Profil: Martin Villeneuve : Tourne-disque
Société

Profil: Martin Villeneuve : Tourne-disque

Artiste accompli, le DJ et producteur Martin Villeneuve travaille depuis une quinzaine d’années à concocter des mix musicaux de façon à mettre le feu à la piste de danse.

Dès l’âge de 13 ans, Martin Villeneuve fait déjà tourner des disques après sa rencontre avec un jeune DJ animant les danses communautaires – qui se trouve en fait à être Paul Martineau, le propriétaire du Cosmo. "Il avait accès à tous les vieux disques et à tous les équipements dans son sous-sol, alors on allait chez Paul et on s’amusait. Je suis allé m’acheter une table tournante et je faisais des disques avec une cassette."

De fil en aiguille, Martin Villeneuve obtient son premier contrat professionnel à 15 ans, avec une petite compagnie de discothèque mobile pour laquelle il travaillera pendant trois ans. "J’attendais mes 18 ans pour traverser la rivière, parce que dans ce temps-là, c’était La Mecque des clubs!" Pendant les années qui suivent, il se promène dans différents bars et clubs de la région – mis à part une courte escale au Nouveau-Brunswick -, en plus de faire des enregistrements. Dans la foulée, il signe avec l’étiquette Deep Dish, produit des remix et compilations et fait aussi une tournée internationale. Mais après s’être produit dans une vingtaine de pays sur quatre continents, MV décide finalement de revenir au bercail.

Décrit par le répertoire Web thedjlist.com comme un des disc-jockeys les plus prometteurs de la scène mondiale, Martin Villeneuve a maintenant une dizaine de singles à son actif, parus sous différentes étiquettes de musique électro renommées, et a réalisé deux compils mixées (pour Yoshitoshi et pour Bal en blanc).

En plus d’être un disc-jockey hors pair, MV est aussi devenu au fil du temps producteur sur sa propre étiquette de musique (Envy) et copropriétaire (avec Éric Sicotte et Neil Carter) du club Heaven d’Ottawa, qui ouvrait ses portes cette année. "Je voulais faire quelque chose d’un peu plus huppé qu’une warehouse noire comme l’Atomic l’avait été", relate celui qui a été DJ résident et gérant à ce défunt club d’Ottawa. "On est tous plus vieux, on voulait quelque chose d’un peu plus haut de gamme, de design." Il y occupe d’ailleurs avec beaucoup d’aisance la case horaire du samedi, où des centaines de personnes se regroupent pour danser sur ses beats et mix novateurs.

N’ayant pas bénéficié du peu de cours qui se donnent en musique électronique dans différents établissements de la région, Martin Villeneuve a tout de même pu profiter des conseils de certains maîtres sur sa route. "Devenir DJ, c’est quand même un trajet que tu dois faire toi-même, il n’y a rien qui va arriver du ciel. You’ve got to practice! Mais une chose que j’ai réalisée avec le temps, c’est l’importance de la programmation; je peux manquer mon mix, mais si je choisis LA bonne toune, le monde va triper."

Plus beaux côtés du métier? "C’est purement une satisfaction personnelle de savoir que j’ai bien programmé ma musique. Et la réception est instantanée; et ça, c’est gratifiant! Tu joues avec les émotions des gens et tu le reçois immédiatement."

Les aptitudes à avoir pour devenir DJ? "Un bon sens de la musique et du dévouement! Faut toujours que tu travailles à te promouvoir, il y en a pour qui ça vient plus facilement, qui adorent être dans le spotlight; c’est certainement valorisant, mais c’est pas une motivation pour moi."

Il avoue toutefois regretter de ne pas avoir été plus longtemps sur les bancs d’école, ne serait-ce que pour "avoir un papier". Mais il se rétracte en avouant qu’il aurait probablement fait ce métier, même avec un diplôme en main… DJ un jour…