Le Kudsak : Réincarnation du Kudsak
Évincé du campus universitaire, le Kudsak renaît de ses cendres et s’installe " en bas de la côte ", au sous-sol du bâtiment qui abrite le Resto-Pub L’Entre-Pot.
Karine Bellerive
Les difficultés du bar étudiant perduraient depuis quelques mois déjà lorsque la direction de l’université a décidé de ne pas renouveler son contrat de location avec la Fédération étudiante universitaire (FEUS), qui sous-louait le local à Gestion Kappa, propriétaire du Kudsak. Le principal problème concernait la capacité d’accueil, sous-estimée pour les uns et légitime pour les autres. Les négociations n’ont pas permis aux parties de s’entendre. "Ils nous ont dit très honnêtement qu’ils ne pouvaient pas fonctionner avec une capacité de 304 personnes, soit la norme à respecter. On ne pouvait pas renouveler avec une clause de délinquance. C’est une question de sécurité", explique le vice-recteur à la communauté universitaire, Jean Desclos.
Devant l’impasse, les propriétaires et gérants du Kudsak, Frédéric Chevalier, David Gagné et Sébastien Perron, ainsi que la gérante du Resto-Pub L’Entre-Pot, Catherine Lafaille, se sont portés acquéreurs du bar situé au 2155, rue Galt Ouest. Le Kudsak sera logé au sous-sol de l’endroit, tandis que la mezzanine accueillera le Baü Lounge (prononcer Ba-U) dès la fin juin. L’ouverture officielle du Kudsak a eu lieu mercredi dernier, mais le sous-sol ne sera prêt qu’à la fin août. "On reprend les mercredis pichet et on prévoit des 5 à 7 avec des chansonniers sur la terrasse", note Catherine Lafaille.
LE CAMPUS DÉSERTÉ
Pour l’instant, aucun bar étudiant ne remplace le Kudsak sur le campus. "J’ai essayé d’arriver à ce que le bar reste ouvert en juin, mais ça n’a pas fonctionné", mentionne Jean Desclos. Ce dernier signale que des ébauches de projets lui ont été soumises par la FEUS, mais que rien n’est encore décidé. Selon lui, toutes les avenues doivent être examinées. "Peut-être que ce n’est pas essentiel d’avoir un bar sur le campus. Peut-être que le bar ouvert par Gestion Kappa peut répondre à un certain nombre de besoins."
M. Desclos affirme que l’université ne prendra pas de décision unilatérale. "Pour ma part, je favorise l’existence d’un pub. Je crois que c’est plus compatible avec le milieu universitaire. Mais c’est à voir avec les étudiants. Ce sont eux qui vont en profiter." Les dirigeants de la FEUS, qui souhaitaient que le bar soit rapidement remplacé, ont revu leur position. "Comme Gestion Kappa a ouvert un bar en bas de la côte, on est moins pressés d’en avoir un sur le campus", souligne le président, Pascal Rousseau. Une décision à ce sujet devrait être prise lors de la prochaine réunion du conseil d’administration.
Par ailleurs, la FEUS caresse toujours son projet de pub universitaire, créé en partenariat avec le Regroupement des étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) et la Coopsco. "Nous voulons nous inspirer du pub universitaire de l’Université Laval et construire un nouveau bâtiment, davantage central sur le campus." Pascal Rousseau note que la formule coopérative envisagée leur éviterait de se soucier de la profitabilité. "Ce projet pourrait voir le jour d’ici deux ou trois ans", estime Pascal Rousseau.