6e édition du Future of Music Policy Summit : Des lendemains qui chantent?
Du 5 au 7 octobre, l’Université McGill accueille la 6e édition du Future of Music Policy Summit, l’occasion de faire le point sur l’avenir de la musique à l’heure numérique. Entretien avec Donald MacLean, le doyen de l’école de musique Schulich.
"Que va-t-il arriver à nos étudiants après leurs études?", s’interroge Donald MacLean, le doyen de l’école de musique Schulich de l’Université McGill. Le futur de la musique et des musiciens… c’est justement l’enjeu principal de la 6e édition de la grande conférence annuelle Future of Music Policy Summit, qui se tiendra à Montréal du 5 au 7 octobre à l’invitation de l’Université McGill et du festival Pop Montréal.
"Cette conférence aborde toutes les questions techniques, technologiques, politiques, légales, géopolitiques, scientifiques, qui risquent d’avoir de grandes répercussions sur notre travail dans un avenir proche", explique Donald MacLean. "Si les artistes veulent reprendre le contrôle de leur art, face à l’expansion du marché noir de la chanson, il faut qu’ils connaissent parfaitement les évolutions technologiques, que les nouvelles possibilités de capture, de livraison, de fabrication et de conservation de la musique n’aient plus de secrets pour eux et qu’ils réfléchissent aux enjeux légaux, comme on le fait actuellement en Europe", affirme le professeur. Comment concevoir une carrière au sein d’un orchestre symphonique à l’heure où deux musiciens qui se trouvent à des milliers de kilomètres peuvent jouer ensemble grâce à des technologies de pointe? Comment vendre sa musique en ligne? Comment se faire connaître à l’époque des blogues, dans un paysage médiatique en constante évolution? Comment défendre ses droits d’auteur à l’échelon international? Quelles sont les possibilités pour les musiciens dans l’univers des jeux vidéo?
MODÈLE QUÉBÉCOIS
Au cours de cette conférence sur le futur de la musique, toutes ces questions et de nombreuses autres seront abordées par des experts, des artistes, des organismes et des acteurs du monde musical venus de tous les horizons. Le musicien David Byrne, Don de Vito, producteur de Bob Dylan et de Tony Bennett, ou Bob Ezrin, du groupe Universal, échangeront leurs points de vue avec des membres d’organismes comme la SOCAN (Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), le CRIA (Canadian Recording Industry Association) ou l’IODA (Independent Online Distribution Alliance), mais aussi avec des artistes et des producteurs d’ici, comme Nick Diamonds du groupe Islands, Mathieu Cournoyer du groupe Malajube, Jeff Waye du label Ninja Tune ou Gourmet Délice, manager des collectifs québécois Bonsound, Le Nombre et Blow The Fuse. Même Kent Nagano, le directeur artistique de l’OSM, viendra mettre son grain de sel.
"C’est la première fois qu’une édition de ce sommet se déroulera en dehors des États-Unis. Les Américains sont très curieux de notre industrie musicale. Ils se demandent comment nos artistes et nos maisons de disques francophones font pour s’en sortir si bien dans le contexte actuel. Ils connaissent Daniel Bélanger, Luc Plamondon, Céline… Nous allons avoir l’occasion de leur montrer la richesse de notre scène culturelle et de diffuser nos idées. Je crois que le Canada et le Québec peuvent jouer un rôle décisif pour les artistes en montrant la voie du compromis entre les intérêts des grandes multinationales et des petites compagnies", affirme le musicien.