La semaine dernière, j’assistais au lancement médiatique de l’expo de Cai Guo-Qiang présentée à l’Espace Shawinigan par le Musée des beaux-arts du Canada. Nous devions être une cinquantaine à attendre patiemment le moment où nous pourrions enfin pénétrer dans la salle. Avant, nous avions eu droit à l’habituel déroulement protocolaire et à une prestation de l’équipe japonaise ayant participé au montage du spectaculaire travail de l’artiste chinois. Gonflée de fierté, celle-ci nous avait offert une musique traditionnelle. Un cadeau magnifique puisqu’on ne la joue habituellement une seule fois par année en hommage aux ancêtres. J’avais l’impression d’assister à un événement unique.
À ce sentiment noble se mêlait une drôle de gêne, aussi. Car à cet instant précis, je saisissais qu’ici, au Québec, nous n’avions aucun culte de la tradition, que notre passé avait été rayé de la mappe, que notre histoire s’arrêtait quelque part en 1960. Chagrinée, je me suis dit que je devais sûrement me tromper. Nous devions bien avoir un rituel, non? J’ai fouillé tous les recoins de ma mémoire. J’ai trouvé, après quelques secondes de désespoir: la fête nationale! Une image bien polie d’une foule d’individus heureux de se réunir pour chanter leur fierté d’être Québécois, une foule d’individus qui vomissent à l’unisson leur trop-plein d’alcool. Je me retrouvais au point de départ. Est-ce possible que notre peuple avance droit devant lui sans jamais se retourner, qu’aucun des arbres qu’il plante ne prenne racine? Certains diront que notre histoire est trop jeune pour les traditions. (???) À ce que je sache, notre histoire commence avec celle des peuples autochtones. Et les colonisateurs devaient avoir leurs rituels, leurs croyances. Bref, ça me fait drôle de constater que derrière moi gît un énorme trou noir…
MALI NOUS EMMÈNE
Christophe Mali. |
J’ai eu le bonheur d’entendre Je vous emmène, le tout premier album solo de Christophe Mali, chanteur de Tryo. Celui-ci nous propose des univers sensibles, des courtes histoires qui semblent avoir été pigées dans notre quotidien. L’artiste fait peut-être référence à la France, mais on a tout de même l’impression que les lieux nous appartiennent, qu’on a peut-être croisé le regard d’un de ses personnages. Ma pièce favorite se révèle le premier extrait envoyé aux radios: Le Premier Amour. Cette chanson ensoleillée nous rappelle légèrement Brassens ou Thomas Fersen. Prenez note que Mali sera de passage au Maquisart, le vendredi 16 juin.
BNSC
BNSC: détail d’une oeuvre de Michel Goulet. |
Le BNSC n’est pas le nom d’une nouvelle station de radio, c’est plutôt la contraction de la Biennale nationale de sculpture contemporaine de Trois-Rivières, qui débute le vendredi 16 juin. Présenté dans trois lieux différents, soit la Galerie d’art du Parc, la Maison Hertel-de-la-Fresnière et le Centre d’exposition Raymond-Lasnier, l’événement réunit le travail de 14 artistes canadiens qui ont créé une oeuvre inédite sur le thème Le Temps du vertical et de l’horizontal. Entre autres, Aganetha Dyck propose une oeuvre intéressante, qui met en scène une dizaine de poupées Barbie momifiées par le travail naturel des abeilles. À voir! Info: www.galeriedartduparc.qc.ca.
DOBACARACOL
DobaCaracol. |
Et ne manquez pas le spectacle de l’énergique duo DobaCaracol au Moulin Michel de Gentilly, le samedi 17 juin. Par ailleurs, son album Soley, certifié or, a été lancé en mai dernier en France.