Agitations : Sinistre constatNature morteMalle aux trésors
Société

Agitations : Sinistre constatNature morteMalle aux trésors

Sinistre constat
Dimanche dernier, à Bangkok, s’ouvrait la plus grande conférence jamais tenue sur le sida, et pour cause… En 2003, ce sont près de cinq millions de personnes qui ont été infectées par le virus, un record selon Onusida qui estime à 38 millions le nombre de porteurs du VIH dans le monde, dont la moitié sont désormais des femmes (qui parlait d’une maladie de gais?). Alors qu’il se dépense chaque année sur Terre pas loin de 900 milliards $ dans le domaine militaire, la communauté internationale devra injecter 20 milliards $ par an d’ici 2007 (quatre fois plus qu’aujourd’hui) pour tenter d’enrayer cette peste du 21e siècle. Malgré tout, l’Église catholique persiste à mettre de l’avant un douteux document publié par le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille, qui "prouve scientifiquement" que le virus du sida, étant 450 fois plus petit que les spermatozoïdes, réussit à traverser les pores du préservatif, le rendant inefficace. Un évêque kényan, monseigneur Ndingi, affirme même candidement que le condom est à l’origine de la prolifération du sida. De son côté, Monsieur Abstinence, George W. Bush, boude la conférence, trop progressiste à son goût, et ordonne que 30 % de l’aide américaine soit accordée à des organisations religieuses. Et dire qu’on cherche des armes de destruction massive en Irak… (V. Quintal)

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Nature morte
Heureusement qu’il reste les Rocheuses pour entretenir le sentiment de fierté nationale généré par la nature! Si la pollution ne cesse de grimper, la terre de nos aïeux ne sera bientôt rien de plus qu’un immense dépotoir. Après avoir longtemps axé leur inquiétude sur les forêts en péril, les biologistes se tournent désormais vers les Grands Lacs, une richesse qui recèle non seulement 20 % des réserves d’eau douce du monde, mais aussi plus de 300 produits chimiques. Une quantité terrifiante de pesticides, d’arsenic et de plomb entre dans la composition de cet amalgame explosif qui représente une menace de taille autant pour la santé humaine qu’animale. Cette information déprimante aura au moins le mérite de vous éclairer sur la cause du goût étrange de vos bâtonnets de poisson et sur la raison pour laquelle le capitaine High Liner arbore toujours un sourire aussi sournois… (N. Wysocka)

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Balade d’été
Jusqu’au 26 septembre, la triennale de sculptures urbaines Artefact égayera nos promenades estivales sur le mont Royal. Les oeuvres de 13 artistes parsèment, çà et là, les abords du chemin Olmsted, entre le Centre de la montagne et le grand chalet du belvédère. Une façon agréable d’aller au musée!

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Malle aux trésors
Chiner est tout un art: il s’agit de flairer, parmi les vieilles fripes et les bibelots poussiéreux, la perle rare. Surtout ne pas se fier aux apparences. Ni au prix affiché par un brocanteur du dimanche. Une valise abîmée vendue 36 $ US peut en fait en valoir… des millions. Il suffit de jeter un coup d’œil à son contenu pour conclure que le touriste britannique qui en a fait l’acquisition dans un marché aux puces australien a fait une très bonne affaire: à l’intérieur de cette valise d’occasion, 400 photos en vrac, des programmes de concerts et des cassettes audio scellées, marquées "Abbey Road", le studio d’enregistrement préféré des Beatles. Cette valise échouée en Australie ne serait rien moins que celle de Mal Evans, un technicien de scène et preneur de son du groupe, qui avait rassemblé cette collection en vue de réaliser une biographie des Beatles. Elle avait mystérieusement disparu après sa mort accidentelle, en 1976. Sur les bandes audio, des variantes de chansons très connues, dont We Can Work It Out et Cry Baby Cry, mais aussi des titres inédits. Plus de 30 ans après leur séparation, les pères de la pop music nous révèlent encore des trésors cachés… (M. Dormoy)