Les assistants du père Noël : Les lutins sont parmi nous
Certains passent l’année au pôle Nord en compagnie du père Noël, à fabriquer des jouets. D’autres vivent parmi nous, sont infirmiers, étudiants, et même journalistes. Ce sont les lutins du père Noël, souvent ignorés, grâce à qui les bas de Noël et le pied du sapin sont remplis chaque année.
On trouve en effet deux grandes familles chez les lutins du père Noël. Il est très difficile de les différencier, que ce soit par la longueur de leur nez ou la forme de leurs oreilles. Un peu de lumière doit donc être faite sur cette affaire…
Étincelle, l’aide du père Noël de Place Laurier, est tout le reste de l’année étudiante en biologie. "Il est très difficile de garder le secret vis-à-vis des parents et de la famille, avoue-t-elle. Ils se demandent où je disparais trois semaines par an, en plus des journées dans l’année où je dois me rendre au pôle Nord pour des réunions ou un remplacement." Mais elle ajoute ensuite: "C’est tout de même très faisable d’allier les deux vies. Le jeu en vaut la chandelle. La récompense, c’est le sourire des enfants."
Malgré le fait qu’elle ne soit pas souvent au pôle Nord, Étincelle peut tout de même dévoiler le plus grand défaut du père Noël: la gourmandise! Elle suggère d’ailleurs aux enfants de déposer au pied du sapin, pour remplacer les sempiternelles pâtisseries et verres de lait, une ou deux carottes, une branche de céleri, quelques petites tomates cerises et un verre de jus d’orange. Le père Noël aurait-il des petits problèmes de cholestérol? La lutine reste évasive: "Disons qu’il devrait faire un peu plus attention à sa ligne!"
C’est à Place Sainte-Foy que Marie la lutine travaille. Cette année, elle est l’envoyée spéciale qui photographie les enfants en compagnie du père Noël. Le reste de l’année, elle vit au pôle Nord, à la manufacture de jouets. "C’est un travail très difficile, raconte-t-elle. Ça prend toute l’année pour construire tous les jouets distribués la nuit de Noël."
Sous l’œil mi-bienveillant mi-endormi de son gros bonhomme rouge de patron, elle explique: "Le traîneau est garé sur le toit, et tous les soirs, nous repartons pour le pôle Nord. Ça voyage vite avec la magie!" Quand on pense que certains passent la matinée et une partie de la soirée dans les embouteillages, ça laisse rêveur.
Quand le dialogue s’oriente à nouveau vers les biscuits, le père Noël se réveille de sa sieste et vient se mêler à notre conversation pour affirmer que ceux de la mère Noël sont les meilleurs du monde. "Et j’en ai goûté, des biscuits, depuis que j’exerce!" Avec un clin d’œil, il encourage les enfants du monde entier et leurs mamans à relever le défi et à continuer d’essayer d’égaler, si ce n’est de surpasser, les talents culinaires de sa femme. Pari tenu! Cuisiniers de tous les pays, que vos essais, fructueux ou non, fassent le bonheur de vos chéris et de vos chiens jusqu’à la date fatidique du 25 décembre, où maman Noël sera défaite sur la place publique. Ou pas.
Tous les mercredis, me révèle Marie, le père Noël, la petite souris, la fée des dents, le père Fouettard et saint Nicolas se réunissent pour une partie amicale de poker. "Sauf si Noël tombe un mercredi!" plaisante l’aimable barbu.
Aucune des deux lutines interrogées n’a accepté de me révéler le secret du père Noël: "Comment fait-il pour se trouver à tous ces endroits en même temps?" Plusieurs hypothèses ont été lancées au fil des années: le temps qui s’arrête la nuit de Noël, un mode super-vitesse sur le traîneau… On a même accusé le père Noël d’avoir un frère jumeau! Étincelle et Marie la lutine restent muettes sur cette énigme, et le secret, lui, reste entier.