Pop Culture : Silhouette
C’est à la suite de la parution du texte intitulé La Forêt "réfléchie" (Pop culture, 1er février 2007), qui a suscité beaucoup de réactions quant à la place de l’art public à Gatineau, que le directeur artistique du regroupement d’artistes Mozaïk Humaine, Jean René, m’a fait part de son prochain projet. Cet artiste photographe de la région, qui a érigé l’oeuvre Mozaïk civilisations, faite de milliers de visages pixellisés, sur l’une des façades du Musée canadien des civilisations, travaille présentement sur Mozaïk Courbes, un projet de grande envergure mettant en valeur les rondeurs féminines.
Le sujet des "rondeurs" ne pourrait être plus actuel, alors que la ville de Gatineau était décrétée championne canadienne de l’obésité infantile après une étude rendue publique par Statistique Canada en août dernier. Santé Canada publiait également son nouveau Guide alimentaire canadien cette semaine, qu’on a critiqué parce qu’il ne mentionne pas l’épidémie d’obésité et ne classe pas les aliments en fonction des calories.
Mozaïk Humaine a néanmoins choisi de faire l’éloge des corps ronds et des poignées d’amour en invitant 40 femmes (de 18 à 40 ans) à "prêter leurs formes" à des photos semi-nues qui, une fois pixellisées, seront jointes à une oeuvre globale qui servira à "donner des rondeurs féminines" à un édifice rectangulaire de la Ville. En invitant les femmes à soumettre leurs candidatures à l’aide d’autoportraits photo et d’un texte décrivant leur intérêt pour le projet, Jean René souhaitait du même coup qu’elles prennent "conscience de leur corps, de leur image et de la beauté des rondeurs".
Dans un événement intitulé "Fin de semaine Courbes", une douzaine d’artistes (peintres, graphistes, photographes) créeront ainsi environ 250 oeuvres d’art numériques à partir des 40 modèles, servant ultérieurement à former la "tapisserie des courbes" qui métamorphosera ledit immeuble. Cette activité prendra place au Centre Art-Image de la Maison de la culture de Gatineau les 10 et 11 mars.
Quant au choix de l’édifice, Jean René et sa bande ont déjà pressenti quelques options, mais les pourparlers se poursuivent avec la Ville à ce sujet. Mais Jean René est optimiste quant à la réalisation de l’oeuvre finale d’ici 2008.
Cela est bien la preuve que l’art urbain peut prendre plusieurs "formes", me direz-vous. Et voilà un projet qui saura certainement en rallier plusieurs puisque la mission première de ce regroupement est de mettre à contribution les gens de la communauté dans la réalisation d’une oeuvre d’art public. Et ce, avec des moyens les plus modestes possible. Gageons déjà que c’est une oeuvre qui fera jaser sur le territoire même de Gatineau ainsi qu’à l’extérieur.
En attendant de voir Mozaïk Courbes en format géant, je vous invite à jeter un oeil au site www.artmozaik.com, où les profils des courageuses femmes qui se font "belles", "naturelles", "artistiques", "inspirantes", "fières", etc., sont présentés.
L’AMOUR, EN MORCEAUX…
Un bal théâtral pour la St-Valentin signé Dérives urbaines. |
Créant désormais une tradition de la fête des coeurs, le Théâtre Dérives urbaines propose pour la Saint-Valentin Morceaux d’amour IIIe mouvement: le bal masqué les 13 et 14 février à la Basoche du Centre culturel du Vieux-Aylmer. Dix courtes pièces ont été imaginées par des auteurs de la région en un grand bal chanté, dansé et joué par cinq comédiens de talent (Nathaly Charrette, Marc-André Charrette, Geneviève Couture, Stéphane Gravel et Richard Léger). Sur le thème universel de l’amour, le spectacle se traduit telle une ronde allant du frivole au tragique et explorant les genres et les époques, voyageant du Paris de 1920 à un club de parachutisme bien actuel. Le tout est chapeauté par les créateurs Mathieu Charrette, Guillaume Houët, Magali Lemèle, Luc Moquin et Catherine Rousseau. Info: www.derivesurbaines.org.
BOUFFEE D’AMOUR DE DAÏMON
Sylvie Laliberté présente Je t’aime tellement. |
Le centre de production DAÏMON fête son 20e anniversaire dans la foulée de la fête des amoureux et propose un concert-bénéfice mettant en vedette la chanteuse Sylvie Laliberté le 17 février. Prenant place dans son Studio La Filature (80, rue Hanson, Gatineau), le spectacle intimiste Je t’aime tellement mettra en lumière les chansons pointues et rigolotes de cette interprète et artiste visuelle, tirées de ses albums précédents, Dites-le avec des mots et Ça s’appelle la vie. Ayant pignon sur rue depuis 1986 dans la région, DAÏMON est un des rares centres à offrir aux artistes la possibilité de réaliser des projets en photographie et en art médiatique et à ouvrir les portes de ses salles et studio à de nombreux artistes chaque année. Info: www.daimon.qc.ca.