Médias: plusieurs chemins mènent vers la réussite
Pas de recette miracle pour réussir dans le monde des médias. Formation dans le domaine ou culture générale: toutes les options sont bonnes… Passion, persévérance, expérience pratique, talent, c’est ce qui compte. Et aussi les hasards de la vie!
Il faut dire que dans le milieu, chacun a son parcours. Par exemple, Claude Bernatchez, aujourd’hui animateur de la matinale Première heure au 106,3 FM, avait d’abord étudié en Sciences politique à l’Université Laval. Son parcours l’avait amené en Alberta, où il s’est retrouvé sur les ondes d’une radio communautaire. Puis une offre d’emploi, toujours dans l’Ouest, l’a mené vers Radio-Canada.
Pour M. Bernatchez, ces petits marchés représentent une belle occasion d’apprendre, de toucher à tout. "Et même si tu vas te chercher une formation, que ce soit à l’ATM ou dans les écoles privées, ça reste une formation théorique", précise-t-il. De plus, le travail dans ces petits marchés permet de se faire tranquillement un nom. "À Radio-Canada, ce qui fonctionne bien, c’est d’aller à l’extérieur", remarque-t-il.
Dans le travail de l’animateur, il est essentiel de faire montre de curiosité et d’écoute. Idéalement, l’animateur ne doit pas non plus se cantonner dès le départ à un type d’approche. "En faisant des choses différentes, tu te découvres, tu trouves tes forces, tes faiblesses, tes intérêts", fait valoir M. Bernatchez. Et, selon lui, il faut aussi "oser, mettre de côté sa peur de se planter, de ne pas être à la hauteur: il y a des risques qu’on doit prendre". Ceci dit, d’autres pratiques en parallèle peuvent servir pour faire sa place derrière le micro, comme le théâtre ou l’improvisation. "Ça fait aussi partie des expériences qui sont utiles dans le métier, que ce soit les techniques de voix, ou l’impro, qui est à la base de ce qu’on fait: il y a une bonne partie d’improvisation dans ce métier", ajoute-t-il.
UNE BONNE CULTURE GÉNÉRALE
Ce sont d’ailleurs des expériences parascolaires, en théâtre et en improvisation, qui ont amené Marie-Hélène Raymond, aujourd’hui chroniqueure arts et spectacle à TQS, vers ses premières armes télévisuelles, du côté de Canal Vox. Sa formation est tout de même assez complète: baccalauréat en Communications publiques, mineure en Arts visuels, de même qu’une formation au Collège des annonceurs de radio et télévision. Pour elle, il est important d’avoir une bonne base théorique de culture générale lorsqu’on prétend à un micro. "Ça ne sert à rien d’avoir un micro si tu n’as rien à dire", lance-t-elle.
Mais, en dehors de ces connaissances générales, et d’une certaine expérience sur le terrain, une bonne chroniqueure arts et spectacle devrait aussi être curieuse, selon Marie-Hélène Raymond. "À chaque jour on travaille sur des sujets différents: il faut être assoiffé de connaissances", souligne-t-elle. À cela, on ajoute aussi un bon sens critique et une bonne écoute, avec un travail où l’entrevue, les rencontres, occupent une place importante. La capacité de bien vulgariser, résumer l’information, est aussi essentielle, selon la jeune femme: "Je fais une entrevue d’une demi-heure, et j’en diffuse deux minutes. Il faut que je sois capable de bien cibler le bon aspect". On doit aussi être prêt à faire ses preuves, surtout quand on commence dans le milieu. "Faire ces premières armes, c’est chaque fois un défi", estime Mme Raymond.
NÉCESSITÉ D’UNE FORMATION
Souvent, une formation pertinente peut être essentielle. Par exemple, pour devenir technicien sonore, des études dans le domaine de l’électronique peuvent êtres plus que pertinentes. "Quelqu’un qui ne connaît rien en électronique peut être un très bon soundman jusqu’au moment où il lui arrive un problème électronique. Si tu n’as pas de bases en technique de l’électronique, si tu n’apprends pas ce qui se passe dans les machines que tu utilise, ça risque de te ralentir beaucoup", explique Normand Blondeau de chez Sonorisation Normand.
C’est après avoir obtenu une formation en électronique et en sonorisation qu’il s’est lancé dans le domaine, dans les années 1970. Au fil du temps, il a été impliqué autant du côté du spectacle que des médias. Récemment, il s’est spécialisé dans la mise en place et la maintenance d’outils de transmission, comme les antennes, et la création de studios, notamment ceux de CHOI, CITF ou encore CKNU. "Dans tout ce qu’on fait, ce qui a évolué, c’est qu’il y a des machines qui sont disponibles, qui sont plus performantes. Mais il y a encore du filage. Année après année, ça se ressemble beaucoup: la technologie évolue, mais la base est restée", note M. Blondeau.
Selon lui, autant pour la sonorisation d’émissions que de spectacle, ce sont la patience, l’entregent et le respect qui demeurent les qualités d’un bon technicien sonore. Bien entendu, il importe aussi d’avoir une bonne oreille. "C’est toi qui dois juger de la qualité du son qui sort", indique-t-il.
ÊTRE CRÉATIF… ET PATIENT
Mais, dans tout cela, il n’y a pas de méthode miracle pour faire ses preuves. Ainsi, après son Cégep, Alain Bourget, aujourd’hui caméraman à Global, s’est plutôt dirigé vers la technique et l’univers du spectacle. "Je travaillais comme DJ dans une discothèque de Québec. Ça m’a amené à côtoyer des artistes. Je m’intéressais beaucoup à l’audio et j’ai rencontré des gens qui en faisait pour eux. Ils ont eu besoin d’un coup de main pour des téléthons", se souvient-il. Éventuellement, ces contacts l’ont amené à combler des besoins en remplaçants derrière la caméra, à TVA et ailleurs.
L’apprentissage, il l’a fait au fil des ans. "Il s’agit d’avoir les aptitudes", évalue-t-il. Mais il ne faut toutefois pas s’imaginer que le métier de caméraman est facile. Loin de là. D’abord, on doit avoir une bonne maîtrise de soi, selon Alain Bourget. "Il faut aussi être débrouillard, capable de trouver les bonnes images à prendre, les bonnes personnes à filmer, les bons plans, avoir à la fois un instinct créatif et des aptitudes techniques", poursuit-il.
Par ailleurs, les demandes du métier tendent à changer, au fil des ans. "Depuis dix ans, si tu veux être engagé comme caméraman, il faut aussi que tu sois monteur", indique M. Bourget. Sinon, pour se trouver une place, il faut être patient. "Il y a tellement peu d’élus, tellement de gens qui veulent faire ce métier-là. Les listes d’occasionnels sont assez longues. C’est rare qu’on puisse se trouver un travail à temps plein avant la première, deuxième ou troisième année de pratique", souligne-t-il.
Collège Radio Télévision de Québec (CRTQ)
http://www.crtq.ca/site
Collège des animateurs radiotélévison (Le Cart)
http://www.lecart.ca
Technologie de l’électronique, option Audiovisuel et Télécommunications
Cégep de Limoilou
http://www.climoilou.qc.ca