Questions de culture, quatrième partie
Société

Questions de culture, quatrième partie

Tout a commencé par la publication d’une lettre, adressée à des aspirants à la mairie qui ont dû, les semaines suivantes, exposer leur vision de la culture dans le monde municipal. Au tour de nos lecteurs qui ont suivi le dossier de  s’exprimer.

Cette vision de la culture que nous offre Bellemare est une vision passive, soit celle qui s’en remet d’abord aux forces du marché privé pour se réaliser, comme si le financement finissait toujours par arriver de quelque part, en matière de politique culturelle comme en d’autres matières, s’il faut croire son bel optimisme… Claude Larose ne nous offre pas une vision révolutionnaire de la culture, mais au moins, il envisage sérieusement d’épauler les efforts du privé et de donner des lignes directrices à ces actions. Si, en politique, les électeurs n’ont pas d’autre choix que celui de choisir le moindre mal, c’est sur Claude Larose qu’ils devront miser pour espérer voir quelques promesses se réaliser dans le sens d’une plus grande place pour le monde de la culture à Québec.

Marc Audet

En ce qui a trait à la culture, je crois que le groupe qui gère présentement la ville a très bien fait… et même trop bien fait! Il est maintenant temps de faire éclore notre ville sur le marché économique. La culture, on a déjà donné! Il y a une croyance populaire qui dit que Québec ne peut rien avoir et faire de bon, qu’on est bons derniers et que c’est comme ça qu’on doit vivre, qu’il n’y a rien à faire! À tous ceux qui sont de cet avis, je réponds qu’il est grand temps d’agir! "Les derniers seront les premiers", chante Céline. À ce sujet, avez-vous déjà songé qu’elle aurait bien pu se construire un palace ici, au Québec, plutôt que d’aller à Vegas? Ne nous cachons pas la vérité, Québec a besoin de changement, de nouveaux événements, et surtout, de nouvelles infrastructures afin d’attirer des groupes de musique, des événements d’envergure internationale! Ce n’est peut-être qu’un rêve tout ça, mais…

Cathy Baillargeon

J’ai toujours l’impression que nos politiciens lisent le même discours lorsqu’il s’agit d’investissement et de développement. Ils font deux pas en avant pour nous montrer ce qu’ils désirent et ce qu’ils pourraient faire, mais ils font cinq pas en arrière en déblatérant sur les dettes et les investissements qui ont coûté cher. Finalement, de la salive gaspillée pour rien. J’ai une suggestion pour les débats, on devrait leur donner des choix de réponses, je pense que le vote serait beaucoup plus simple.

Karine Marcotte

Personnellement, j’ai l’impression que M. Bellemare est plus réaliste. Lui, au moins, ose doser ses promesses et tient compte des contraintes financières. Je l’ai d’ailleurs trouvé courageux. Connaissez-vous la principale raison expliquant le fait que Kim Campbell n’ait pas été élue? C’est parce qu’elle a dit la vérité. Elle a dit en entrevue que les taux d’intérêt ne cesseraient pas d’augmenter au cours des 10 prochaines années. C’est pour cette raison que je trouve M. Bellemare un peu téméraire. On a beau leur reprocher de faire des promesses et d’être flous, les politiciens savent bien qu’ils ne remporteront pas la course en nous disant ce que nous ne voulons pas entendre. Enfin, quelqu’un met ses culottes et nous dit qu’il faudrait peut-être mettre la priorité sur le remboursement de la dette. Encore la dette, me direz-vous? Eh bien oui! Assumons nos dépenses passées et cessons de payer des intérêts faramineux!!! Ainsi, dans quelques années peut-être, aurons-nous de l’argent pour financer la culture, au lieu de l’envoyer à l’étranger…

Martine Voyer

Pour la région de Québec, le parti de M. L’Allier, le RMQ, dirigé maintenant par Claude Larose, a fait beaucoup en matière de culture. On l’a souvent accusé d’en faire trop, mais, à mon avis, il est difficile d’en faire trop pour la culture, étant donné les besoins immenses et l’exode continuel de nos meilleurs artistes pour Montréal.

Il faut se méfier des opportunistes comme M. Bellemare, qui disent tout et son contraire dans le seul but de gagner les élections. Une fois au pouvoir, ils oublient leurs engagements et se concentrent sur une seule chose: l’économie et les coupures dans les dépenses.

Pour Mme Boucher, le passé est garant de l’avenir. Elle souhaite une ville de Québec toute tranquille, avec peu d’imagination et de créativité, qui demeurera un gros village semblable à son Sainte-Foy passé. La culture n’est vraiment pas sa priorité; d’ailleurs, c’est quoi ses priorités? Elle ne fait qu’émettre des slogans creux plutôt imagés, mais qui n’apportent rien de nouveau. Croyez-vous vraiment qu’elle peut apporter un changement positif pour la culture? Poser la question, c’est y répondre.

En somme, sans trouver que M. Larose est particulièrement convaincant, c’est le passé de son parti et l’équipe qui l’entoure qui me convainquent de l’appuyer. D’ailleurs, c’est le seul parti progressiste qui se présente à Québec, le seul qui a réellement à cœur la culture, le développement durable, la réduction des inégalités et le transport en commun.

Olivier Tremblay

Quand on parle de culture, on doit aussi parler de communautés culturelles, car les immigrants qui arrivent ici nous apportent beaucoup. On doit prôner tout ce qui est culture, car c’est ce qui permet de faire évoluer une société, cela nous ouvre des horizons.

Il est dommage de voir que notre belle petite ville reste aussi conservatrice, alors qu’on a tant besoin de visionnaires, de gens prêts à imaginer l’avenir. Est-ce que ce sont tous ceux qui se présentent à la mairie qui ne sont pas dépassés par la réalité actuelle? On ne veut pas seulement un colisée, un aquarium plus grand, une agora, mais, tout simplement, on veut qu’ils favorisent l’accès à la culture. On veut qu’ils trouvent un moyen d’aider les comédiens pour qu’ils continuent leur bon travail, on veut des bibliothèques décentes, des salles de spectacle attrayantes, pour que les gens de l’extérieur soient intéressés à y venir, etc. Il faut rendre notre belle capitale attrayante pour les investisseurs étrangers et les grandes entreprises, car elles peuvent souvent aider à financer certains projets. On veut un maire qui va s’ouvrir sur le monde, qui ne restera pas dans sa petite bulle, mais qui fera voir le Québec aux gens de l’extérieur, tant sur le plan national qu’international. Bref, on veut quelqu’un qui a des idées neuves et du culot. Bonne chance à tous les candidats et essayez de ne pas nous décevoir encore une fois…

Dominique Jobin

Ce que Mme Boucher préconise est de créer des éléphants blancs un peu partout sur le territoire.

Il y a déjà beaucoup de projets culturels qui se débattent pour survivre… Si on suit son raisonnement, va falloir s’attendre à ce que plusieurs de ces projets meurent au profit des banlieues qui, soit dit en passant, ne sont pas si loin que ça du centre-ville de Québec.

De plus, par les mœurs, us et coutumes, la culture s’est toujours positionnée dans les centres-villes, dans les quartiers centraux, là où sont les artistes habituellement, parce qu’ils n’ont pas nécessairement de voiture pour se déplacer ou les moyens d’habiter en banlieue. L’action se passe toujours dans les centres-villes parce que les locaux y sont plus adéquats et accessibles.

Les pôles de diffusion dans les arrondissements existent déjà, Mme Boucher, ce sont les bibliothèques, et cela est bien suffisant. Et en ce qui concerne le budget de la culture de votre ancienne "banlieue" – 6 millions comparativement aux 10,6 de Québec en 2005 -, je crois plutôt que vous manipulez bien les postes comptables et que, si vous ne dites pas à quoi ont servi ces millions, vos chiffres ne valent rien, parce que nous ne pouvons comparer!

Et en passant, les églises ne sont plus les lieux de rencontre des citoyens depuis très longtemps…

Vous ne vous préoccupez pas de la bonne génération, Mme Boucher!

Michel Rochette

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Pour votre information, vous pouvez consulter nos dossiers sur le sujet:
Lettre aux aspirants à la mairie – 22 septembre 2005
Questions de culture, 2e partie – 29 septembre 2005
Questions de culture, 3e partie – 6 octobre 2005
Questions de culture, 4e partie – 13 octobre 2005