C’est assez, les nids-de-poule: parlons culture!
Jugeant que l’actuelle campagne électorale municipale avait jusqu’ici un peu trop porté sur la propreté et les nids-de-poule, l’organisme Culture Montréal a voulu mettre le développement culturel au cœur des débats électoraux.
"Montréal n’a pas d’avenir si elle n’a pas de plan culturel clair", a lancé le président de Culture Montréal, Simon Brault, en conférence de presse la semaine dernière. Cet organisme, qui rassemble quelque 600 personnes de tous les milieux culturels, propose à ceux qui veulent gouverner la ville une plate-forme culturelle: 10 engagements qui devraient, selon Culture Montréal, être réalisés au cours des quatre prochaines années.
Le premier de ces engagements: mettre en œuvre "immédiatement et intégralement" la Politique de développement culturel et la Politique du patrimoine adoptées par la Ville de Montréal en 2005. Puisque c’est la première fois que Montréal se dote d’une Politique de développement culturel, M. Brault a souligné combien il était important que "cette politique survive à la plomberie municipale".
Culture Montréal souhaite aussi que la Ville maintienne son financement du Conseil des arts de Montréal (qui est actuellement de 10 millions $). "Quand on le compare à ceux d’autres grandes villes canadiennes, a précisé M. Brault, le Conseil des arts de Montréal est très bien doté. Toutefois, il est important que ce financement soit maintenu pour que les autres paliers de gouvernement (provincial et fédéral) reçoivent un signe clair que la culture occupe une place importante à Montréal. Ainsi, eux aussi seront encouragés à maintenir un financement élevé de leurs Conseils des arts respectifs."
Parmi les autres engagements mis de l’avant, Culture Montréal soulève l’importance d’améliorer les infrastructures culturelles de la ville (favoriser l’accès à la propriété pour les artistes, par exemple), d’inscrire l’interculturalisme au cœur de la vie urbaine et de valoriser l’émergence de la relève artistique. "Il y a un danger de simplement investir dans les valeurs sûres et de ne pas insister sur la relève", a dit M. Brault.
Comme dernier engagement, Culture Montréal demande aux candidats aux élections 2005 de s’engager à organiser un sommet portant sur Montréal en tant que métropole culturelle. "Il doit y avoir une volonté claire de la part de l’administration municipale de faire de la culture un moteur du développement de Montréal, a conclu M. Brault. Et je pense qu’il y a plus d’urgence qu’on peut le croire. Au cours des dernières années, on a vu des fleurons culturels fortement ébranlés: la disparition du Festival de nouvelle danse et de l’Espace Jean-Pierre Perreault, par exemple. Montréal ne pourra pas continuer sur sa lancée sans une volonté de la Ville. Actuellement, nous faisons face à un développement culturel très inégal entre le centre-ville et les arrondissements."
Espérons seulement que cet appel au débat n’arrive pas trop tard dans la course…