Pop Culture : Ouïr l'écho
Société

Pop Culture : Ouïr l’écho

Je le dis sans ambages, j’ai été charmée dès l’an un par le mégaspectacle L’Écho d’un peuple. Ayant gardé de féeriques souvenirs d’enfance de La Fabuleuse Histoire d’un royaume au Saguenay, j’avais de grandes attentes à l’endroit de ce spectacle "à grand déploiement" sur l’histoire de la présence française en Amérique. Et l’équipe était si enthousiaste, les entrevues si convaincantes que c’est avec emballement que je me rendis en août 2004 pour la première fois à Casselman, dans l’Est ontarien, faisant un arrêt obligatoire à Saint-Albert pour goûter son fameux fromage. Dès l’arrivée, on entre dans le Pays de L’écho, avec l’accueil chaleureux des bénévoles en costumes d’époque, de l’animation d’avant-spectacle et des airs plein les oreilles. Cette première saison nécessitait tout de même des ajustements sur le plan technique, notamment l’amélioration de certaines tableaux, ainsi qu’en matière de jeu. L’équipe de Francoscénie, attentive à son public, commandait à l’issue de cette première saison deux sondages à des finissants en relations publiques de La Cité collégiale, pour cibler les points à perfectionner. Les deux saisons qui allaient suivre faisaient état de ce renforcement…

D’abord, je dois dire que les textes des 14 tableaux sont de bonne qualité, bien que la narration ait été faite avec un tel souci de l’articulation que c’est parfois "surjoué", mais autrement, jeunes et moins jeunes peuvent suivre l’histoire aisément. Beaucoup de "matériel" historique doit être livré dans cette fresque de quatre siècles, et le défi était justement de sortir du "cours d’histoire" bourreur de crâne pour livrer pleinement sa dimension artistique.

L’Écho d’un peuple ne révolutionne pas le genre: des tableaux défilent pour raconter une histoire avec une narration convenue, des chansons légères et des décors imposants. Mais malgré cela, L’Écho charme et se démarque. Est-ce le dynamisme contagieux des centaines de bénévoles qui ont grandi dans le projet? Est-ce l’aspect unique et bucolique de cet immense théâtre en plein air avec une rivière artificielle et des éléments de décor ingénieux? Ou encore la trame sonore imposante, que vous fredonnez encore au sortir du stationnement? Que sais-je? Mais la magie opère, surtout dans les tableaux très réussis de la Ruée vers le Nord et de la Guerre des épingles, et même dans les tableaux finaux où un hommage vibrant est livré aux artistes et artisans franco-ontariens et où le drapeau est brandi à grands coups de fierté. Franco-ontarien ou pas, on sourit devant cet élan et on se laisse volontiers enrober dans ce manteau patriotique…

Après les déboires financiers que Francoscénie a connus avant de se remettre de justesse sur les rails pour 2006, voilà que l’on parle encore de gradins un peu trop clairsemés depuis le début de la saison, et ce, malgré le fait qu’on ait réduit le nombre de représentations. Aussi, les différents rabais sur le prix des billets qu’offre Francoscénie ces derniers temps ne se font pas rassurants… "Le vent vient de tourner, assure le directeur des opérations, François Desormeaux. La semaine passée a été très bonne; vendredi et samedi derniers, il y avait quelque 1200 spectateurs, c’est très positif". Depuis peu, il en coûte seulement 5 $ pour les enfants de moins de 12 ans qui assistent au spectacle. "On a vu beaucoup d’enfants qui venaient et appréciaient énormément le spectacle, même les tout-petits, alors on a envisagé de faire une promotion pour eux, précise-t-il. C’est certain qu’on a besoin des spectateurs pour continuer… mais on ne parle plus de survie mais bien de vie pour le spectacle L’Écho d’un peuple,", conclut-il.

Pour tous les détails entourant le spectacle, qui se poursuit jusqu’au 19 août: www.francoscenie.ca.

ooo

L’étudiante en journalisme à l’UQAM originaire de Saint-Isidore Vanessa Racine alimente un blogue intitulé Franco-Ontarienne en exil… et a fait relâche cet été pour se consacrer à L’Écho, comme comédienne et assistante de production. Néanmoins, une tonne d’info et de photos "dans les coulisses" se trouvent sur son site: van-la-franco.hautetfort.com.

ooo

Après la rue Sparks à Ottawa il y a deux semaines, voilà que la place du Marché Vieux-Hull (rue Laval) sera animée par quelques comédiens et danseurs de L’Écho jeudi midi prochain (3 août), pour la démonstration de trois types de danses de la Nouvelle-France sur une musique et avec des costumes d’époque.

ooo

ART ÉCOLO

Dans la coquette municipalité de Montpellier, située dans la Petite-Nation, le Festival Recycl’art bat son plein depuis le 15 juillet. Plus de 50 artistes de l’Ontario et du Québec y diffusent leurs oeuvres et travaux, réalisés à partir de matières recyclées, récupérées dans la nature. Plusieurs sculpteurs notamment se produisent in situ et réalisent des oeuvres publiques sur le terrain du Centre régional d’art contemporain de Montpellier. L’exposition prend fin le 1er octobre. Info: cf.geocities.com/cracmontpellier.

ooo

SOUS LE PONT

Après des mois de juin et juillet ponctués de spectacles musicaux lors des Midis sous le pont, voilà que la série se fait théâtrale jusqu’au 23 août, avec la pièce bilingue Rencontre avec les esprits, qui raconte la riche histoire du canal Rideau. Ainsi, tous les mercredis, les résidents et visiteurs sont conviés à dîner sous le pont Plaza, près du CNA, en compagnie de contes, légendes, faits et folklore. Info: www.capitaleducanada.gc.ca/midissouslepont.