David Byrne : Le biz selon Byrne
Société

David Byrne : Le biz selon Byrne

David Byrne, l’artiste conceptuel et "once in a lifetime" frontman du groupe néo-bizarre Talking Heads (1977-1992) vient nous parler du futur de l’industrie du disque. Hummm.

L’homme éclate de rire au bout du fil… Effectivement, l’idée que David Byrne, artiste protéiforme au talent débridé, puisse se glisser dans le costume d’un conférencier participant à un grand colloque international sur le futur de l’industrie musicale a quelque chose de suspect, et même pour lui! Il retrouve cependant son sérieux: "Les artistes, dans bien des cas, sont aujourd’hui dans une position qui les oblige à s’intéresser de près aux développements de l’industrie, et à accepter une certaine responsabilité dans la partie business de leur travail. Les changements très rapides qui surviennent dans l’industrie offrent la possibilité aux artistes de s’impliquer davantage et d’en retirer des bénéfices, afin d’augmenter leurs chances de survie." En effet, les magasins de disques ont tendance à disparaître, ce qui n’augure rien de bon pour quelqu’un qui vit de la vente de ce genre de produits. "Ici, à New York, il s’en ferme constamment; ce sont le petits magasins qui survivent, ceux où l’on conseille l’amateur, parce qu’ils offrent un service que les gros n’ont de toute façon jamais offert. Moi, j’achète encore beaucoup de disques et je pense que le système de téléchargement a encore à être perfectionné. J’ai des CD qui ont 20 ans, et je peux les écouter dans n’importe quel type de lecteur… Je ne veux pas me faire dire que je ne peux pas l’écouter sur celui-là, pour une quelconque question d’incompatibilité."

Si les magasins de disques disparaissent, le chemin semble tout tracé… "Ça signifie que tous les entrepôts de disques, les camions qui les transportent, tous les employés de compagnies de disques et de magasins, et tout ce plastique, tout ça, c’est le passé. Ça fait beaucoup de monde! C’est un très gros morceau de la business, et ce coût de production n’existe plus. Je pense qu’un très bon pourcentage de ce coût devrait être retourné aux artistes… C’est là que la discussion doit commencer."

Trente ans après Talking Heads: 77, David Byrne se fait toujours l’avocat de la devise punk Do it yourself. Il donnera une conférence sous le thème "Record Companies: Who Needs Them?", le 5 octobre, à 14h, à la salle Pollack, dans le cadre du sixième "Futur of Music Policy Summit".