Télémark : Télémark nouvelle vague
Le télémark est de retour en force dans les centres de ski. Même si ce n’est pas encore un sport de masse, cette approche de la glisse longtemps réservée à un cercle d’initiés tend à convertir de plus en plus d’adeptes.
Historiquement, en disant télémark, on pensait invariablement à des barbus hardcore et un peu hippies qui se tenaient en marge de la faune des skieurs fluo. Malgré leur incompréhension, plus d’un skieur mainstream a pourtant admiré secrètement du haut des chaises le mouvement fluide du transfert de poids des télémarkeurs.
Pendant des années, les difficultés techniques du télémark ont été un frein à son expansion. Les nouveaux équipements offrent maintenant une plus grande accessibilité au sport. C’est ce que confirme Christophe Côté, conseiller au Yéti – principal détaillant en télémark au Québec: "Les équipements se sont grandement améliorés ces dernières années. Le télémark a vu l’apparition de bottes rigides et de skis paraboliques. Ces innovations techniques ont rendu la pratique du sport beaucoup plus facile."
Le sport n’en est pas devenu aisé pour autant. Il faut maîtriser une technique exigeante dérivée du ski de fond et pouvoir l’appliquer à la descente. Malgré les difficultés de l’apprentissage, le nombre de nouveaux adeptes ne cesse d’augmenter. "Le profil de la nouvelle clientèle est assez varié, explique Christophe Côté. Ce n’est pas vraiment une mode qui se retrouve dans une seule tranche de la population. Beaucoup des nouveaux télémarkeurs sont des skieurs aguerris qui ont un peu plafonné dans l’alpin et qui veulent avoir de nouveaux défis."
Mais au-delà des considérations techniques, c’est la liberté qu’offre le télémark qui semble le plus attirer de nouveaux adeptes vers ce sport. "Le télémark permet de se débarrasser des remontées mécaniques, lance Christophe Côté avec enthousiasme. Avec des peaux de phoque, un skieur n’a plus besoin de se rendre dans un centre. Il peut explorer. Et ça, c’est vraiment génial!" En ce sens, Côté prédit que l’avenir appartiendra à l’alpine touring. Sorte de croisement entre le ski alpin et le télémark, l’alpine touring repose sur une fixation qui peut se désengager. Cette approche procure donc la facilité du ski alpin traditionnel tout en ayant la versatilité du télémark.
La principale barrière à la pratique du télémark demeure cependant le coût élevé des équipements. Compte tenu du peu de clientèle, les compagnies produisent seulement des modèles haut de gamme. Comme la qualité se paye, il en coûtera entre 600 et 750 dollars uniquement pour une paire de bottes. Avec les skis, les bâtons et les fixations, le total de la facture peut être assez salé.
Chaque année, le Yéti organise une tournée de télémark dans plusieurs centres de ski du Québec. La tournée fera un arrêt au Massif de Petite-Rivière-Saint-François les 28 et 29 janvier 2006. Ce sera un excellent moment pour une initiation gratuite au télémark tout en étant encadré par la sympathique équipe de moniteurs du Yéti. Info au www.leyeti.ca