Jeunes musiciens du monde : Refaire le monde
Société

Jeunes musiciens du monde : Refaire le monde

L’organisme Jeunes musiciens du monde, pour une quatrième année consécutive, vous invite à venir célébrer l’amour des jeunes et de la musique lors d’une soirée-bénéfice qui se tiendra le 25 novembre à Montréal. Envie de faire le plein d’humanisme?

Cette année encore, les spectateurs présents en auront plein la vue avec les Ariane Moffatt, Daniel Bélanger, Yves Lambert, DJ Champion, Florent Vollant, Yann Perreau, Marc Déry, Éloi Painchaud, Polémil Bazar, Colectivo, Vent du Nord, Chauffeurs à pied, Martin Racine et les artistes indiens Jagjit Singh et Gurpreet Chana. Des participants du Cirque du monde (programme social du Cirque du Soleil) offriront aussi une prestation. Les soirées seront animées par Monique Giroux de Radio-Canada et la journaliste Karina Marceau.

De 20 h 30 à 3 h, tout comme l’an dernier, les artistes se relaieront sur scène et s’uniront afin de célébrer le pouvoir rassembleur de la musique par-delà les différences ethniques ou culturelles.

UN PROJET ANCRÉ DANS LE MILIEU ARTISTIQUE

Depuis près de quatre ans, Jeunes musiciens du monde (JMM), un organisme de bienfaisance qui œuvre à la fondation d’écoles de musiques traditionnelles gratuites pour les jeunes des quartiers populaires du Québec et d’ailleurs, mise sur la magie de la musique pour aider les jeunes à grandir. Après avoir fondé une première école en Inde en 2002, pays où ils résident pendant la plus grande partie de l’année, les frères Mathieu et Blaise Fortier récidivaient chez eux à Québec, en 2003, en lançant l’École des musiques traditionnelles de Saint-Sauveur. Galvanisés par les succès obtenus et l’enthousiasme suscité, les frères Fortier décidèrent de poursuivre l’aventure avec l’École de musique traditionnelle La Bolduc, qui vient à peine d’ouvrir ses portes dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal.

Tout s’est déroulé très rapidement depuis trois ans, expliquent Mathieu et Blaise, qui avouent parfois être à bout de souffle, bien que très heureux de la tournure des événements. "Au départ, les gens avaient beaucoup de sympathie pour nous; on sent maintenant qu’on a acquis de la crédibilité à leurs yeux. Il faut dire qu’en trois ans on a ouvert trois écoles, une par année! Je pense que ce qui nous a permis d’avoir le vent dans les voiles, c’est l’originalité du projet. Un projet dynamique et bien défini, pas juste un truc pour les enfants pauvres. Je crois que c’est ce qui a stimulé les mélomanes qui croient en le pouvoir de la musique et le potentiel des jeunes", confie Mathieu.

"Depuis qu’on a parti le projet, il y a un enthousiasme incroyable, continue Blaise. Ce qui fait la force de JMM, c’est qu’il est ancré dans le milieu artistique et soutenu par lui. Je crois aussi qu’on a fait le bon choix en misant sur les spectacles-bénéfice pour se financer. On ne s’est pas tournés vers l’État comme unique soutien. En fait, si on avait suivi la procédure classique et rempli des demandes de subventions, très peu de gens auraient peut-être entendu parler de JMM…"

Les frères Fortier confient avec fierté s’être "levés de bonne heure" et avoir pris les choses en main pour assurer le succès de leur entreprise et réaliser leur rêve, eux qui portent à bout de bras JMM depuis sa naissance. "On a pris le téléphone, on a réussi à développer un réseau de contacts. Les artistes sont prêts à nous appuyer, c’est ce qui nous a donné une grosse visibilité", enchaîne Mathieu.

FINANCEMENT

Le plus grand défi demeure toujours de trouver, année après année, les sous afin que les activités éducatives et artistiques puissent se poursuivre. Et qu’on ne s’y trompe pas, lancent en cœur Mathieu et Blaise: la notoriété qu’a acquise JMM ne lui assure en rien un financement stable et récurrent. Chaque automne, tout est à refaire. "Il ne faut pas croire que tout baigne et qu’on est en meilleure santé financière qu’on ne l’est en réalité. Ce n’est pas parce qu’on a de la visibilité qu’on ne manque pas de sous… Mathieu et Agathe [conjointe de Mathieu et cofondatrice] n’ont toujours pas de salaire. Moi, je viens tout juste d’en avoir un qui équivaut, pour une semaine, à ce que je gagnais en pourboires en un soir quand je travaillais au restaurant Le Saint-Amour, à Québec", ajoute Blaise.

Un programme de parrainage d’enfants est envisagé à l’heure actuelle pour combler les besoins grandissants. JMM est aussi à la recherche de partenaires corporatifs désireux de le soutenir financièrement. C’est que les soirées-bénéfice ont peine à combler tous les besoins, explique Mathieu. "Nous accueillons aujourd’hui 75 jeunes en Inde. Nous en avions 40 au départ. Certains parents offrent des pots-de-vin à la directrice de l’école pour obtenir une place pour leur enfant!"

L’an dernier, quelque 40 bénévoles se sont rendus en Inde pour des périodes de trois mois afin de participer aux activités de l’école. "Tous sont repartis en pleurant, dit Mathieu. Nos jeunes progressent. Ils sont appelés régulièrement à donner des spectacles. Ils se sont même produits devant le premier ministre de l’État du Karnataka!"

CONSOLIDER LES ACQUIS

Interrogés quant à leurs projets futurs, Blaise et Mathieu restent prudents. Bien que le nom de JMM circule pratiquement aux quatre coins du monde, pas question de placer la charrue devant les bœufs et de se lancer dans un développement improvisé. "On travaille en ce moment à consolider les acquis, dit Blaise. On a fait un gros travail cet hiver pour restructurer l’organisme, car il grandit très vite. Si on avait accepté toutes les offres, on aurait pu partir 10 écoles! Des gens du Pérou, du Brésil, du Burkina Faso, de la Mongolie, de l’Indonésie, du Mexique ou du Venezuela nous ont contactés."

"Nous avons le Mali dans la mire, avoue Mathieu. On a déjà un terrain là-bas et des gens sont désireux de prendre en charge l’école éventuellement. Mais on n’est pas pressé, on prendra le temps qu’il faut."

CITOYENS DE DEMAIN

Si l’enseignement musical est à la base de JMM, l’organisme s’attarde aussi à transmettre des valeurs citoyennes qui lui sont chères. Chaque année, JMM organise un camp d’été, qui s’est tenu cette année à la ferme biologique Marichel, à Sainte-Agathe-de-Lotbinière. Durant 10 jours, les jeunes ont pu s’initier aux travaux de la ferme, nourrir les animaux, en plus d’être informés sur la nourriture biologique.

L’an prochain, JMM entend tenir son camp d’été à Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), un territoire amérindien situé au Lac-Saint-Jean. Une idée lumineuse alors que trop peu de jeunes sont au fait de la culture et des réalités autochtones. "Cela permettrait de créer un lien entre nos jeunes et les jeunes autochtones. De nombreux autochtones ont perdu contact avec leurs racines. Le but de JMM est toujours de permettre de reprendre contact avec la culture traditionnelle. Dans nos écoles, on se rend compte des effets positifs que cela a sur l’identité du jeune. Quand on sait d’où l’on vient, on est fier de ce que l’on est. On observe alors des changements sur le plan de la personnalité. Des jeunes retrouvent le goût d’exister. La musique, c’est magique", conclut Mathieu.

Soirée-bénéfice
Le 25 novembre
Au Métropolis

La soirée débute à 18 h par un cocktail dînatoire incluant canapés et vins de qualité pour 150 $ (reçu de charité de 75 $).

Pour le spectacle seulement: billets en prévente au coût de 20 $ (étudiants) et 25 $ (général). À la porte: 25 $ (étudiants) et 30 $ (général).

Pour acheter des billets:
www.ticketpro.ca

Pour plus d’information:
1 866 525-JMDM (5636)
www.jeunesmusiciensdumonde.org