Pères Noël virtuels : Cyber-Noël et bonne année
Quand nous étions enfants, envoyer une lettre au père Noël était comme envoyer une bouteille à la mer. Pas de certitude que la missive allait arriver à bon port et encore moins d’assurance de recevoir une réponse. Les temps changent.
De nos jours, si les enfants bénéficient de plusieurs services leur permettant de communiquer avec le père Noël de façon plus efficace, c’est la lettre traditionnelle qui, tous les ans, connaît encore le plus d’adeptes. Depuis 22 ans, Postes Canada offre aux enfants du pays et du monde entier le Programme de lettres au père Noël. "Chaque année, plus d’un million d’enfants écrivent au père Noël à l’adresse "Pôle Nord, HOH OHO". Chaque lettre reçoit une réponse du père Noël. Près de 15 000 lutins postaux aident le père Noël à accomplir cette tâche. Les réponses sont rédigées en français, en anglais et dans 27 autres langues, ainsi qu’en braille", apprend-on. En visitant le site www.postescanada.ca, les enfants peuvent également lui envoyer un courriel, qui lui aussi recevra une réponse. Le père Noël s’est visiblement mis à la technologie moderne.
Aussi, pour les sceptiques qui voudraient s’adresser de vive voix au sympathique bonhomme, l’opération Parle au père Noël permet aux petits et grands enfants d’échanger quelques Ho! Ho! Ho! avec le plus célèbre habitant du pôle Nord. Pour le joindre, rien de plus simple: une fois rempli le questionnaire disponible à l’adresse www.parleauperenoel.com et acquittée la somme de 2 $, vous recevrez un courriel du lutin Pixel vous indiquant un numéro de téléphone ainsi qu’un code secret à composer. C’est ce même Pixel (à la voix caverneuse) qui vous accueillera à l’autre bout du fil. Il interviendra plusieurs fois dans la conversation, après les questions du père Noël, qu’on pourrait pour le coup taxer de sénilité. Toujours est-il que même pour les adultes, la magie opère: on raccroche le téléphone le sourire aux lèvres.
Parle au père Noël a connu l’année dernière un succès inattendu, nous raconte Rita Azrak de BCE Elix, la firme qui a créé le projet. En effet, l’opération, initialement réservée à 2000 clients, a reçu 72 000 appels du Québec, du Canada, mais aussi de l’Afrique. C’est face à ce succès grandissant, ajoute-t-elle, que cette année, tous les bénéfices seront versés au Club des petits déjeuners du Québec.
Autrement, au www.perenoel.com, site officiel depuis 1998 s’il vous plaît, plusieurs activités sont offertes. Le service de voyance de madame Atoufo mérite le détour: "Demandez à la voyante virtuelle si vous aurez le cadeau de vos rêves à Noël." D’après le site, "le père Noël pense qu’elle prédit n’importe quoi, mais il la laisse faire, parce qu’elle est gentille et amusante". On se demande bien ce qu’en pense la mère Noël…
Voici, en primeur, les prévisions de madame Atoufo pour Noël: "Il y a beaucoup de chances que le père Noël apporte une bonne idée à Jean Charest. Il a dû être très sage toute l’année. J’espère que ma boule de cristal dit vrai (elle est un peu cassée)." Nous aussi, on l’espère. Quand vient la question "Je voudrais savoir si mon boss a des chances d’avoir un peu de sommeil pour Noël", la prétendue voyante est plus dubitative: "Apparemment, c’est pas sûr que ton boss ait une nuit de sommeil. Pour avoir plus de chances, il faut qu’il soit super sage jusqu’à Noël." Quelque chose me dit que s’il avait été sage il y a un peu plus de neuf mois, il dormirait comme un bébé… enfin, façon de parler.
En conclusion, si on en croit la psychologue Isabelle Delaleu, il faut laisser les enfants croire au père Noël. Ces services permettent d’entretenir le mythe efficacement, ou ont au moins le mérite d’amuser les grands enfants que nous sommes.