Internationalisation des universités : Savoir sans frontières
Société

Internationalisation des universités : Savoir sans frontières

Depuis quelques années, l’Université Laval, comme les autres universités québécoises, a rejoint le train de l’internationalisation. Bien plus qu’un coup publicitaire, l’ouverture sur le monde apparaît maintenant comme une question de survie pour les institutions d’enseignement supérieur.

À l’Université Laval, on fait figure de pionnier provincial dans les méthodes employées pour prendre le virage vers l’internationalisation. Mobilité étudiante, recrutement et transfert des connaissances sont les nouveaux champs de bataille de cette guerre du savoir. Grâce à son Bureau international et à de nombreuses ententes-cadres signées avec des universités étrangères, Laval s’est déjà taillé une place importante sur la scène internationale.

Pour nous expliquer l’action de l’Université Laval en matière d’internationalisation, sa vice-rectrice au développement et aux relations internationales, Diane Lachapelle, a généreusement accepté de faire le point avec Voir. "Tout d’abord, précise-t-elle, il importe de préciser que la présence internationale de l’Université ne date pas d’hier. Déjà, il y a plus de 20 ans, le Dr Couture faisait affaire avec la Chine pour ouvrir un centre de recherche en oncologie à l’hôpital Béthune. Mais c’est vers la fin des années 90 que l’Université a adopté des orientations politiques pour véritablement guider son ouverture sur le monde."

À l’époque, lors du mandat du recteur François Tavenas, l’internationalisation prend une importance capitale dans le développement des universités. L’institution doit agir, d’une part, pour demeurer une grande université de recherche à la fine pointe des réseaux du savoir et, d’autre part, pour rester dans la course au recrutement. Confrontée à une baisse démographique importante et à une lutte pour le recrutement de plus en plus serrée à l’intérieur des frontières de la province, Laval prend le pari de se tourner vers l’étranger à la fois pour augmenter sa clientèle, mais aussi pour offrir des programmes plus intéressants à ses futurs étudiants.

C’est à cette époque que Laval développe le Profil international pour le premier cycle. "Nous voulions offrir les meilleurs programmes possible, explique la vice-rectrice. Grâce au Profil international, chaque étudiant qui y est inscrit doit faire un séjour d’études à l’étranger. On leur offre ainsi une expérience de vie unique en plus de favoriser l’apprentissage d’une troisième langue. Avec cette formation, nos étudiants sont franchement bien outillés pour se développer et faire des carrières à leur mesure."

Afin d’étendre son réseau d’universités partenaires et de favoriser la mobilité de ses étudiants, Laval a signé de nombreuses ententes-cadres. Ces ententes permettent notamment la reconnaissance des crédits acquis lors des voyages d’études à l’étranger. Pour parvenir à gérer toutes ces ententes et pour aider ainsi les étudiants à voyager vers d’autres institutions, Laval a créé le Bureau international.

Rapidement, Laval a développé une expertise en cette matière et est devenue une actrice importante sur la scène internationale. Au moment de l’entrevue, Diane Lachapelle revenait à peine d’une mission en Chine et se préparait déjà à se rendre en Inde.

"La Chine est un marché très intéressant pour nous, commente Lachapelle. On a déjà signé plusieurs ententes-cadres avec des universités faisant partie des 100 plus importantes du pays. Elles permettent une plus grande mobilité étudiante. D’ailleurs, 62 étudiants de Laval iront sous peu poursuivre leur apprentissage du mandarin en Chine. Mais ce n’est pas tout, ces ententes favorisent également des échanges de professeurs lors des sabbatiques et le transfert des connaissances. Grâce à ces ententes, nous offrons même des contenus scolaires dans des institutions chinoises."

Lorsque l’on demande à la vice-rectrice si l’aventure internationale est payante pour l’Université, elle répond sans ambages: "À court terme, c’est certain que c’est rentable sur le plan économique. Nos revenus viennent principalement de la clientèle étudiante. Ouvrir de nouveaux marchés est donc avantageux. Mais l’aspect véritablement payant se verra à moyen et à long terme. L’ouverture sur le monde de l’Université Laval la place dans les grands réseaux du savoir. Au bout du compte, c’est sa réputation et, surtout, la qualité de son enseignement et de sa recherche qui s’en trouvent améliorées. Et ça, c’est beaucoup plus rentable que la simple question économique!"