L'agriculture soutenue par la communauté : La main au panier
Société

L’agriculture soutenue par la communauté : La main au panier

L’été prochain, plutôt que d’acheter des tomates de Floride, des carottes rachitiques cultivées avec des pesticides et des oignons ayant parcouru 2400 kilomètres à dos de camion pour arriver dans votre sauce à spag’, devenez "partenaire" d’une ferme de la région de Québec et recevez chaque semaine un panier de légumes frais cueillis.

Kathleen Côté

est une jeune agricultrice qui en était l’année dernière à sa première année en agriculture soutenue par la communauté (ASC). Elle offre à ses partenaires une production maraîchère diversifiée qu’elle cultive en champ et en serre. Son rêve est de cultiver la terre, de s’autosuffire et de faire partager ses récoltes en "éduquant les gens".

L’ASC est un concept qui lie des citoyens et des citoyennes à des fermes biologiques. "On devient "partenaire" d’une ferme en achetant une part de récolte à l’avance. Les fermes participantes livrent les paniers de légumes variés à un point de chute dans votre quartier, et ce, chaque semaine."

L’année dernière, c’est 23 partenaires qui se sont partagé la première récolte de Kathleen pendant 12 semaines. "Lorsqu’il y a eu les inondations l’été passé, se souvient-elle, beaucoup m’ont téléphoné pour savoir comment j’allais. On est un peu comme une grande famille." Mais ce n’est pas le seul contact que l’agricultrice entretient avec ses partenaires. En saison, elle campe à la ferme, et il est possible de venir lui rendre visite. "L’été passé, un papa venait cueillir son panier avec ses filles; je leur montrais comment reconnaître une tomate mûre et je les conseillais sur les meilleurs légumes à choisir. Le but de l’ASC est d’éduquer, de rapprocher les milieux ruraux et la ville."

Cette année, Kathleen espère voir sa famille élargie s’agrandir pour accueillir sept membres de plus pendant 14 semaines. Plusieurs personnes sont sur la liste d’attente, mais elle donnera priorité à ses partenaires de l’année passée. "Je vais aller cogner chez eux, savoir ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils veulent voir changer… Même si c’est négatif, je veux l’entendre pour m’améliorer. Je veux que tout le monde se sente bien là-dedans et, répète-t-elle, que ce soit familial."

Marie-Ève Côté fait partie des partenaires de la jeune agricultrice. "Ma fille mange des légumes qui goûtent meilleur, des légumes vivants. J’ai confiance aux produits de Kathleen, je sais que ça vient d’ici, je suis sûre qu’ils n’ont pas de produits chimiques. Et puis on fait de nouvelles recettes avec des légumes qu’on n’a jamais essayés et qu’on n’aurait pas forcément achetés dans le commerce." À 15 $ le panier, Marie-Ève est formelle: pour la qualité, ça vaut le coup. "Et puis on peut toujours aller donner un petit coup de main à Kathleen, il y a toujours de quoi à faire sur la ferme, et elle nous paie en légumes!"

L’agriculture soutenue par la communauté permet aux citadins de s’approvisionner en légumes, fruits ou viandes certifiés biologiques, et contribue à ce que l’agriculture "à l’ancienne" sorte de la marginalité.

Un légume qui a eu le temps de mûrir au soleil et qu’on a soi-même cueilli n’a pas la même saveur que celui étiqueté et étouffé dans la cellophane. Il goûte le travail bien fait et le rêve d’un agriculteur devenu réalité.

Pour plus d’information: www.equiterre.org