Immersion francophone : Délier sa langue
Pour apprendre ou perfectionner une langue vite fait bien fait, rien ne vaut l’immersion dans le milieu. Nombre d’étudiants anglophones l’ont compris.
Sophie Marcotte
Des centaines de Canadiens anglais et d’Américains désireux de maîtriser la langue française profitent chaque année des divers programmes d’immersion de nos établissements d’enseignement, conjuguant ainsi cours intensifs de français et apprentissage in situ de la culture québécoise.
Cours de langue en avant-midi, ateliers en après-midi, activités socioculturelles et sportives la fin de semaine, les apprentis ne chôment pas, et surtout pas en anglais: ils sont tenus de s’exprimer en français en tout temps, même pendant les sorties. S’ils ont souvent le choix d’habiter sur le campus de l’institution ou dans une famille d’accueil, cette dernière option permet une immersion culturelle plus complète. Les programmes, adaptés au niveau de connaissance (débutant, intermédiaire ou avancé), durent généralement 5 semaines, mais certains s’étalent sur 15 semaines et sont complétés par un stage en milieu de travail ou un emploi d’été. Certains cours peuvent aussi être crédités.
Le programme d’été de langue seconde Explore, financé par le ministère du Patrimoine canadien et coordonné par les ministères de l’Éducation provinciaux, fournit une aide précieuse aux aspirants bilingues. La bourse Explore couvre en effet l’hébergement, les repas, les cours, le matériel et certaines activités. Les participants, sélectionnés par tirage au sort, n’ont donc qu’à s’acquitter de leurs frais d’inscription et de déplacement. Le programme s’adresse aux étudiants canadiens âgés de 18 ans et plus et les sessions sont offertes au printemps et en été.
Au Québec, plusieurs collèges et universités font partie du programme Explore, dont l’UQAM, l’Université de Montréal, l’Université Laval, l’Université du Québec à Trois-Rivières et l’Université du Québec à Chicoutimi. "Tous nos établissements attirent beaucoup de participants, mais je dois avouer que l’Université Laval est particulièrement populaire, peut-être en raison de l’excellente réputation de Québec sur le plan touristique, confie Magdy Rizk, coordonnateur provincial du programme au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. L’immersion francophone est aussi possible hors-Québec, notamment à l’Université de Moncton et à la Cité collégiale à Ottawa."
À noter que les étudiants francophones qui veulent améliorer leur anglais peuvent aussi bénéficier de ce programme, soit à l’Université Bishop’s (à Lennoxville), à l’Université de Sherbrooke ou dans les différentes provinces canadiennes.
À CHICOUTIMI, LE FRANÇAIS EST ROI
Avec son École de langue française et de culture québécoise, l’Université du Québec à Chicoutimi représente une autre belle destination. La région du Saguenay étant 100 % francophone, l’immersion y est totale. L’endroit accueille certes des étudiants canadiens (il fait partie d’Explore), mais aussi beaucoup d’Américains, des Européens, quelques Asiatiques, et même des hispanophones. "Ce qu’on veut, c’est leur faire vivre une expérience humaine, de groupe, quelque chose de tripant, et qu’ils s’imprègnent aussi de la culture québécoise, qui est indissociable de la langue, explique Eric Renald, coordonnateur de l’École. Certains repartent d’ici avec une vision complètement modifiée de ce que signifie vivre au Québec."
Les programmes d’immersion de l’École de langue française sont offerts toute l’année et engendrent un taux de satisfaction élevé. Selon M. Renald, "beaucoup d’étudiants reviennent deux ou trois fois, et certains décident même de poursuivre leurs études au Québec". Take notes.
Pour plus d’information, visitez le www.jexplore.ca et le elf.uqac.ca