Bonheur au boulot
Il faut s’y résigner, on passe une bonne partie de sa vie à travailler. En ce début d’année, quoi de mieux pour s’inspirer qu’une rencontre avec quatre jeunes adultes qui aiment leur emploi. Trouver sa propre voie professionnelle afin de se rendre au boulot avec le sourire… voilà une bonne résolution à adopter !
INTERAGIR AVEC LE MONDE
Après avoir travaillé à son compte comme consultant en informatique pendant cinq ans, Francis Lacoste-Julien avait envie de se joindre à une équipe. "La plupart du temps, quand tu fais des contrats, la taille des projets est limitée. Parfois, on voudrait aller plus loin, mais le budget ne le permet pas." Fidèle utilisateur du système d’exploitation libre et gratuit Linux (une option de rechange au traditionnel Windows du géant Microsoft), il a été recruté au printemps dernier par la firme de développement Canonical, à l’origine de l’une des versions de Linux, intitulée Ubuntu. Cette société, qui appartient au multimillionnaire sud-africain Mark Shuttleworth, bénéficie de moyens financiers considérables.
Canonical emploie des programmeurs et des développeurs en Europe, en Australie, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud. "Nous sommes 70 employés originaires de 18 pays." Ces derniers se rencontrent une fois tous les trimestres dans l’un des bureaux de l’entreprise. Le reste du temps, Francis travaille de chez lui. "Ça évite de perdre du temps en transport. Et je suis habitué de communiquer par courriel et au moyen des listes de discussion et des forums." Il reconnaît cependant que le télétravail demande beaucoup de discipline. Selon lui, la difficulté n’est pas de travailler suffisamment, mais plutôt de réussir à s’arrêter à la fin de la journée.
Francis est heureux d’avoir cette possibilité d’apporter son expertise à une communauté qui constitue un véritable modèle de collaboration internationale. "Je suis heureux de travailler pour une jeune compagnie et de participer à un projet visionnaire. C’est très stimulant."
RESTER JEUNE
Jean-François Émond et Geneviève Trépanier, enseignants au secondaire. photo: Karine Bellerive |
Alors que l’on entend de plus en plus parler d’épuisement professionnel et de dépression dans le domaine de l’enseignement, Jean-François Émond et Geneviève Trépanier estiment qu’il s’agit d’un métier extrêmement exigeant, certes, mais tout aussi passionnant. Pourquoi ils aiment leur job? "Pour les vacances d’été", répond spontanément Geneviève, qui a étudié pour être professeure de français mais qui donne également des cours d’histoire et de géographie. "On n’est pas fous, c’est un avantage appréciable. Mais si ce n’était que de cela, on ne pourrait pas le faire. Il faut vraiment être prêt à mettre énormément d’énergie pendant l’année scolaire."
Le couple d’enseignants au secondaire apprécie particulièrement le contact avec les jeunes. "C’est l’fun de travailler avec eux. Ça garde jeune… Et alerte", s’exclame Jean-François, professeur d’histoire et de géographie depuis 10 ans. Sa copine ajoute que la majorité de leurs élèves ont un bon comportement. "C’est seulement une petite proportion qui demande beaucoup d’énergie. Mais quand tu réussis un bon coup avec eux, ça rachète tout le reste!" Tous les deux rivalisent d’imagination pour créer des projets stimulants pour les jeunes.
Comme ils travaillent à la même école, là où ils se sont rencontrés, le boulot les suit souvent à la maison. "On s’arrange pour que ça soit positif. On partage nos idées, on s’inspire de l’expérience de l’autre. Heureusement, on a pas mal la même vision des choses!"
RÉALISER UN RÊVE
Émilie Richard, animatrice à la radio. photo: Karine Bellerive |
Émilie Richard, co-animatrice de Dans l’tapis, l’émission du retour à la maison de G-Rock 104,5, réalise un véritable rêve. La jeune femme, qui a obtenu son baccalauréat en communication, rédaction et multimédia de l’Université de Sherbrooke en avril 2005, souhaitait profondément avoir la chance de travailler au sein d’un média électronique. Mais elle a dû faire beaucoup d’efforts et de sacrifices pour y arriver. Lorsqu’elle a fait une demande d’emploi à G-Rock après ses études, on lui a rétorqué qu’elle n’avait pas assez d’expérience. Émilie s’est alors exilée à Fredericton au Nouveau-Brunswick pour faire ses premières armes dans le métier. Au bout de 10 mois, à tout hasard, elle a renvoyé un courriel à G-Rock. "Ils m’ont demandé de leur envoyer du matériel, qu’ils ont apprécié! Je suis donc ici depuis la mi-août."
Émilie se sent comme un poisson dans l’eau devant un microphone. "J’aime tellement ça! C’est fou! Le matin, j’ai toujours le goût de venir travailler. Ça demande beaucoup, il y a de la pression, mais on s’amuse tout le temps." Elle aime particulièrement la spontanéité de la radio. "Les fous rires sont les bienvenus. Il y a des moments vraiment magiques avec les artistes et les auditeurs." Émilie espère que son rêve va se poursuivre encore longtemps. À l’instar de l’un de ses modèles, France Beaudoin, elle ne repousse pas l’idée de pratiquer son métier à Montréal, si elle en a un jour l’occasion. "Mais pour l’instant, je suis bien ici. J’ai envie de vivre ce que j’ai à vivre à G-Rock. On verra plus tard ce qui se présentera."