Maison familiale rurale : Apprendre en accéléré
Calquée sur un concept européen, la Maison familiale rurale de la MRC de Maskinongé offre à des étudiants de 14 à 18 ans la possibilité de compléter un diplôme d’études secondaires tout en apprenant un métier.
Les Maisons familiales rurales (MFR), qui privilégient l’apprentissage avec des mises en situation réelles, demeurent encore un concept méconnu au Québec. Celle de la MRC de Maskinongé, qui ouvrira ses portes le 23 août au coeur du village de Saint-Alexis-des-Monts, est seulement la troisième à voir le jour dans la province. Lumière sur un projet alternatif qui risque de faire des petits.
L’école telle qu’on la connaît ne convient pas à tout le monde. Certains adolescents se sentent mal à l’aise avec le système d’apprentissage, qui demande de longues périodes de concentration sans bouger; d’autres, pressés de se retrouver sur le marché de l’emploi ou de se joindre à l’entreprise familiale, raccourciraient bien leurs études de quelques mois. Pour ces jeunes, la MFR de la MRC de Maskinongé, qui est chapeautée par la commission scolaire de l’Énergie, se révèle une option fort intéressante, car elle applique un programme d’enseignement où pédagogie et expérimentation s’entremêlent. En classe, même les matières obligatoires telles que le français et les mathématiques font un lien avec le monde du travail. "Tout est ramené à l’emploi afin que le jeune ne décroche pas facilement. C’est pour lui montrer que tout ce qu’il va apprendre dans ses cours pourra être transposé dans sa vie professionnelle, qu’il va en avoir besoin dans sa vie réelle après", raconte Sarah Pellerin, agente de communications.
Un drôle de concept, donc. "C’est vraiment spécial ce qu’on veut faire. On veut recréer l’espace d’une famille en même temps qu’un lieu d’apprentissage. C’est de l’alternance travail-études. C’est deux semaines à l’école et deux semaines en milieu de stage. Pendant les deux semaines qu’il est à l’école, l’élève vit en résidence avec les autres jeunes, l’animateur et le cuisinier. Il dort à la résidence et va à ses cours le jour. Pendant les deux autres semaines, il reste chez le maître de stage", explique-t-elle.
Trois formations – une quatrième est à l’étude -, qui répondent à des besoins criants du milieu, sont offertes: production laitière, abattage manuel et débardage forestier, protection et exploitation de territoires fauniques. La première s’adresse aux futurs propriétaires de fermes laitières. Elle s’articule autour de l’élevage et de l’entretien de bovins laitiers ainsi que de la commercialisation de produit. On estime à 98,3 % le taux de placement dans ce domaine. Le deuxième programme amène l’élève à développer des compétences relatives à l’abattage manuel d’arbres marchands sur pied et à leur transport jusqu’à une route praticable. Il a été évalué que 82 % des élèves devraient dénicher un emploi après l’obtention de leur diplôme. Finalement, la formation en protection et exploitation de territoires fauniques permet aux jeunes d’acquérir de vastes connaissances et habiletés reliées à la nature. Près de 80 % des finissants devraient obtenir un emploi – 75 % des emplois sont reliés au domaine.
Les trois programmes s’adressent aux jeunes de la région âgés de 14 à 18 ans qui ont terminé leur 2e secondaire. Une fois leur formation réussie, ils obtiendront un diplôme d’études secondaires et un diplôme d’études professionnelles.
La Maison familiale rurale de la MRC de Maskinongé
819 228-5921, poste 265
www.mfr-maskinonge.ca