Pop Culture : La minute de gloire
Société

Pop Culture : La minute de gloire

Les conférences de presse se transforment souvent en événements ennuyants, où défilent quantité de personnages venus faire valoir leur contribution et ressassant toujours les mêmes clichés. "Une équipe passionnée", "un événement incontournable", "une vitrine unique", "une année charnière"… Celle des Découvertes de la chanson de Magog, lundi dernier, représentait un modèle du genre. Convoqués pour rencontrer les candidats à cette 10e édition, les journalistes ont dû se taper le mot du maire, ceux du député provincial et du député fédéral avant de se faire lire la longue liste de commanditaires, tous présents dans la salle et contents de se faire applaudir pour les dollars investis dans l’événement. Le tout, animé par le représentant d’une radio cherchant par tous les moyens à grignoter sa part de marché dans la région. Il en a d’ailleurs profité pour ploguer, lui aussi, la précieuse collaboration de sa station aux Découvertes.

Quand Garou et Marilou, le parrain et la marraine des Découvertes, sont venus présenter les candidats, qui s’entassaient comme des sardines sur la scène du Liquor Store, je me suis questionnée sur la pertinence des concours de chanson. Au Québec, la quantité de ce genre d’événement est inversement proportionnelle au nombre d’élus dans le métier. Star Académie, Granby, Petite-Vallée, Saint-Ambroise, les Découvertes de la chanson de Magog, le Tremplin de Dégelis… Des 247 candidats qui se sont pointés aux auditions des Découvertes remplis d’espoir, et même des 32 qui ont finalement été retenus, combien feront carrière dans la chanson? Pour Garou et Marilou, combien de chanteurs ratés qui mettront du beurre de pinottes sur leurs toasts, rêvant en vain au moment où ils perceront dans le métier? Et comme les organisateurs de tous les événements, ceux des Découvertes ambitionnent bien sûr de grandir d’année en année, d’attirer toujours plus de participants venus chercher leur minute de gloire.

Certes, les candidats ne visent pas tous la carrière et la plupart viennent même y chercher une raison de se dépasser, de vivre le trac de la scène et de bénéficier des ateliers donnés par des professionnels du milieu. Mais j’ai bien peur que le fait de côtoyer un Garou et une Marilou leur fasse rêver à une célébrité à laquelle ils ne goûteront jamais. Surtout que le concours ouvre la porte à des enfants de 10 ans, si facilement impressionnables.

Le directeur artistique et fondateur de l’événement, Jean-Claude Gosselin, a pris la peine de mentionner que le concours était axé sur la diffusion. Et les formations traitent des relations de presse, des médias, de la gestion de carrière… Peut-être qu’on devrait aussi songer à engager des psys, qui donneraient de précieux conseils pour gérer les espoirs déçus.

Le concours se tient du 15 au 17 septembre au Vieux Clocher de Magog. Info: www.decouvertesdelachanson.com.

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OÙ SORTIR?

Les productions À double tranchant donnent la dernière représentation de leur pièce de théâtre improvisée Tigalo le 26 août à 20h sous le préau du Centre Julien-Ducharme à Fleurimont.

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Depuis mardi, Jean-Marc Parent investit la scène du Vieux Clocher de Magog pour une série de représentations qui se poursuit jusqu’au 2 septembre.

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Le Festival des rythmes d’Afrique prend son envol mardi à 17h au Loubards avec la captation de l’émission Arts d’oeuvre, animée par Sylvie L. Bergeron. Le lendemain, au même endroit, Annie Ébène chantera dès 21h.