All night long
Nous sommes à Fleurimont, dans un terrain vague sur lequel trône une vieille grange. Le bâtiment, peint en bleu et rose éclatants, ne passe vraiment pas inaperçu. Bienvenue au Grüv!
À l’intérieur de ce qui devait être le grenier, l’espace est pratiquement désert. Il ne faut pas chercher les balles de foin dans lesquelles des enfants se sont sûrement chamaillés à une autre époque. Appuyés sur les murs de bois qui se dressent sur une vingtaine de pieds, des bancs d’église contribuent à l’étrangeté du lieu. Deux petites scènes circulaires, encerclées de barreaux de cage, complètent le décor.
Difficile d’imaginer que, dans quelques heures à peine, quelques centaines d’amateurs de techno danseront jusqu’au petit matin, au son de la musique mixée sur place par des DJ reconnus, tels que Wizz, Benoit Vinet et DJ Mike. C’est Nelly Leblanc qui a eu l’idée de transformer la vieille grange en club afterhour. Le Grüv a ouvert ses portes en septembre dernier et son succès est fulgurant.
"On ne s’attendait pas à ce que ça marche à ce point-là! Les vendredis techno attirent 500 personnes. Certains parents, qui s’inquiétaient pour leurs jeunes, ont même commencé à les accompagner. Ils sont bien accueillis et se rendent vite compte que c’est sécuritaire", explique la jeune femme d’affaires, qui n’avait jamais mis les pieds dans un établissement du genre avant d’ouvrir le Grüv. "Ce sont eux qui viennent. On a reçu du monde du Red Lite et du Circus. Ils nous disent qu’ils apprécient l’ambiance plus familiale qu’il y a ici, comparée à Montréal. On s’est choisi un beau staff et on a une belle clientèle. Du monde qui a de la classe."
Les samedis, la faune noctambule est un peu plus âgée. La plupart des 300 danseurs sont des gens dans la trentaine qui apprécient la musique house. "Au début, on ne pensait pas ouvrir le samedi, mais on a eu beaucoup de demandes." Les chaudes nuits du Grüv débutent à 2 h du matin et les plus résistants se déhanchent jusqu’à 8 h. Au bar, sans alcool, on sert des boissons énergisantes, du style Red Bull ou Guru, des jus de fruits et de l’eau. "Pendant la nuit, des serveurs se promènent avec des plateaux de fruits et des Mr. Freeze. Nos clients apprécient beaucoup cette petite attention. Pour nous, ce n’est vraiment pas grand-chose que de leur offrir ça!"
Questionnée sur le phénomène de la drogue, incontestablement associée aux "afterhours" et constituant un réel danger pour les utilisateurs, elle est catégorique. "On n’encourage pas ça du tout. On a deux doormen qui surveillent le stationnement. Les personnes qui entrent ne peuvent pas ressortir avant 5 h, sinon ils ne peuvent plus revenir. C’est sûr qu’on ne peut pas tout contrôler, mais on fait notre possible pour limiter la consommation."
Vers minuit, les vendredis et samedis, Nelly Leblanc se déplace jusqu’à Magog pour inviter les gens à Fleurimont. "On va à l’entrée des bars et on distribue des laissez-passer. Une bonne partie de notre clientèle commence sa soirée au Liquor Store et vient la terminer au Grüv." Avis aux intéressés…