Le secteur des mines : Secteur d’avenir
Le secteur des mines et de la métallurgie est présentement en criant besoin de main-d’oeuvre. Avec une pénurie qui s’annonce importante, l’industrie et les lieux de formation (cégeps et universités) font une offensive importante pour démystifier les métiers des métaux.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes! À terme, ce sont plus de 80 000 emplois dans le secteur des mines et de la métallurgie qui seront disponibles. Le manque de main-d’oeuvre fait déjà craindre de graves problèmes à cette industrie.
Graves? Pas si on veut travailler dans ces secteurs! En effet, le manque de main-d’oeuvre donne un avantage comparatif exceptionnel aux diplômés qui se dirigent dans cette branche pas aussi austère qu’on pourrait le penser.
TRAVAILLER POUR LES MINES
Bien que méconnu, le génie minier est au coeur des activités humaines. "Il ne faut pas oublier que près de 90 % des objets que nous utilisons quotidiennement proviennent de métaux ou de minéraux, explique Gaétan Laroche, directeur du département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de l’Université Laval. Le rôle de l’ingénieur minier, qui s’occupe de trouver et d’extraire les roches d’où proviennent ces métaux, est donc essentiel à l’activité humaine."
Les conditions de travail sont un des avantages marquants des professions reliées aux études en génie minier. "La demande excède 100 % des diplômés, annonce Gaétan Laroche. Il en résulte que les ingénieurs formés dans notre secteur sont les mieux payés à la sortie de l’université." En effet, le salaire moyen d’un ingénieur minier à sa première année avoisinerait les 60 000 $. "L’autre avantage de travailler dans le secteur des mines pour les futurs diplômés est que le départ à la retraite massif des employés actuels va ouvrir un nombre impressionnant de postes. On peut penser sans risque de se tromper que les perspectives d’avancement sont excellentes pour ceux qui choisissent cette option. Ainsi, les défis et les conditions de travail seront exceptionnels pour qui s’en donnera la peine."
Afin de bien les préparer au milieu du travail, les étudiants en génie minier doivent faire des stages rémunérés en entreprise pendant leurs études. "Nous les encourageons à faire un stage à l’étranger. Il y a des ouvertures un peu partout dans le monde. Parmi tous ces endroits, l’Australie et l’Afrique du Sud sont des destinations que les étudiants aiment particulièrement."
Ces stages ont aussi pour avantage de mettre les futurs ingénieurs miniers au rythme international de l’emploi. "Avec la mondialisation des entreprises, les ingénieurs sont de plus en plus appelés à être mobiles, poursuit le directeur. La joute se joue maintenant à l’échelle internationale, et les compagnies recherchent souvent des gens ouverts sur le monde." Naturellement, ce ne sont pas tous les emplois en génie minier ou en génie métallurgique qui forcent à s’établir à l’étranger, mais le goût de l’aventure est certainement un atout pour relever les défis de l’industrie.
BESOINS MÉTALLURGIQUES
Le secteur minier n’est pas la seule composante de l’industrie des métaux à être en manque d’employés. Le secteur de la métallurgie craint également pour l’avenir. Pascal Gauthier, coordonnateur du programme de métallurgie du Cégep de Chicoutimi, explique que le vieillissement des employés est un facteur aggravant qui inquiète grandement l’industrie. "Il est certain que le renouvellement de la main-d’oeuvre est une préoccupation majeure. Elle est beaucoup plus âgée dans ce secteur d’activité que la moyenne québécoise." En effet, en 2002, 44 % des travailleurs de l’industrie métallurgique avaient plus de 45 ans et 12 % étaient âgés de 55 ans et plus. "Ce vieillissement laisse prévoir une importante pénurie de main-d’oeuvre dans les années à venir", renchérit le coordonnateur.
Quand on demande à Pascal Gauthier ce qui explique le manque de relève dans le secteur minier et métallurgique, la première réponse qui lui vient à l’esprit est liée à la méconnaissance de ces professions. "On se rend bien compte que peu de gens savent ce qu’on fait, explique-t-il. La majorité des étudiants qui s’inscrivent chez nous ont généralement un ami ou un membre de la famille qui travaille dans le milieu. L’ensemble des partenaires, du monde de l’éducation jusqu’à l’industrie, se rendent compte qu’il faut faire plus de promotion pour démystifier le secteur."
Mais justement, qu’est-ce que la métallurgie? "En fait, si le génie minier s’occupe de trouver les gisements et d’extraire le minerai, le rôle de la métallurgie commence une fois que l’on a la matière première", décrit Pascal Gauthier. La métallurgie est la science qui étudie les métaux, leur élaboration, leurs propriétés, leur traitement et leur mise en forme. "En fait, on part de la roche extraite d’une mine et on lui fait subir diverses étapes qui permettront de produire un métal. On se charge aussi de le mettre en oeuvre jusqu’à l’obtention d’un produit fini comme une suspension d’automobile, un cadre de vélo de montagne, une aile d’avion etc. C’est un secteur très stimulant qui donne la chance de toucher à de nombreuses activités technologiques et industrielles."
La formation en métallurgie permet donc de travailler à la production des métaux et dans l’industrie de la fabrication. Dans la première transformation des métaux, qui consiste à prendre la roche extraite pour en faire, par exemple, de l’aluminium, de l’acier ou du titane, on estime à 31 200 le nombre d’emplois au Québec, dont une grande partie seront à doter sous peu. L’industrie de la fabrication a aussi l’avantage d’offrir des emplois dans toutes les régions de la province. En effet, la répartition des emplois se fait de façon relativement équivalente entre les différentes régions du Québec, ce qui permet d’envisager de travailler près ou loin de ses racines, selon le choix!
RENSEIGNEMENTS
Génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de l’Université Laval
www.gmn.ulaval.ca
Technologie du génie métallurgique du Collège d’Alma et du Cégep Chicoutimi
www.calma.qc.ca www.cegep-chicoutimi.qc.ca