Pop Culture : Ode à Lorraine
J’ai signé il y a quelques semaines une chronique sur les arts visuels, où je me questionnais sur la relation du public avec les arts visuels. Dans ce papier, je n’ai pas parlé du travail d’une femme qui en fait beaucoup pour enlever la cloche de verre qui me semble emprisonner les arts visuels: Lorraine O’Cain de la Galerie des artistes du Canton à Magog. La première fois que j’ai mis les pieds dans sa galerie, j’avais été surprise par la bonhomie de cette femme loquace, qui parle avec une passion contagieuse de ses artistes et de leurs oeuvres. J’avais été étonnée par la couleur de la salle d’exposition: un orange vif qui ne me semblait pas rendre justice aux oeuvres. J’avais cru que les expositions présentées n’offraient peut-être pas la même valeur artistique que celles d’un centre d’artistes comme Créatio ou comme la Galerie Horace.
Pourtant, cette propriétaire de galerie privée a un don pour créer des événements collectifs mettant en valeur des artistes d’ici, qu’ils soient peintres, graveurs, photographes ou sculpteurs. Elle sait mettre sur pied des événements rassembleurs, comme les Journées de la sculpture, dont la prestigieuse porte-parole était nulle autre que Marina Orsini. Convaincante, Lorraine est même allée chercher Yves Desgagnés à titre de porte-parole de sa prochaine exposition, La Photographie en Estrie, juste au moment où il s’apprête à sortir sa version cinématographique de Roméo et Juliette.
Voilà trois ans que je côtoie Lorraine, qui a fait beaucoup pour mon éducation aux arts visuels. C’est grâce à elle que j’ai connu le travail des sculpteurs Régis Canuel et Shannon Cooney. Elle a aussi exposé Quinze, quelques années avant que le Musée des beaux-arts de Sherbrooke ne lui consacre, cet automne, une magnifique exposition.
Avec son enthousiasme contagieux – et, avouons-le, ses talents de vendeuse -, Lorraine est en train de m’aider à monter ma propre petite collection d’oeuvres d’art. J’ai acquis grâce à elle deux sculptures-récupération d’Antoine Théorêt, une gravure de Richard Séguin et un cadre goutte-à-goutte de Matthieu Binette. Et je crois qu’il ne s’agit que d’un début, puisque chaque fois que je mets les pieds à la Galerie des artistes du Canton, j’ai le goût de repartir avec une toile ou une sculpture.
Dimanche, en allant voir La Sculpture en Estrie, une exposition qui se poursuit jusqu’au 5 novembre, j’ai remarqué à quel point elle touche les oeuvres qu’elle expose. Quand je lui en ai fait la remarque, elle m’a dit: "Les sculptures, il faut les toucher!" Et elle m’incitait à faire de même pour pleinement sentir le travail des artistes. Lorraine a donc une façon bien à elle de faire avancer la cause des arts visuels; en les désnobisant.
CROIRE EN SES RÊVES
Je ne leur ai parlé qu’une demi-heure, mais j’ai trouvé leur passion du voyage contagieuse. Lynda Paquette et Martin Parent proposent, au Vieux Clocher de Sherbrooke, une série de conférences sur les pays qu’ils ont visités. La prochaine, le 7 novembre à 19h30, porte sur la Patagonie et la Terre de feu. Ces deux géologues de formation amalgament leur vécu de voyageurs avec une mine de renseignements géographiques et historiques. Chaque conférence est bonifiée d’une centaine de photos et de musiques découvertes durant les périples. "On voyage de façon spontanée et locale. On veut avoir les contacts les plus naturels avec la population."
KINOVEMBRE
La prochaine soirée Kino a lieu le mercredi 8 novembre à 19h30 au Théâtre Granada. Des stagiaires du Carrefour solidarité internationale de Sherbrooke y présenteront des documentaires réalisés lors de leur stage à l’étranger.