Radiolibre.ca : Écoute interactive
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Radiolibre.ca : Écoute interactive

RadioLibre.ca souhaite devenir votre nouveau pourvoyeur de découvertes musicales. Un peu plus impersonnel que le commis de votre magasin de disques préféré, mais nettement moins  limité.

Jusqu’à maintenant, la révolution numérique semblait néfaste pour l’industrie de la musique qui a enregistré des pertes importantes de revenus causées par la popularité des sites d’échange de fichiers mp3, dits P2P. Nombreuses sont les réactions de l’industrie à cette nouvelle réalité.

Pas vers l’avant, plusieurs radios conventionnelles offrent leurs émissions en format mp3 en vue d’une baladodiffusion. Le magasin de musique en ligne iTunes augmente constamment sa part de marché. Les réseaux de radio satellite américains XM et Sirius offrent leurs services en sol canadien. Et voici maintenant RadioLibre.ca, un portail musique lancé par Astral Média, qui possède déjà plusieurs radios hertziennes en plus d’offrir quelques chaînes satellite sur Sirius.

D.J. VIRTUEL

Un peu comme le site américain Pandora.com, RadioLibre.ca crée une sélection musicale à partir du profil personnel de l’utilisateur. Exemple: si vous spécifiez que vous aimez le rock alternatif, on vous suggérera les pièces des Dears, d’All American Reject, mais aussi de… Breen Lebœuf. Vous devrez alors donner une note d’appréciation pour chaque chanson entendue. Ainsi, le programme comprenant près de 400 000 titres connaîtra vos goûts et pourra vous servir avec justesse. L’avantage du système – contrairement à Pandora qui ignore l’existence de DobaCaracol – est qu’on ajoute à RadioLibre.ca entre 5 000 et 10 000 pièces québécoises chaque semaine. Ce nouveau joueur cherche d’ailleurs à soutenir la relève d’ici, en témoigne son spectacle de lancement qui mettait en vedette les Champion, Atach Tatuq et autres Yesterday’s Ring.

"L’objectif est de créer un lien entre le public et les artistes, dont ceux de la relève, boudés par les grandes stations FM", explique Benjamin Masse de la boîte Double V3, qui a conçu le programme en collaboration avec les universités McGill et de Montréal. "Comme les radios commerciales ne comblent plus le mélomane assoiffé de découvertes, et que même sur des sites P2P, la recherche de nouveaux artistes peut être fastidieuse, RadioLibre.ca offre une solution complètement interactive."

En ligne depuis janvier, le site compte environ 10 000 abonnés qui profitent actuellement d’un essai gratuit de 30 jours. Une fois ce délai expiré, il faudra débourser des frais mensuels de 6,99 $ pour accéder à la radio interactive. Une portion du site renfermant les émissions des experts musicaux de RadioLibre.ca demeure gratuite.

Petit hic: comme à la radio FM, il est impossible de sauter une pièce désagréable. C’est qu’il faut donner du temps à l’intelligence artificielle du système pour qu’elle comprenne que vous aimez le punk, mais pas le pop-punk de Simple Plan.

SAINT THOMAS

Nouveauté oblige, RadioLibre.ca attire sa part de sceptiques. Comme le portail verse des redevances pour chaque pièce jouée, des ententes sont signées avec la SOCAN, la SOPROQ, l’ADISQ, la SODRAC et les propriétaires des bandes maîtresses (souvent des étiquettes comme Warner ou Universal). Certes rentables pour les compositeurs, ces ententes confidentielles pourraient-elles également favoriser certains labels, le juke-box nous proposant en douce une plus grande proportion d’artistes de Universal, par exemple, lesquels exigeraient en échange moins de droits d’auteur? "Nous nous tirions dans le pied si certaines données venaient biaiser nos suggestions musicales", répond Denis Rozon, vice-président et directeur général du service. "Le catalogue de Warner compte plus d’artistes classiques que celui de Universal. C’est donc certain qu’un profil classique offrira plus de pièces de cette maison de disques."

Et la question à 100 $: Astral mettra-t-elle fin au programme dans un an si certains objectifs ne sont pas atteints? "Nous ne nous attendons pas à réaliser de profits au cours des deux premières années, soutient Denis Rozon. Mais si une offre de qualité à un prix raisonnable est faite au public, il n’y a aucune raison pour que le projet n’obtienne pas sa part de clients."

Serez-vous du nombre?

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LA POSITION DES RADIOS INDÉPENDANTES

Les radios satellite et RadioLibre.ca se présentent comme l’alternative de choix au manque de diversité des grandes chaînes commerciales de la bande FM. Or, des stations alternatives comme CISM 89,3 à Montréal et CKRL 89,1 à Québec proposent depuis longtemps une programmation axée sur la relève. De quel œil voient-elles ces nouveaux joueurs? "Nos intérêts ne sont pas les mêmes, lance Guillaume Vincenot de CISM. Nous, bénéfice ou pas, nous continuerons d’exister." Éric Couture de CKRL: "XM, Sirius et RadioLibre.ca débarquent dans le paysage à l’aide de campagnes publicitaires monstres. CKRL existe depuis 33 ans. Il ne faudrait pas que l’argent fasse la différence. Les radios communautaires et indépendantes répondent à des valeurs précises. Je ne crois pas que nos auditeurs fassent facilement le saut vers ces nouveaux gadgets."