Salman Rushdie : Le prix de la liberté
Société

Salman Rushdie : Le prix de la liberté

C’est bien connu, le prix du pétrole, du pain, du beurre, du lait, et… de la liberté. Il en va de même pour la tête de Salman Rushdie. Initialement mise à prix par Khomeiny pour un million de dollars, elle en vaut maintenant 2,8 après une nouvelle fatwa lancée contre lui par les islamistes iraniens. Ce qui n’empêche pas l’auteur d’appeler très publiquement à la modernisation de l’islam et de faire la promotion de ses récents ouvrages… entouré d’une nuée de gardes du corps fournis par l’Amérique et l’Angleterre. Fine entrevue avec l’emblème planétaire de la liberté d’expression.

Salman Rushdie

est un romancier engagé: ses opinions politiques s’imbriquent constamment dans sa prose, créant ainsi un état de tension, une dualité perpétuelle dans l’écrit. Déjà à 15 ans, Rushdie, attiré par la gauche marxiste, se retrouvait en pleine jungle nicaraguayenne, à l’invitation du régime sandiniste. Fruit de cette visite, Rushdie accoucha du Sourire du jaguar en 1987, un récit rétrospectivement trop optimiste sur l’avenir du socialisme au Nicaragua. Le livre fit tout de même de lui une coqueluche de la gauche et un paria de la droite.

Depuis, contrairement à ses positions politiques, Rushdie, à 58 ans, demeure un romancier fondamentalement individualiste, aux sujets inattendus, qui aime le risque et la controverse, comme en témoigne le titre de sa toute récente anthologie d’essais, Franchissez la ligne

La singularité de Rushdie provient autant de ses origines que du choix de ses sujets, mais surtout d’une conviction profonde et quasi instinctive: sa répulsion viscérale pour toutes les orthodoxies, particulièrement religieuses. Rushdie a grandi dans une famille musulmane, dont il rejeta la foi à un jeune âge. Il demeure à ce jour un non-croyant convaincu.

Tandis que son iconoclasme littéraire lui a valu une place au panthéon des grands écrivains contemporains, son iconoclasme religieux a produit des résultats inouïs, inédits dans la littérature du 20e et singulièrement violents. Paru en 1988, Les Versets sataniques, dans lequel il parodie brièvement l’islam, enragea tellement l’Iran de l’ayatollah Khomeiny et ses sbires que ce dernier accusa Rushdie d’apostasie et lança une fatwa, décret de mort, appel au meurtre que les intégristes fervents pratiquants de l’islam se devaient de respecter.

La suite est connue, cette fatwa força Rushdie à vivre clandestinement durant des années à Londres sous la protection permanente des services secrets. La pénible malédiction lui coûta finalement son mariage et la séparation d’avec son jeune fils. Le livre fut interdit en Inde et Rushdie fut lui-même banni à jamais de son pays où ses biens furent saisis. Rushdie, voulant désespérément reprendre une vie normale, finit par s’excuser auprès des musulmans et se convertit même brièvement à l’islam, coup de tête qu’il renia fortement un peu plus tard.

Le traumatisme de la persécution et de la censure accentua la dualité entre politique et roman, Rushdie sombra dans une dialectique intérieure qui le pousse désormais à explorer un thème quasi unique, celui de la liberté.

Cette thématique est au cœur même de son nouveau recueil Franchissez la ligne?c, écrit dans les années qui suivirent la fin de la première fatwa lancée contre lui. Désormais réfugié aux USA, Rushdie, qui demeure aux yeux des gouvernements occidentaux un emblème de la résistance aux extrémismes, répond aux questions de Shikha Dalmia, une auteure new-yorkaise qui l’y a rencontré.

Shikha Dalmia: Dans Franchissez la ligne…, il est question de franchir des barrièresdes barrières physiques, métaphoriques et morales. La plus grande barrière que vous ayez franchie est le passage de l’état d’homme libre à celui d’homme persécuté. Quel en fut l’impact sur votre écriture?

Salman Rushdie: "L’effet le plus direct fut la perte du temps nécessaire à l’écriture d’au moins un roman. J’ai déployé beaucoup d’efforts à combattre les menaces et à essayer de faire annuler cette condamnation. Il y a eu de longues périodes stressantes où ces choses étaient au premier plan de mon existence… Je n’avais plus le temps de travailler.

En ce qui concerne ce que j’ai écrit, je ne sais pas trop. Il est très difficile de faire la part des choses, d’identifier ce qui découle directement de cette menace. Je suppose que je suis devenu plus préoccupé, sur le plan intellectuel, par la question de la liberté. Quand on vit dans des pays libres, il n’est pas nécessaire de passer sa vie à parler de la liberté, car elle nous entoure. Faire tout un tabac au sujet de quelque chose qui est tout simplement là semble redondant. Mais si quelqu’un tente de vous ôter la liberté, formuler, rédiger soi-même convenablement sa propre défense aux yeux des musulmans est une expérience marquante.

J’avais d’autre part peur de me mettre à écrire des livres beaucoup plus prudents. Ou, encore, de devenir amer et d’écrire des livres encore plus hostiles aux conventions. Je me suis rendu compte que l’une ou ces deux possibilités seraient une catastrophe, car cela voudrait dire que j’étais devenu la victime de cet événement, que je ne serais plus l’écrivain que j’avais voulu être et que je deviendrais un écrivain recréé, reconstitué par l’attaque contre Les Versets sataniques. Je me suis dit très tôt que je ne tomberais pas dans ces pièges à éléphants."

Pensez-vous que la liberté d’expression est menacée par le relativisme culturel? Par l’idée que des principes tels que la libre expression ne sont pas des vérités universelles mais seulement des idées culturelles et locales?

"Le concept de droits universels – c’est-à-dire l’idée que certains droits sont universels, qu’ils s’appliquent à tous les peuples parce qu’ils correspondent à notre nature profonde d’êtres humains, et ne dépendent pas d’un emplacement géographique ou d’une tradition culturelle – est crucial. Cette croyance est contestée par les apôtres du relativisme culturel, qui refusent de reconnaître que de tels droits existent. Lorsque l’on examine qui met de l’avant ces idées, il s’avère que c’est Robert Mugabe, les leaders chinois, les leaders de Singapour, les Taliban, l’ayatollah Khomeiny. Croire que tout est relatif est dangereux, car cela sous-entend que l’on devrait avoir le droit d’assassiner des gens parce que cela "fait partie de la culture".

Je pense que c’est une mauvaise époque pour plaider la liberté d’expression. Nombre d’entre nous ont déjà avalé la logique de la censure, qui est celle de museler les gens plutôt que d’entendre des choses que nous ne voulons pas entendre. C’est une pente raide, car des gens avec de bonnes intentions et qui ont des principes pourraient voir en la censure un moyen de faire avancer leur cause et non pas une grande erreur. Les mauvaises idées ne cessent pas d’exister parce qu’elles ne sont pas exprimées; elles couvent et prennent des forces.

Votre fatwa fut en quelque sorte un précurseur du 11 septembre. Elle fut l’expression la plus claire de la menace que pose le fondamentalisme islamique à la liberté, le pluralisme, le laïcisme et tout ce que nous aimons de l’Occident. Vous avez, à cette époque, lancé un appel aux leaders occidentaux pour qu’ils s’unissent et repoussent les forces de la tyrannie et du terrorisme, les chasseurs de sorcières comme vous les aviez appelés, expliquant qu’il ne s’agissait pas d’une question religieuse mais d’une question de domination et de contrôle. L’Occident a-t-il répondu à votre appel?

"Il a pris son temps. Il l’a fait, éventuellement. Une chose intéressante est que des deux côtés du débat, il y avait des gens qui maintenaient qu’il s’agissait d’un événement exceptionnel. Les gens qui m’appuyaient estimaient qu’il s’agissait d’une attaque particulièrement féroce contre un écrivain et qu’il fallait donc mobiliser des ressources exceptionnelles pour la combattre. Les gens qui étaient contre moi disaient que j’avais commis un acte si atroce que les règles de la libre expression ne s’appliquaient pas à moi. Mais de chaque côté de la bataille, on ne voulait surtout pas que cela signifie quelque chose. Cela ne prouvait pas que l’islam était contre la libre expression; il s’agissait juste d’un abus horrible spécifique. Cela ne prouvait pas qu’il y avait un problème de fond; cela prouvait simplement qu’il y avait un leader religieux mourant particulièrement insensé qui avait proféré des menaces particulièrement fanatiques et insensées.

Quand j’ai essayé d’expliquer qu’il ne s’agissait pas seulement de moi, mais que la même chose arrivait à des tas d’écrivains dans des tas de pays et qu’il y avait un véritable problème, c’était perçu comme une façon de plaider ma cause, une façon de rattacher d’autres cas au mien et de me justifier ainsi. Il me fut presque impossible de faire comprendre à qui que ce soit qu’il s’agissait d’un phénomène grandissant qu’il fallait prendre au sérieux: le désir de contrôler la pensée.

C’est un enjeu de premier plan du radicalisme islamique. Et il y a plein d’autres choses derrière cela. C’est le projet de la tyrannie et de la déraison, qui cherche à figer la culture islamique à un certain stade et à réduire au silence les voix progressistes du monde musulman qui réclament un avenir libre et prospère.

À l’époque, cela n’intéressait personne. Et puis il y a eu le 11 septembre; maintenant, avec le recul, d’aucuns affirment que la fatwa était le prologue, et le 11 septembre, l’événement principal."

Vous avez écrit un essai qui critique le président Bush et d’autres leaders occidentaux pour avoir affirmé que le 11 septembre "n’avait rien à voir avec l’islam". De quelle façon est-ce que cela a à voir avec l’islam?

"Vous savez, ils l’ont dit pour des raisons louables. C’était pour minimiser les réactions négatives envers les musulmans. Mais dans les faits, c’est une affirmation absurde. Cela a à voir avec quoi, le football, peut-être?

Le fait que cela a à voir avec une certaine conception de l’islam que bon nombre de musulmans rejettent ne veut pas dire que cela n’a rien à voir avec l’islam. La "Coalition Chrétienne" a encore un rapport avec le christianisme, même si c’est une conception du christianisme à laquelle n’adhèrent pas de nombreux chrétiens."

Ce qu’ils veulent dire, c’est que cela n’a rien à voir avec l’islam correctement interprété, mais qu’il s’agit de certains adeptes extrémistes islamiques qui eux-mêmes n’interpréteraient pas correctement leur religion.

"Oui, mais l’islam Wahhabi prend beaucoup d’ampleur ces jours-ci. Affirmer que cela n’a rien à voir avec l’islam, c’est rejeter le monde tel qu’il est réellement."

Ils essaient de faire en sorte qu‘"islam" ne devienne pas synonyme de "terrorisme" dans l’esprit des gens.

"Bien entendu, il n’y a aucun lien intrinsèque entre la religion et la violence. Les croisades ne prouvent pas que le christianisme fut violent. L’Inquisition ne prouve pas que le christianisme torture les gens, mais ce christianisme-là en a torturé. Cet islam-ci est responsable de cette attaque.

Je pense que, pour des raisons tout à fait respectables, il y a un désir de marquer cette dissociation. On peut comprendre ces raisons, mais cela pose un problème de vérité fondamental. Cela me rappelle un peu ce que les socialistes occidentaux disaient à l’époque des pires excès soviétiques. Ils disaient que cela n’avait rien à voir avec le vrai socialisme, que le vrai socialisme était établi sur les bases de la liberté, de la justice sociale, et cetera, mais que le régime tyrannique là-bas, qui était en fait un socialisme en chair et en os, n’était pas marxiste. Le problème, c’était que ce socialisme-là existait. Sa chute entraîna avec elle cette vision idéale du socialisme. Il devint très difficile d’ignorer tous les gens qui détestaient le terme "socialisme" après la chute de l’Union Soviétique car pour eux, c’était synonyme de tyrannie. On commence à entendre le même genre de discours sur l’islam. Pourtant, il existe, à l’heure actuelle, un islam qui n’a rien pour plaire.

Il y a assurément d’autres alternatives. J’ai grandi dans une famille musulmane en Inde, et je sais ce qu’est cet autre islam. Mon grand-père était un homme très pieux. Il est allé à La Mecque pour le Haj et priait cinq fois par jour. Mais c’était la personne la plus tolérante et la plus ouverte que j’aie jamais rencontrée. Allez dans n’importe quel pays musulman, vous serez témoin de ce débat entre l’islam radical et l’islam modéré. Il se situe là-bas, en Orient, il n’a rien à voir avec la perception occidentale de l’Orient. Si vous parlez avec des musulmans en Inde, ils vous raconteront immédiatement cette confrontation avec ces autres musulmans. Par exemple, le genre d’islam que l’on tente d’imposer au Cachemire est très arabisant, et étranger au Cachemire. Il n’y est pas apprécié, car il existe là-bas une tradition plus soufique, qui est plus mystique et plus modérée.

Le problème, c’est comment dire la vérité sans punir ceux qui ne méritent pas d’être punis?"

Si vous étiez le rédacteur des discours de Bush, comment procéderiez-vous?

"Il faudrait présenter cette argumentation. Il faudrait dire: "Tout le monde n’est pas comme cela; mais cela fait partie de l’ensemble." C’est cela qui cloche avec la vérité: elle n’est jamais unidimensionnelle. Elle est parfois contradictoire. Mais la politique, elle, ne tolère pas l’ambiguïté."

Que dire, alors, des réformes démocratiques dans les pays islamiques? Pensez-vous qu’il manque un élément critique à l’islam, afin d’établir une base solide pour la liberté?

"Il y aurait plutôt un élément en trop, qui croit que la religion peut servir de fondement pour un État. C’est plus une question de retirer cet élément que d’en ajouter un. Il y a eu plusieurs moments dans l’histoire du Pakistan où des généraux et les gouvernements civils se sont fortement opposés aux tentatives d’islamisation du pays. Il ne va pas de soi qu’un pays renfermant de nombreux musulmans cherchera nécessairement à islamiser ses structures. Mais à mon avis, il faut que les musulmans de toutes parts comprennent qu’il est impossible de fonder un pays sur les bases de la religion. Le Pakistan en est la preuve. C’est un État fondé sur la religion, qui est tombé en miettes un quart de siècle après sa création, parce que sa glu n’était pas assez forte."

Il existe aussi un débat en Occident sur la meilleure façon de séparer l’Église et l’État. Dans la formule constitutionnelle élaborée par les États-Unis, l’État doit être neutre, et non hostile à la religion. La France et la Turquie vont plus loin, en utilisant l’État pour laïciser le pays. Quelle est votre position quant à l’utilisation de l’État comme moteur de la laïcité?

"Je pense que les Français, sans vouloir offenser qui que ce soit, sont plus ou moins sur la bonne voie. L’idée de la séparation de l’Église et de l’État fut une exportation française dans la Constitution américaine, gracieuseté de Tom Paine. L’idée que l’Église n’a aucune place dans l’État est au cœur de la nation française depuis la Révolution française.

Le Premier Amendement est une grande réalisation issue d’une démocratie, une victoire pour toutes les démocraties. Il appuie à la fois la liberté de culte et la liberté d’expression. C’est dans la même clause. Et cela est très intéressant. Parce que cela signifie que, bien entendu, les gens ont besoin d’être libres de croire ce en quoi ils choisissent de croire, mais qu’en plus, l’État ne favorisera aucune de ces croyances.

Mais il y a une différence capitale entre l’Europe et les États-Unis. En Europe, le combat des Lumières fut perçu comme un combat contre le désir de l’Église de limiter la liberté intellectuelle, contre l’Inquisition, contre la censure religieuse. Et la victoire des Lumières fut d’expulser la religion en dehors des assises du pouvoir. Au même moment, en Amérique, cela signifiait venir s’installer dans un pays où l’on ne serait pas persécuté à cause de sa religion. Alors il s’agissait d’une sorte de libération religieuse, mais en Europe, c’était une libération de la religion.

Il devient difficile dans ce pays de soutenir un débat sur l’élimination de la religion au sein de l’État. En théorie, c’est ce qui devrait se passer; mais c’est une pratique de moins en moins répandue.

J’étais stupéfait d’apprendre que Joe Lieberman avait été choisi comme candidat vice-présidentiel en 2000; des bruits absurdes ont circulé, à savoir si les Américains voteraient pour un candidat juif. Je me souviens d’un sondage d’opinion du New York Times dans lequel on demandait aux gens s’ils accepteraient comme candidat présidentiel une femme, un juif, un Afro-Américain, un homosexuel et un athée. Dans quatre cas sur cinq, c’était un "oui" catégorique, pour une grande majorité; mais en ce qui concernait l’athée, c’était à peine 50-50. Quelqu’un qui se déclare ouvertement sans religion ne pourra même pas être élu garde-chiourme dans ce pays. C’est un problème réel, parce que cela engendre un discours politique empreint de fausse piété. L’hypocrisie sanctifiée par la religion."

Les intellectuels de gauche se représentent généralement l’échiquier mondial comme une lutte entre l’Occident puissant et le tiers-monde impuissant. Pour certains d’entre eux, le 11 septembre a changé la donne. Une personne qui a fait volte-face est votre ami, Christopher Hitchens, à qui vous avez dédicacé Franchissez la ligne…, et qui est devenu un fervent supporter de la politique étrangère de Bush. L’écrivaine et militante Arundhati Roy, elle, persiste à voir les États-Unis comme la source des nombreux maux de ce monde. À son instar, vous avez critiqué la politique étrangère américaine durant la guerre froide. Dans quel camp vous situez-vous aujourd’hui?

"On pourrait dire que je forme la troisième pointe du triangle. Il m’arrive parfois d’être d’accord avec les deux, et je suis souvent en désaccord avec les deux. Je ne suis pas encore convaincu de l’effet domino de la démocratie. Même s’il y a des remous dans les pays de cette région, je pense qu’ils pourraient être facilement imputés à des facteurs tout à fait indépendants de la politique américaine, qui auraient à voir avec l’histoire locale. La haine envers l’occupation syrienne existe depuis longtemps, et ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle n’explose. Si vous examinez les conséquences de la mort d’Arafat, il me semble que ce qui se passe dans la communauté palestinienne n’est pas sans parallèle avec la communauté catholique d’Irlande du Nord. Il arrive un moment où les gens en ont tout simplement assez, assez de la violence et du terrorisme."

Personne n’affirmerait le contraire, mais la grande question est la suivante: la politique étrangère actuelle des États-Unis peut-elle êtreet a-t-elle étéun catalyseur de changements positifs?

"C’est une question ouverte. C’est la prochaine décennie qui détient la réponse. Quand j’ai écrit La Honte (1983), il y avait encore deux superpuissances. Un des thèmes de ce livre est qu’il est très facile d’accuser les superpuissances d’être les auteurs des problèmes qui affligent, par exemple, l’Inde et le Pakistan. L’hypothèse du livre était la suivante: supposons quelques instants que nous ayons créé nos propres problèmes, et que ces derniers soient exacerbés par telle ou telle superpuissance. À partir de là, vous redevenez responsable de ce qui vous arrive. Cela remet les outils dans vos propres mains. Affirmer que tous les problèmes arrivent de l’extérieur est infantilisant."

Salman Rushdie
FRANCHISSEZ LA LIGNE…
Plon Éditeur
430 pages