Le stress : Combien ça coûte, le stress?

Selon un récent sondage de la firme Ad Hoc pour le journal Les Affaires, 6 travailleurs sur 10 trouveraient leur travail stressant! Toute une consécration pour cette forme de détresse psychologique dont le nom n’est entré dans le langage courant qu’autour des années 80.

"Les humains sont programmés pour vivre entre 5 et 7 réactions physiologiques de stress par semaine, explique Marie-Claude Lamarche, psychologue spécialisée en santé psychologique au travail. Le Nord-Américain moyen en vit toutefois 50 par jour!"

Pas étonnant que toute cette pression physiologique due au stress ait, à terme, de tristes conséquences sur la santé des travailleurs. Bonjour les problèmes cardiaques, le burnout et les troubles mentaux de toute nature!

LIMITES HUMAINES

Tout stresse: l’heure de pointe, les enfants, les collègues de travail, le bruit… Mais plus que tout, la charge de travail imposée aux employés est la première cause de stress au travail.

"D’année en année, les employeurs demandent toujours plus à leurs employés. Et souvent, ces demandes sont complètement irréalistes, dit Marie-Claude Lamarche. Au bout d’un moment, tout ceci devient décourageant et mène à des problèmes du stress."

Compression de personnel oblige, nombre d’employeurs n’hésitent pas à faire porter à un seul individu le chapeau de deux ou trois employés dûment "remerciés". Tout cela en ayant pour objectif de comprimer les dépenses… Ça fait toujours plus joli dans le bilan financier.

LE STRESS COÛTE CHER

Les patrons d’entreprises auraient cependant tout intérêt à rendre leurs employés moins stressés. Selon une étude américaine, l’absentéisme et la baisse de productivité causés par le stress coûteraient plus de 150 milliards de dollars par année aux États-Unis! Plus récemment, l’Organisation mondiale de la santé a estimé les coûts du stress en Europe à 20 milliards d’euros annuellement en frais de santé, en pertes de temps de travail et de productivité. L’heure est grave. "Il y a des compagnies qui ne sont même plus assurables tellement les demandes de recouvrement pour invalidité sont nombreuses", souligne Marie-Claude Lamarche.

Selon la psychologue, c’est la gestion à court terme des entreprises qui explique une partie du problème. "Les gestionnaires sont évalués sur les profits de l’entreprise à court terme, dit-elle. Or, on constate que cette façon de gérer peut être catastrophique à moyen ou à long terme sur les ressources humaines d’une entreprise: il y a une augmentation du roulement de personnel, les employés tombent malades, il y a de la frustration, plus de fraudes internes. Ça peut aller très loin!" Et par conséquent, tout cela coûte très cher… "On gère des humains, pas des machines! À un moment donné, les entreprises n’auront pas le choix de changer…"

Marie-Claude Lamarche note heureusement que de plus en plus de gestionnaires se tournent vers une gestion plus humaine de leurs… ressources humaines!