Pop Culture : Chacun son tour, Coup de coeur, Mémorable

Chacun son tour                     

Faire disparaître, le temps d’un spectacle au moins, les tracas quotidiens, les ennuis de la routine. Se laisser éblouir – as-tu vu ça? Sans chercher à comprendre, se laisser prendre par la magie. Nous n’en sommes plus aux concoctions aléatoires et expérimentales du Grand Albert (XIIIe siècle) et autres obscurs alchimistes moyenâgeux qui jouaient de hasard ou d’expérimentations diverses pour régler les petits problèmes de la vie. Depuis, la magie s’est éloignée de la philosophie pour plutôt folâtrer avec le divertissement. Aujourd’hui, rien ne vaut, pour nous en mettre plein la vue, un bon tour d’adresse, ces chorégraphies précises et complexes des mains agiles d’un prestidigitateur comme Alain Choquette. Lors de son passage au Théâtre du Palais municipal, le 21 avril, le magicien québécois, qui a subjugué des salles entières jusqu’à Las Vegas, partagera avec nous un moment Drôlement intime. C’est avec l’expérience de 20 ans d’illusions que Choquette a créé ce spectacle: en entrant dans la salle, il faudra bien sûr accepter de se faire jouer quelques tours. Certains spectateurs seront même invités à participer à plusieurs numéros, pénétrant l’atmosphère rendue intime de la scène, pour se laisser mystifier avec humour, sans malice.

Coup de coeur                     

Le duo punk-garage The Dagons chauffera les planches du Café Cambio le 21 avril.

Directement de Los Angeles, pour le troisième spectacle d’une tournée encore naissante – l’album intitulé Reverse est lancé le 20 avril au Quai des brumes, à Montréal -, le duo punk-garage The Dagons chauffera les planches du Café Cambio le 21 avril, avec son matériel musical encore tout frais… C’est au tour de Chicoutimi de se mettre à l’avant-scène avec une telle primeur, une défibrillation qui donnera du pep au myocarde saguenéen… Karie Jacobson, chanteuse et guitariste, et Drew Kowalski, batteur et multi-instrumentiste, viendront nous faire découvrir leur quatrième opus à la fois angoissant et somptueux (comme un cercueil). Avec leurs rythmes accrocheurs, ils mettent en scène des tourments allégoriques lancinants qui, chantés d’une voix vaporeuse, particulièrement étrange et bouleversante, peuvent faire un bien remarquable.

Mémorable

L’exposition Moments retenus, au barrage du bassin jusqu’au 26 avril. Photo: Marie-Josée Hardy

Le barrage du bassin, à la Centrale Chicoutimi, retient bien plus que des torrents depuis le 13 avril. Certains diront peut-être qu’il s’agit d’un endroit un peu inhabituel pour présenter une exposition comme Moments retenus. Pourtant, une telle construction s’érige parmi les symboles les plus imposants de notre patrimoine régional. Alors pour donner accès à ces quelques objets qui retiennent la mémoire des gens d’ici…

Ce sont les étudiants du cours Histoire du design de l’UQAC qui ont fait la collecte de différents objets à la valeur patrimoniale inestimable; de la peau de renard trappée par un aïeul au dé à coudre qui a protégé plusieurs générations de doigts, en passant par la machine à gommes de notre enfance et l’incontournable boîte à outils conçue à la fin du XIXe siècle, tout est prétexte à sonder nos racines. C’est à un rendez-vous avec l’histoire de familles d’ici que nous sommes conviés. Ceux qui ont manqué le vernissage s’en mordront les doigts, car l’événement a rassemblé plusieurs membres des familles respectives, qui n’étaient pas avares de croustillantes anecdotes entourant les artefacts exposés… Par contre, il est toujours possible de visiter l’exposition jusqu’au 26 avril, de 12h à 18h, une bonne façon de renouer avec le passé et de voir à quel point nos racines s’entrelacent.