Pop culture : Pour un flirt
Société

Pop culture : Pour un flirt

À mon grand enchantement, notre publication soeur anglophone, l’Ottawa XPress, met en page couverture Malajube cette semaine. Oui, oui, la formation montréalaise, qui ne chante qu’en français et qui se produira au Zaphod’s d’Ottawa le 13 décembre, se retrouve à la une d’une publication anglophone! Je ne cache pas ma stupéfaction puisqu’il est assez rare que mes collègues ennoblissent à ce point des artistes québécois et encore moins ceux ne s’exprimant que dans la langue de Molière! Et cela est représentatif d’une majorité de médias anglophones canadiens, qui ignorent grassement la scène musicale franco. Alors qu’en revanche, les médias francophones couvrent largement la production anglo. Pourquoi en est-il ainsi? Et comment diable est-ce que Malajube a atteint ces sommets prisés?

Il semblerait que plane dans le Canada anglais depuis trop longtemps un préjugé défavorable envers ce qui se crée musicalement en français au Québec. J’ai interrogé plusieurs confrères à ce sujet, et certains ont qualifié la musique québécoise de convenue et d’assez peu innovatrice sur le plan musical. Le chanteur-guitariste de Malajube, Julien Mineau lui-même, qualifie de "cheesy" une partie de la musique francophone, ajoutant que c’est ce que le Québec préfère… (Ottawa XPress du 7 décembre, par Cameron A. Lindsay)

À mon corps défendant, je me suis fait un devoir de promotion auprès de mes détracteurs en leur lançant des noms qui enrichissent la scène musicale québécoise de manière éblouissante tels que les Jean Leclerc, Dumas, DJ Champion, pour ne nommer que ceux-là… J’ai eu pour réponse un intérêt réel, mais une certaine retenue persiste. Il faut reconnaître une chose: depuis Céline, quel artiste québécois a véritablement fait une percée sur le marché anglophone en chantant en français? Voilà l’image qui colle au Québec depuis des lustres…

Dieu merci, Malajube rayonne maintenant de tous ses feux hors Québec, après nombre de prix, de critiques élogieuses et de tournées généreuses. Est-ce parce que sa musique s’inscrit davantage dans une lignée anglo-saxonne chère aux oreilles canadiennes anglophones, où l’instrumentation est primordiale, où le texte arrive en deuxième place et où la voix agit tel un instrument? Peut-être analysons-nous notre musique par des canaux différents? Est-ce que ça ne se résumerait qu’à ça?

Et si on se mettait à se questionner véritablement… Est-ce que le Québec s’est encrassé dans son nombrilisme? Je ne pense pas, non. Comme dans toutes les industries musicales, il y a les gros canons sucrés qui font une pop édulcorée et qui vendent des tonnes de copies, puis, en périphérie, une scène souvent indépendante et en partie émergente qui nous en fait voir de toutes les couleurs et qui défait et refait constamment la mesure. Suffit de répandre la bonne nouvelle que propagent déjà nos "jujubes préférés".

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ENCORE UN PEU DE BECKETT…

Jan Johnson et Samuel Beckett
photo: Beppe Ardvison / © ONF 2005

L’Événement Beckett se poursuit à Ottawa à l’occasion du 100e anniversaire de naissance de l’illustre auteur d’En attendant Godot. Le Théâtre français du CNA, après avoir présenté le colloque Beckett en collaboration avec le Département de théâtre de l’Université d’Ottawa, se joint à l’Alliance française pour présenter en sa galerie le film Prisonniers de Beckett (sous-titré en français), de Michka Saäl, le 8 décembre à 18h. Le film relate l’histoire vraie de cinq détenus d’une prison suédoise de haute sécurité qui ont monté la pièce En attendant Godot avec l’enthousiaste metteur en scène Jan Johnson. Celui-ci nous raconte l’aventure, le tout étant entrecoupé des répétitions, en plus de parler de sa rencontre mémorable avec Beckett. Après le succès d’une première représentation, la singulière troupe partira en tournée hors des murs de béton qui se soldera par la fuite des prisonniers. www.af.ca/ottawa/

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LA VOIX EN CADEAU

Sylvie Leclair, Hélène Ouellette et Sandra Kelly

La professeure de chant Hélène Ouellette revient à ses premières amours: la scène. C’est ainsi qu’elle joindra sa voix de soprano dramatique à celle, colorature, de sa complice Sylvie Auclair, en plus de faire appel à la pianiste Sandra Kelly pour un tour de chant les 8 et 9 décembre à 20h à la salle Jean-Despréz. Intitulé Don de vie, le concert reprendra des airs de Mozart, Verdi, Bernstein et Gershwin notamment et une partie des profits ira à la Maison Alonzo-Wright. Info: 613 297-4217

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MES INCONTOURNABLES…

– La photographe Louise Tanguay (NATURA et FLORA, Éd. de l’Homme) s’est jointe à l’organisme humanitaire ORBIS Canada, qui travaille à réduire la cécité évitable mondialement, pour présenter l’exposition OEil pour oeil, qui réunit des photographies, des diaporamas, des musiciens et où auront lieu une vente de Noël, une dégustation de vins et fromages, un encan silencieux et une collecte de fonds. Le 9 décembre de 14h à 22h au foyer de Bibliothèque et Archives Canada. www.orbiscanada.ca

– Le 12 décembre, au café Le Troquet, Les Contes du mardi présente Isabelle Crépeau avec Les Contes de la Mèraboir, un "spectacle de contes et d’objets pour imaginaires consentants". De plus, en seconde partie, le prix Hibou décerné par le public sera remis à Stéphanie Beneteau, qui clôturait la saison dernière avec son spectacle Coquines, coquettes costaudes. Celle-ci sera sur place le temps de quelques contes.