Pop Culture : Il était un petit navire
Société

Pop Culture : Il était un petit navire

J’en avais parlé dans la toute première Pop culture, nouvelle mouture: Le Vaisseau lunaire de Louis Chavignier (Voir, 1er juin 2006). Même s’il vogue sur les eaux du lac des Nations depuis le début de l’été, ce n’est que la semaine dernière qu’il a été officiellement inauguré. C’est que la Ville attendait que le panneau d’interprétation de l’oeuvre soit installé avant de lui donner tout le lustre mérité.

Mais le panneau en question ne raconte pas toutes les intempéries que le navire a dû affronter avant de se rendre à bon port. Commandée par le gouvernement français pour Expo 67, l’oeuvre a été enlevée au début des années 80, car elle ne cadrait pas avec la tenue des Floralies. L’artiste étant décédé à ce moment, elle a été confiée par sa veuve au professeur d’histoire de l’art et critique Yves Robillard, qui a dû l’installer sur son propre terrain. C’est lui qui en a fait don à la Ville après plusieurs tentatives restées vaines. Pendant qu’elle patientait chez lui et ensuite chez son ami Serge Beaumont, elle a failli se retrouver au centre-ville de Montréal, partir pour la Colombie-Britannique, retourner à son site d’origine – où se trouve maintenant le Casino de Montréal -, au musée de la Chine… C’est en 2004 que se dessine enfin la voie du lac des Nations. "Je pense qu’elle a trouvé sa place!" a lancé Yves Robillard en conférence de presse.

Promoteur de l’acquisition de l’oeuvre, le consultant en arts visuels Bertrand LaPalme me mentionnait que deux ans ont été nécessaires pour planifier toutes les étapes de ce dernier voyage du Vaisseau lunaire. "Ça me donne juste le goût de proposer autre chose", me confiait-il nullement découragé par l’ampleur des démarches.

Pour Bertrand LaPalme, les oeuvres d’art public deviennent souvent les symboles d’une ville. En plus d’être une grande richesse pour Sherbrooke, elles peuvent s’avérer un outil intéressant pour développer les connaissances du public en arts visuels.

Je partage tout à fait son point de vue. Mais mon constat après avoir assisté à cette conférence, c’est que j’ai de la chance de pouvoir bénéficier de tous les renseignements, de voir les dessous des expositions, parce que des artistes ou des promoteurs sont sur place pour m’expliquer leur démarche. Mais tous n’ont pas cette chance. Les arts visuels me semblent parfois confinés dans une bulle difficilement atteignable: des galeries et des musées souvent muets et aseptisés; de jolis lieux publics, mais derrière un panneau aux renseignements incomplets. La situation m’attriste parce que je ressens souvent de vibrants coups de coeur en me laissant imprégner par la démarche et le travail d’un artiste.

Je me demande parfois comment on pourrait crever cette bulle et quelle est la relation réelle du public avec les arts visuels. Quelle est votre relation avec les arts visuels?

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PRENDS ÇA COURT!

La série Prends ça court! s’arrête au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke les 16 et 23 octobre à 19h à l’occasion de la série Regards. Au menu: une sélection des meilleurs courts métrages québécois et de la planète. Le directeur de Prends ça court!, le Sherbrookois d’origine Danny Lennon, sera sur place avec des réalisateurs québécois pour rencontrer le public.

www.centrecultureludes.ca

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THE DAZE

Le trio jazz The Daze lance son album Wood Session vendredi à 19h au Vieux Colombier. Sur cet enregistrement, David Élias et les frères Charles et Mathieu Désy revisitent des pièces de Tom Waits, des Colocs, de Neil Young et de Nirvana avec guitare, voix, saxophone et contrebasse.

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DAÏKO ET LE CITOYEN

Deux groupes de Sherbrooke, Daïko et Le Citoyen, sont en spectacle au bar Le Magog vendredi avec Uberko. Le lendemain, les Gars Trans jouent au même endroit, à 22h.