Études supérieures : Un peu plus haut, un peu plus loin
Société

Études supérieures : Un peu plus haut, un peu plus loin

Société du savoir oblige, les grandes universités québécoises mettent les bouchées doubles afin d’améliorer leurs programmes d’études supérieures et d’attirer les meilleurs étudiants. Et les résultats sont là.

UNIVERSITÉ LAVAL

À l’automne 2004, 9105 personnes étaient inscrites aux 2e et 3e cycles à l’Université Laval, dont la population étudiante totale s’élève à 36 000 personnes. Au total, ce sont 205 programmes de 2e et 3e cycles qui y sont offerts, dont 66 de doctorat et 79 de maîtrise. S’y ajoutent une panoplie de diplômes de 2e cycle et de microprogrammes, explique Suzanne Allaire, adjointe au doyen. "Nous offrons des programmes uniques. Par exemple, nous sommes la seule université francophone en Amérique à offrir des programmes d’études supérieures en foresterie, en géomatique et en sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Ce sont des programmes d’avenir qui prennent de l’ampleur en raison des préoccupations plus grandes pour l’environnement, l’agriculture biologique, la nutrition, les problèmes d’obésité ou les OGM."

Laval fait aussi figure de chef de file dans plusieurs secteurs de pointe en recherche tels que la géomatique, l’optique, la photonique et le laser, la génomique et l’obésité, poursuit Mme Allaire. "Nous sommes également réputés pour nos programmes de maîtrise en relations internationales et en droit international."

Entre 2000 et 2004, les inscriptions au 2e cycle ont bondi de 48 %. Au doctorat, elles ont connu une hausse de 22 %. À Laval, de 55 à 58 % des doctorants se rendent au bout du processus; à la maîtrise, ce chiffre passe à 65 %. Bon an, mal an, 950 mémoires et thèses y sont déposés, précise Mme Allaire. "Selon des données récentes, le taux de placement des diplômés de maîtrise est supérieur à 90 % dans 12 des 16 secteurs disciplinaires. Pour les titulaires d’un doctorat, il est de 100 % dans 10 des 16 secteurs."

UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

"Vers 1995-1996, on a observé une baisse significative des inscriptions aux cycles supérieurs. On a réagi en instaurant un programme de bourses. Depuis la fin des années 1990, la croissance des effectifs étudiants est très forte", dit Louis Maheu, doyen et vice-recteur aux études supérieures.

Les sommes versées par l’UdeM à ses étudiants des cycles supérieurs n’ont cessé d’augmenter. Ainsi, en 1999-2000, l’Université accordait 2 millions $ en bourses de soutien. Cette année, ce montant est de plus de 8 millions. "Depuis deux ans, nous avons aussi instauré un programme spécial pour les étudiants en cinquième ou sixième année de doctorat. S’ils s’engagent à terminer dans les 12 mois suivants, ils reçoivent un soutien financier important."

Avec 55 000 étudiants, l’UdeM possède le deuxième plus fort contingent au pays, n’étant dépassée à ce chapitre que par l’Université de Toronto. Ses 13 000 inscriptions aux 2e et 3e cycles paraissent donc, dans ce contexte, relativement modestes. "Mais on a pratiquement doublé le nombre de nos diplômés aux cycles supérieurs depuis 1998-99. Il reste que pour certaines cohortes, il y a encore des efforts majeurs à faire."

Biologie moléculaire, biochimie, doctorat en chimie et en physique, bio-informatique, philosophie, science politique, science économique, études françaises et littératures comparées figurent parmi les fleurons des programmes d’études supérieures de l’UdeM, poursuit M. Maheux. "Selon une étude du Conseil québécois de la science et de la technologie, le taux de chômage des détenteurs d’un doctorat après quatre ans est pratiquement nul. Pour ceux qui ont une maîtrise, il se situe à 2 ou 3 %. Il est à 4 ou 5 % pour les bacheliers, alors qu’il s’élève à environ 8 % pour l’ensemble de la population."

UNIVERSITÉ MCGILL

"Les études supérieures ont une importance énorme à McGill", relate Martha Crago, doyenne aux études supérieures et post-doctorales à l’Université McGill.

L’université anglophone de 30 000 étudiants compte quelque 8000 inscrits aux cycles supérieurs. Si cette institution réputée exerce toujours une très forte attraction sur les aspirants à la maîtrise et au doctorat, nombreux sont ceux qui s’y voient refuser l’accès. De 2001 à 2004, les demandes d’inscription à la maîtrise ont presque doublé à McGill, passant de 4846 à 8092, alors que le nombre d’étudiants admis n’a augmenté que de 1439 à 1481. Par ailleurs, 1456 aspirants docteurs ont tenté leur chance en 2001, contre 2736 en 2004. Toutefois, l’institution n’a ouvert ses portes qu’à 386 d’entre eux en 2001, comparativement à 411 en 2004. "On ne vise pas en priorité une très grande croissance des effectifs étudiants, car on désire bien soutenir ceux qui sont admis. Le but est d’avoir une très bonne qualité d’étudiants qui recevront un très bon soutien financier et un environnement de travail favorable." Et selon les chiffres, McGill tient parole: entre 2001 et 2004, l’institution a délivré 1582 doctorats et 6627 maîtrises. Alors qu’elle admet en moyenne 400 étudiants par an au doctorat, 320 déposent leur thèse. À la maîtrise, ce rapport est de 1500 admis pour 1300 finissants.

Questionnée sur les programmes qui font la fierté de l’Université, Mme Crago se dit embêtée. "Il y en a beaucoup! Notre doctorat en psychologie est très sélectif. Nous y acceptons peu d’étudiants. On a aussi de très bons programmes en philosophie, en littérature anglaise, en littérature française, en chimie, en mathématiques, en physique et en médecine expérimentale."

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL (UQÀM)

Des 41 000 étudiants qui fréquentent l’université du centre-ville de Montréal, près de 7000 poursuivent des études supérieures. 49,4 % d’entre eux sont des femmes. Ces statistiques remplissent de fierté Carole Lamoureux, vice-rectrice aux études. "De toutes les universités canadiennes, c’est l’UQÀM qui compte le plus de femmes inscrites aux cycles supérieurs. Il y a trois ans, la nouvelle direction a fait du développement des cycles supérieurs son deuxième grand objectif institutionnel, après la réussite des études. Et depuis, nous avons développé huit nouveaux programmes."

En 1995, moins de 10 % de la population étudiante était inscrite aux cycles supérieurs. Ce nombre est aujourd’hui de 17 %, continue Mme Lamoureux. "À l’UQÀM, le taux de diplomation au doctorat était de 39 % il y a 20 ans; aujourd’hui, il est de 48 %. À la maîtrise, il est passé de 55 % à 65 % au cours de la même période."

Le doctorat en psychologie, fort de ses 408 inscrits à l’automne 2004, fait figure de vaisseau amiral, de l’aveu de Mme Lamoureux. Les sciences de la gestion, avec un MBA pour cadres comportant 15 cheminements spécialisés, font aussi la fierté de l’institution. "En arts, nous avons les programmes d’études supérieures les plus nombreux et diversifiés. Notre programme de doctorat en études littéraires, de très haut niveau, est reconnu internationalement. Nos étudiants y décrochent des bourses très importantes. L’UQÀM est aussi très réputée pour son doctorat en sciences de l’environnement, elle qui fut la première université à développer des études dans ce domaine."

Selon des études menées par l’UQÀM auprès de ses diplômés des études supérieures, 42 % d’entre eux gagnaient 1200 $ par semaine, alors que ce pourcentage est de 3,6 % chez les bacheliers.

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Pour d’autres programmes intéressants, reluquez du côté de:

Concordia: https://welcome.concordia.ca/concordia/indexgrad.jsp

Moncton: www.umce.ca/foresterie/maitrise/index.cfm?item=8010

Sherbrooke: www.usherbrooke.ca/accueil/programmes/2_3/

Rimouski: www.uqar.qc.ca/uqar/info/cycle2.html

Trois-Rivières: www.uqtr.ca/Chercheur/Cycle_sup/

Chicoutimi: wprod3.uqac.ca/prog_par_module/index.html?cycle=2

Hull: www.uqo.ca/programmes-etudes/cycle/index.asp

Rouyn-Noranda: www.uqat.ca/PAGES/programmesdetudes.asp