Pop Culture : Les irréductibles
Société

Pop Culture : Les irréductibles

Je prépare actuellement une série d’articles, une tournée de la région, cherchant à découvrir et à faire découvrir notre fabuleux coin de pays. Au gré des coulées qui creusent le territoire, arpentant le paysage, je fendrai l’horizon et me laisserai séduire, pour ensuite vous inviter dans mon sillon.

Donc, enthousiaste, je prépare cette série d’articles, et cherchant à documenter mes découvertes, fouillant dans Internet, je découvre un outil tout à fait approprié, mis à notre disposition par la Ville de Saguenay (www.ville.saguenay.qc.ca). Un portail monumental brossant un tableau de la cité – certes un peu optimiste et flatteur, mais tout de même pertinent.

De l’appel à la contribution des citoyens – dont le patriotique "Dites-nous où se trouvent les nids-de-poule…" – jusqu’aux indications primordiales quant au paiement des taxes ou au ramonage des cheminées, tout y est. J’y trouve aussi une foule de renseignements concernant les attraits touristiques offerts pour la période estivale.

Curieux de nature – eh oui! on ne se refait pas! -, je continue de naviguer, découvrant un peu plus la vivacité de cette culture régionale que nous tentons de mettre à l’avant-plan entre les pages du Voir.

Bien sûr, le bât blessa.

Dans une section s’adressant aux citoyens, une courte vidéo promotionnelle, sucrée à souhait. À go, lançons-nous des fleurs. Pourquoi pas? Il est important de développer un sentiment d’appartenance envers ce milieu de vie que nous partageons: "Cette ville, c’est NOTRE ville: Saguenay!", comme le mentionne avec un semblant de fierté le narrateur. Des prises de vue non sans intérêt, un montage tout ce qu’il y a de plus respectable, me voilà tout émoustillé!

Et vlan. En pleine figure. Si ça n’avait pas été une métaphore, je crois que j’en aurais perdu quelques dents. Mon extase aura duré 51 secondes, jusqu’à ce que, alors que la narration toujours aussi suave vantait "une ville qui se démarque par sa vie urbaine intense…", on présentait une image du monstre américain de la vente au détail, Wal-Mart. Est-ce ce qui représente le mieux l’intensité de notre vie urbaine, peu importe ce que ça veut dire? Pour ma part, Corneau Cantin, ou n’importe laquelle de ces entreprises florissantes qui sont nées ici et dont, je le crois, nous avons le droit d’être fiers, aurait mieux fait l’affaire.

Pas question pour moi de sortir dans la rue, de lancer des pavés en exigeant de la Ville qu’elle reprenne position dans ce dossier épineux de la fermeture du magasin Wal-Mart de Jonquière, qui reste une plaie encore vive après un peu plus d’un an. Mais il me semble délicat que, dans un document visuel promotionnel, la Ville se serve de l’image d’une entreprise ayant mis à la rue 180 travailleurs, parmi les plus courageux associés endoctrinés par la multinationale, qui en compte plus de 1,4 million partout en Amérique du Nord. Ça a beau être la succursale de Chicoutimi, ça reste Wal-Mart, avec tout ce que ça représente.

Évidemment, 180 Saguenéens, sur une population de 150 000 habitants – dixit la vidéo dont il est question ici -, c’est peu. Mais leurs efforts pour acquérir le respect devrait être un modèle pour une région dont le désir est celui de se démarquer.

Je n’ai pas plus l’intention de faire le procès de la compagnie, de vous servir ce paquet d’arguments délavés que la gauche-à-gogo scande dans les cafés parce que c’est de bon ton. Nous en avons assez entendu parler, surtout ici, une des régions ayant le plus goûté à la férule du monstre américain. Il s’agit de recentrer notre mire: comment un document promotionnel ayant l’aval de la municipalité peut-il arborer impunément le logo d’une entreprise qui, au-delà de ses politiques douteuses dont les médias sérieux font leurs manchettes, a laissé tomber non seulement ses employés de Jonquière, mais du coup, la ville elle-même?

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SPÉCIALE K

Florence K présentera au Café Cambio son nouvel album intitulé Bossa Blue.

La chanteuse Florence K, qui a charmé pendant le Festival Jazz et Blues Héritage, sera en spectacle au Café Cambio, le 27 mai. Elle présentera son nouvel album intitulé Bossa Blue, son premier enregistré en studio. Un article complet s’intéressant à son nouvel album est exclusivement disponible dans la section Musique du site.

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AUTRES RENDEZ-VOUS

Les 26, 27 mai, à 20h, et le 28 mai, à 14h, à la Tourelle du Collège d’Alma, l’école de danse Station Jazz présente un spectacle intitulé Versatile. C’est plus d’une vingtaine de chorégraphies qui seront présentées, abordant, outre le jazz, le hip-hop et la danse moderne. Enfin, le 27 mai, la formation rock électro-pop Robopop présentera un spectacle au bar Chez le Diable de Chicoutimi.