Femmes et métiers non traditionnels : Rompre avec la tradition
De plus en plus de femmes s’intéressent à des études menant vers des métiers dits "non traditionnels". Pourtant, les femmes sont encore sous-représentées dans une grande majorité de métiers professionnels. Heureusement, des efforts sont faits pour reconnaître les avancées de celles qui s’emploient à briser les traditions.
Depuis plusieurs années, des efforts importants sont faits par le gouvernement, dans le réseau de l’éducation et dans les entreprises pour permettre aux femmes de travailler dans des secteurs traditionnellement occupés par des hommes. Au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, on explique qu’un métier est considéré "non traditionnel" pour les femmes lorsque plus de 66 % de l’effectif est composé d’hommes.
On estime que sur les 500 professions recensées au Québec, plus de 300 rempliraient les critères permettant de les considérer comme non traditionnelles. Anne Thibault, coordonnatrice au MELS, précise: "Il est certain que l’on a connu une grande transformation des mœurs sociales. Il y a de plus en plus de femmes dans des secteurs qui n’en comptaient anciennement aucune. Chez les policiers, par exemple, les femmes composent maintenant près de 25 % des effectifs. C’est une grande amélioration, mais c’est encore un métier considéré comme non traditionnel."
L’enjeu dépasse de beaucoup la simple question de la représentation féminine. Geneviève Dumont a consacré un livre à la question, Filles de défis, publié chez Septembre éditeur. En entrevue, elle explique qu’au-delà de la reconnaissance, l’enjeu est grandement économique. "À études comparables, les métiers dit traditionnellement féminins rapportent 77 % du salaire d’un métier typiquement masculin, explique l’auteure. Plusieurs causes historiques expliquent ces écarts. Il n’en demeure pas moins que de favoriser l’accès des femmes à des emplois plus payants ne peut être que bénéfique pour la société. Il faut donc faire connaître toutes les possibilités de carrières qui s’offrent aux femmes et non seulement les options qui leur sont habituellement proposées. Une fois qu’elles ont entrepris une démarche de formation non traditionnelle, il faut aussi les encourager à poursuivre leurs études, car de nombreux obstacles peuvent se glisser sur leur route."
Même son de cloche du côté du MELS, où on a justement créé les concours Chapeau les filles et Excelle-sciences afin de favoriser l’intégration des filles dans des milieux d’études typiquement masculins. "On a conçu ces concours pour stimuler la diversification des études entreprises par des filles, précise Anne Thibault. Les concours servent à trouver et à reconnaître le talent et l’effort des étudiantes. Les gagnantes deviennent des modèles de réussite. Elles sont des exemples vivants qui prouvent que, même si le chemin est ardu, il est tout de même praticable. En bout de course, il serait souhaitable que la notion de métier non traditionnel disparaisse. On est encore loin de ce moment, mais la popularité du concours (plus de 7000 participantes en 10 ans) prouve le goût qu’ont les femmes pour les chemins moins conventionnels."
Pour plus de renseignements sur les concours, consultez votre institution d’enseignement.