagnies qui organisent des voyages de groupe engagent dans chaque ville visitée des surveillants qui sillonneront les corridors d’hôtel jusqu’aux petites heures du matin dans le but d’empêcher toute forme d’indiscipline de la part de ces jeunes tout fébriles à l’idée d’être loin du domicile familial. Et comme il s’agit d’un travail de nuit, en plus d’être vu comme le pire rabat-joie qui soit, vous verrez passer l’été sans pouvoir en profiter!

2- Hôte ou hôtesse devant un restaurant
Comme cette personne a la lourde responsabilité d’établir le premier contact avec la clientèle, il n’est surtout pas question de négliger quoi que ce soit. Surtout pas le sourire qu’il faudra garder malgré la canicule, la pluie ou le vent frisquet, et malgré les jambes et le dos endoloris à force de rester debout, immobile, pendant de longues heures à lancer des "bonjours" à des passants qui ne désirent aucunement aller au resto.

3- Les emplois qui peuvent provoquer la rage au volant
On sait que beaucoup de gens qui n’ont pas particulièrement tendance à être agressifs en temps normal deviennent fort irritables quand ils sont au volant d’un véhicule. Être préposé dans un stationnement et devoir annoncer aux conducteurs qu’il est complet ou barrer des rues lors de travaux ou d’événements spéciaux pour détourner le cours normal de la circulation peut alors devenir une tâche périlleuse. Susceptibles s’abstenir. (Clémence Risler)

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Le pire de la mode estivale

1- Les gougounes à talons hauts
C’est avec stupéfaction qu’on assistait l’année passée à l’apparition des espadrilles à talons aiguilles. Ce mariage du "sport" et du "chic" n’était pas l’union la plus heureuse qui soit et on croyait alors qu’on ne pourrait pousser la contradiction plus loin. Et voilà que la bonne vieille gougoune de caoutchouc s’y met elle aussi! Eh oui, celle qu’on porte faute de carrément pouvoir être nu-pieds quand les températures sont douces, ce symbole ultime de simplicité, de liberté et de confort, se voit affublée d’un mince talon qui lui donne un look d’un goût plutôt douteux. À constater son allure ringarde, on se demande qui peut vraiment la porter avec élégance…

2- La casquette de type "trucker"
Oui, c’était drôle quand les casquettes de ce genre se trouvaient sur la tête de quelques personnages marginaux qui les avaient dégotées au Village des Valeurs. Mais aujourd’hui, à l’heure où le trash et la provocation sont monnaie courante en matière de mode, on peut facilement s’en procurer chez Simons ou au Château, ce qui classe cet accessoire au rang de la pure banalité.

3- Le pantalon à taille haute
Attention! La rumeur de son retour courait et on le voit maintenant dans les défilés de haute couture: le pantalon à taille (très) haute, tel qu’il sévissait dans les années 80, referait vraisemblablement son apparition, sans doute en réaction au règne, ces dernières années, de la taille ultra-basse. N’aurions-nous pas plutôt souhaité un compromis? (Clémence Risler)