Le Va-et-Vient : Petite échelle… et serpents
Faute de financement gouvernemental, le bistro culturel Le Va-et-Vient remet en question sa vocation de diffuseur culturel. Aussi la petite salle de spectacle sollicite-t-elle le soutien du public afin de poursuivre ses activités. Envie de vous faire complice de sa survie?
Depuis qu’il a ouvert ses portes le 30 mars 1999, le bistro culturel Le Va-et-Vient a présenté plus de 700 spectacles. De nombreux adeptes de musique du monde, de musique actuelle, de jazz, de rock ou de musiques dites émergentes s’y sont rendus afin de goûter à l’ambiance intimiste qui fait le charme des petites salles de spectacles. Le groupe Caïman Fu y a donné son tout premier spectacle. Fred Fortin et Yan Perreault y ont aussi fait leurs premières armes. Thomas Jensen est depuis longtemps un habitué des lieux et plusieurs grands noms du jazz, dont le clarinettiste Louis Sclavis, ont contribué à accroître la crédibilité de l’endroit.
DIFFICULTÉS FINANCIÈRES
Le Va-et-Vient, qui présente des spectacles les jeudis, vendredis et samedis, a acquis beaucoup de crédibilité au fil du temps, et les gens y affluent en nombre croissant, dit avec fierté le fondateur et propriétaire des lieux, Éric Pineault. "Depuis février on a accueilli 7 500 spectateurs de 18 à 60 ans. Normalement, c’est le nombre de spectateurs que nous avons en un an." Rien n’empêche, la petite salle qui a une capacité de 150 personnes au maximum est dans la tourmente financière. Des pertes annuelles de 40 000 dollars depuis deux ans mettent en péril à court terme la poursuite de ses activités culturelles.
Le hic, c’est que bien que Le Va-et-Vient jouisse du respect du milieu culturel en tant que pôle professionnel de diffusion des arts et de la culture, il ne reçoit aucun soutien financier de la part du gouvernement, n’étant pas reconnu comme une salle de spectacle, mais comme un bistro, continue M. Pineault. "Nous sommes reconnus par nos pairs et par les musiciens. Quand ils viennent jouer ici, les artistes n’ont rien à faire. Nous nous occupons de la promotion, des relations de presse, de l’équipement, de remplir la salle et du déroulement de la soirée. On garantit également un cachet minimum aux artistes en plus de partager avec eux les profits après le remboursement des coûts de production Et tout le monde te parlera de l’accueil au Va-et-Vient. Si tu fais le tour, tu ne trouveras pas grand-monde pour dire des choses contre nous…"
Selon M. Pineault, les critères gouvernementaux en matière d’attribution des subventions ne rendent pas justice aux petites salles comme la sienne. "Le travail que font les petites salles de spectacles, que ce soit la nôtre, le Crapet soleil à l’Île-aux-coudres, le Vieux Saint-Pierre à Victoriaville, le Divan Orange ou la Casa del popolo à Montréal, n’est aucunement reconnu. Nous ne sommes pas considérés comme des lieux culturels. En ce moment on finance la culture à même nos poches. C’est bien beau de vouloir soutenir la culture underground, mais on ne doit pas manger nos bas pour autant. On est aussi en affaires et là, on est en train de crever."
LES COMPLICES DU VA-ET-VIENT
Faute de subventions de l’État, le Va-et-Vient se tourne donc vers son public afin d’assurer sa pérennité. Ainsi êtes-vous invités à devenir "Les Complices du Va-et-Vient". Pour 50 $ on obtiendra la carte Complice "sympathisant", donnant droit à des prix avantageux pour de nombreux spectacles présentés au bistro culturel, 10 % de rabais sur le matériel promotionnel du Va-et-Vient, et une invitation aux événements spéciaux qui s’y tiendront. La carte Complice "l’habitué", d’une valeur de 100 $, conférera à son détenteur, outre des prix avantageux pour les spectacles et une invitation aux événements spéciaux, 10 % de rabais sur les repas les soirs de spectacle. Enfin, la carte Complice "le généreux", que l’on obtiendra au coût de 150 $, permettra d’avoir, en plus des avantages sus-mentionnés, 25 % de rabais sur les repas le soir du spectacle. Les cartes Complices seront valides pour une durée d’un an, soit pour les deux saisons de spectacles, automne-hiver et hiver-printemps. On pourra se procurer une carte de la mi-mai à la mi-août. Les entreprises sont également invitées à soutenir la salle de spectacle par l’achat de publicité à l’intérieur des deux programmations saisonnières.
"Les Complices du Va-et-Vient, c’est notre réponse au refus de l’État de nous soutenir. On ne veut pas arrêter de présenter des spectacles, mais sans le soutien des Complices nous serons obligés de le faire. On ne peut plus continuer à financer la culture comme on le fait", enchaîne M. Pineault qui souhaite récolter 35 000 $ par an, soit le montant que le bistrot culturel demande à l’État, par l’intermédiaire des Complices. "Les Complices vont nous donner une chance de poursuivre notre mandat. L’argent récolté nous permettra de continuer à faire de la promotion pour les spectacles, d’imprimer notre calendrier deux fois l’an à raison de 10 000 copies, de payer notre graphiste, etc. Enfin, toutes les dépenses nécessaires pour garder la salle de spectacle en vie", conclut M. Pineault.
Bistro culturel Le Va-et-Vient; 3706, Notre-Dame Ouest
Téléphone: (514) 940-2330
www.levaetvient.com/