Pop Culture : Le Téléphone rouge
Ils sont jeunes, beaux et fougueux et ils ont décidé de foncer en ouvrant un nouveau bar-spectacle au centre-ville de Sherbrooke: Le Téléphone rouge. Au début, lorsque j’ai eu vent du projet de Geneviève Legault et ses amis, j’avoue que j’étais sceptique. Y a-t-il de la place à Sherbrooke pour une autre petite salle? N’a-t-on pas déjà le sous-sol du Bla-Bla, le bar Le Magog, Le Tapageur, le Loubards, Le Tremplin 16-30, le Vieux Colombier, la salle de Littorale, les Beaux Dimanches et le Café du Palais?
Mais quand j’ai mis les pieds là-bas, j’ai compris. J’ai compris que Sherbrooke n’avait pas encore de salle alternative officielle. Un lieu totalement libre où pouvaient se côtoyer soir après soir concert jazz, vernissage, show rock, prestation acoustique, soirée dansante et soirée de contes pour un public qui se déplace spécialement pour ces événements, sans avoir à subir les bavardages des habitués de la place. Ève-Marie Roy, qui a déjà organisé des shows au One Way, au Bla-Bla et à La Nef, pense bien qu’elle a trouvé sa place au Téléphone rouge, même si elle prévoit continuer à "booker" certains shows au Magog. "Ici, j’ai l’impression qu’il y a tout de suite une ambiance qui appelle au respect, souligne-t-elle. Des groupes comme Torngat ou ce genre-là, je vais être contente de leur présenter la place."
La première semaine de programmation témoigne d’un éclectisme certain. La formation jazz NDE part le bal jeudi à 21h30. Le vernissage de l’exposition collective Variations sur le téléphone rouge, à laquelle participent 14 artistes et une intruse (moi!), suit vendredi à 19h. DJ Sexyboy fera danser les invités pour le reste de la nuit. Samedi, c’est la grande soirée d’ouverture avec Misteur Valaire et ses invités. Dans les prochaines semaines sont attendus Tricot Machine (1er décembre), James Correa et Jason Bajada (2 décembre) ainsi que Call me Poupée et Bloodshot Bill (8 décembre).
Si les jeunes entrepreneurs jouissent d’une telle liberté, c’est peut-être parce qu’ils n’ont reçu aucune subvention pour leur projet. "On ne peut pas avoir de financement quand il y a le mot bar dans le projet, observe Geneviève Legault. C’est une bonne chose en bout de ligne, car personne ne tire les ficelles au-dessus de nous."
Déjà, l’équipe fait preuve d’idées rafraîchissantes. À la conférence d’ouverture, par souci environnemental, les habituelles pochettes de presse n’ont pas été distribuées. À quoi bon quand toutes les infos se trouvent dans le Web au www.letelephonerouge.ca? Et les toiles de l’exposition collective seront mises à l’encan le 17 décembre au profit de Tel-Jeunes. "Cette salle, c’est pour vous autres. On veut qu’elle appartienne à tout le monde et qu’elle représente tout le monde, lance Geneviève Legault. C’est notre nouveau terrain de jeu!" Comme elle le dit: longue vie au Téléphone rouge!
SOS PARC ORFORD
Alors que la saison de ski à Orford risque d’être annulée, les artistes engagés dans la bataille contre la privatisation de la montagne persistent et signent. Un nouveau spectacle est prévu au Théâtre Granada le 3 décembre à 15h pour financer le recours judiciaire contre le gouvernement du Québec. Animé par Serge Postigo et Marina Orsini, le spectacle mettra en vedette Clémence Desrochers et Richard Séguin. Le chanteur a d’ailleurs officiellement fait don de sa chanson Nos héritiers – Orford, à la cause. Pour plus d’info: www.sosparcorford.org.